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28 February 2006

Roman.

Comment je suis devenu stupide...

 

Martin Page.

 

Tu veux dire que tu as été stupide d’essayer d’être si intelligent, que c’était à côté de la plaque, et que devenir un peu stupide, c’est ça qui serait intelligent…

 

medium_Comment_je_suis_devenu_stupide.jpgAntoine, diplômé d’Araméen, de cinéma, de biologie ne tire aucune satisfaction de son existence… D’après lui, ce sont justement son intelligence doublée de sa lucidité qui lui gâchent la vie. A trop penser, Antoine vit mal. Il souhaiterait être un peu inconscient, ignorant des vérités, des causes, de la réalité ; en a plus qu’assez de cette acuité d’observation, celle-ci lui donnant une image cynique des rapports humains. Il espère désormais vivre, non pas connaître la réalité de la vie, juste vivre. Voilà pourquoi, soudainement il décide de stopper ses questionnements qui le taraudent. Il s’essaye à plusieurs méthodes : espérant une vie plus sereine, il prend la décision de couvrir son cerveau du voile de la stupidité, envisage de sombrer dans l’alcoolisme, s’intéresse au suicide. Aucune solution ne semble pourtant lui convenir pleinement. Lentement mais sûrement, Antoine se convertit en un abruti notoire, incapable de toute forme de raisonnement. L’ineptie se révélera-t-elle panacée de tous les maux ?

 

Non sans humour, à la différence de l’essayiste Emil Michel Cioran, Martin Page met le doigt sur les contradictions auxquelles nous sommes tous confrontées, pour peu que nous tentions de réfléchir… L’auteur emploie un style léger, sans emphase ni ornements inutiles… Un roman agréable, abordable qui séduira les lecteurs en proie à des affres existentiels. Un Martin Page, ceinture noire d’ontologie, n’hésitez pas…

 

Florilège de citations :

 

Le malheur en ce monde c’est que tout le monde a ses raisons. Jean Renoir.

 

Il lui semblait qu’un être humain était si vaste, et si riche qu’il n’y avait pas plus grande vanité en ce monde que d’être trop sûr de soi face aux autres, face à l’inconnu et aux incertitudes que représentait chacun.

 

L’alcoolisme a pour cause la laideur, la déroutante stérilité de l’existence telle qu’elle nous est vendue. Malcom Lowry.

 

Les Hommes simplifient le monde par le langage et la pensée, ainsi ils ont des certitudes ; et avoir des certitudes est la plus puissante volupté en ce monde, bien plus puissante que l’argent, le sexe et le pouvoir réunis.

 

La stupidité des gens ne vient pas de leur manque d’intelligence, mais de leur absence de courage.

 

Une chose que l’on peut admettre, c’est que fréquenter de grandes oeuvres, se servir de son esprit, lire les ouvrages de génies, si cela ne rend pas intelligent à coup sûr, cela rend le risque plus probable.

 

La stupidité était plus dans la manière de faire les choses ou de les considérer que dans les choses elles-mêmes.

 

Correspondance de Flaubert : extrait d’une lettre à Melle Leroyer de Chantepie, datée du 18 mai 1857, avec des exclamations propres à Martin Page :

 

Les gens légers, bornés, les esprits présomptueux et enthousiastes veulent en toute chose une conclusion. Il cherche le but de la vie, ouais, et la dimension de l’infini, eh ! Ils prennent dans leur main, mmmh, dans leur pauvre petite main, une poignée de sable, et ils disent à l’océan : « Je vais compter les grains de tes rivages », Yeah ! Mais comme les grains leur coulent entre les doigts, ouais et que le calcul est long, ils trépignent et ils pleurent, ouais, ils pleurent. Savez-vous ce qu’il faut faire sur la grève ? Il faut s’agenouiller ou se promener, ouais ! Promenez-vous. Promène-toi Tony ! Ouais, promène-toi ! Mmmmh, promène-toi ! Tony !

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

 

Source photo: http://www.amazon.fr 

17:40 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

Comments

Un livre que j'ai hâte de découvrir, merci du résumé...

Bon voyage à vous deux!!!

Posted by: Eva | 02 March 2006

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