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24 November 2006

BD, Europe, Jean Monnet

 

JEAN MONNET

 

Bâtisseur d’Europe

 

Catherine Cazalé et Jeanne Puchol

 

 

Une BD sur Jean Monnet, un « homme de l’ombre » à qui l’Europe doit beaucoup. L’Europe oui, mais pas seulement !

Le mérite de cette BD est de retracer de manière très complète la vie de ce père de l’Europe de manière simple et ludique. On y comprend alors le rôle primordial de cet homme dans la victoire des alliés contre le Reich allemand pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore dans la modernisation de la France d’après guerre lorsqu’il occupa le poste de Commissaire au plan.

 

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Bien sûr, on retrouve son rôle central dans la création de la CECA en 1951, dans la relance de Messine qui aboutit aux traités de Rome créant la CEE et EURATOM en 1957, etc.

 

C’est une très belle BD qui peut être un premier pas pour une sensibilisation à l’histoire de l’Europe. Elle est d’autant plus importante qu’elle permet aussi de donner un visage à l’histoire de la construction européenne, un visage et une certaine idée de l’unité entre les hommes.

Voici donc un outil pédagogique fort réussi pour former les futurs citoyens européens.

 

 

Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le blog des auteurs de la BD : http://www.bdmonnet.canalblog.com/

 

 

Michel

15:50 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (0)

23 November 2006

Kosova, Stève


28 avril au 1er mai 2006

 

 

Nous allons passer quelques jours de « repos » chez Stève, c'est-à-dire arrêter de changer de ville et de rencontrer de nouvelles personnes toutes les cinq minutes.

 

Stève est une personne occupée et nous passons nos journées en solitaire à travailler. Nous le rejoignons régulièrement à l’antenne locale de la Démocratie du Conseil de l’Europe dont Stève est le directeur. Et dire que ce dernier est arrivé au Kosovo en faisant un Service Volontaire Européen! Aujourd'hui, il parle parfaitement albanais et il est devenu un personnage incontournable de la vie politique et sociale. 

 

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Alors même si nous passons peu de temps ensemble, Stève nous en apprendra beaucoup sur le Kosovo.

 

Par exemple la police. En fait, à ma grande surprise, elle est totalement indépendante de l’ONU. Un policier ne gagne que 160 € par mois. Par contre, si ces derniers ne sont pas corrompus, c’est parce que la police est l’une des fiertés du Kosovo et que si elle donne une mauvaise image d’elle-même, les gens n’hésitent pas à aller dénoncer les « flics véreux ». Cette explication corrobore ce que nous pensions au sujet de notre sympathique policière qui nous avait laissé repartir quelques jours auparavant sans nous donner de contravention. La volonté de faire une publicité positive de son « pays » ne devait pas être absente de sa générosité.

Stève nous confirme son récit par l’exemple d’un homme qui aurait dû payer une cinquantaine d’euros d’amende mais que les policiers ont laissé passer lui proposant de leur offrir le restaurant. Le pauvre bougre s’est retrouvé avec une note de plus de 100 € !!! La colère de ce monsieur l’a conduit directement au commissariat où il a dénoncé les policiers corrompus qui se sont fait renvoyés sur le champs !

 

Il nous raconte aussi toutes les incompréhensions et les idées fausses ou déformées qu’il a si souvent entendu en France à propos du Kosovo. Par exemple, ce jeune qu’il a rencontré à Nancy et qui, de retour d’un passage par les Balkans, racontait son « aventure ». A l’écouter, les Balkans était un vrai Far Ouest… en fait il frimait devant ses amis ! Ou encore ses touristes qui sont dans un bus et qui doivent payer une fameuse taxe au douanier. En fait, ces gens ne se sont pas fait rouler car il s’agit d’une taxe légale perçue d’une autre manière ou encore d’autres formalités administratives mal comprises. Bref, une jolie leçon d’interculturel qui nous montre combien nous sommes influençable et surtout bernés par nos propres préjugés.

 

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Enfin, nous parlerons des moyens de vivre des habitants. Car nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment les gens peuvent vivre alors qu’ils gagnent 200 € par mois maximum. L’essence coûte le même prix que chez nous, l’électricité est très chère, et même dans les magasins ce n’est pas si bon marché.

Stève nous explique que les gens font leur pain eux-mêmes (alors qu’un gros pain ne coûte que 25 c d’euro) et ne mangent pratiquement que ça avec une sorte de piment. Et tous les jours ils mangent la même chose ! Si le restaurant n’est pas cher, ce n’est pas vraiment parce que les produits sont moins chers, mais plutôt parce que le service ne coûte rien.

Et puis l'une des principales explications, c’est surtout qu’il y a des milliers d’Albanais du Kosovo qui travaillent à l’étranger et qui arrondissent les fins de mois de ceux qui sont restés sur place. En Suisse, ils seraient plus de 220000, et ils sont également présents en Suède, aux Etats-Unis, en France, en Allemagne ou encore en Australie.

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Tout est souvent illusion ! On peut voir de nombreux cafés, certes, mais proportionnellement à la population de Gjilan, une population de 130000 habitants, ce nombre est en fait très faible. De plus, à bien regarder, ce sont toujours les mêmes personnes qui sirotent du thé aux terrasses !


Il nous explique aussi que pour l’électricité, le pays est découpé en zones A, B et C. Ce découpage est organisé en fonction de la régularité avec laquelle les gens paye leur facture. Il se peut que certains villages, pendant plusieurs mois, n’aient pas d’électricité.

 

Il nous dit aussi que si les maisons sont énormes, ce qui nous surprend beaucoup depuis que nous sommes ici, c’est que toute la famille vie à l’intérieur et que tous payent.  Si le fils se marie, il viendra vivre avec sa femme dans la maison familiale. Cette explication recoupe la discussion que nous avions eue avec notre jeune ami à Ferizaj. Ce dernier nous expliquait combien il était difficile d’échapper à la tradition car le plus souvent un jeune couple ne peut faire autrement que de vivre avec ses parents et ses grands-parents dans une même maison. Le dernier des enfants aura à charge de s’occuper des grands-parents.

 

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Au sujet des internationaux, Stève juge que beaucoup d’entres eux  sont là pendant cinq ans et qu’ils n’ont toujours rien compris à la pauvreté au Kosovo. Néanmoins il trouve que cette communauté, celle des internationaux, est très riche au niveau humain. Certains sont des « paumés » qui n’ont pas réussi à s’intégrer dans leur pays d’origine, d’autre sont des gens géniaux qui croient en ce qu’ils font.

 

Michel 

 

 

 

20 November 2006

Livre, histoire, construction européenne

HISTOIRE DE LA

CONSTRUCTION EUROPÉENNE

 

 

Marie-Thérèse Bitsch

 

 

 

medium_Hist_const_eur.jpgAprès la présentation des deux livres précédents (« Histoire de l’Europe contemporaine » et « Histoire de l’Europe »), voici le troisième ouvrage d’histoire incontournable à lire pour comprendre les problématiques européennes.

 

Ce dernier ouvrage est ce qu’on appelle un « classique », c'est-à-dire un ouvrage de base, un outil de travail essentiel à toute approche d’un sujet, en l’occurrence ici, l’Europe.

 

Contrairement aux deux précédents, ce livre relate rapidement les origines de l’idée européenne pour s’attaquer en profondeur au vif du sujet : la mise en place concrète de cette idée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’OECE, le Conseil de l’Europe, la CECA, la CED et le CPE, l’UEO, la CEE et Euratom, etc. La dernière édition remise à jour date de septembre 2004 et inclue le traité constitutionnel.

 

 

Michel

 

Source photo: http://www.amazon.fr 

19:45 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

18 November 2006

Commentaire analyse Serbie

Louise Lambrichs

 

 Romancière française

 

 

Je publie ci-contre le commentaire qu'a suscité à Madame Lambrichs la lecture de l'article d'analyse sur la Serbie. 

Sans pour autant connaître l'auteur, ni le contenu précis de ses ouvrages, Madame Lambrichs semble être un auteur reconnu pour la qualité de son travail. 

 Voici donc son commentaire accompagné des références de son ouvrage "Nous ne verrons jamais Vukovar" dont vous pouvez trouver facilement un résumé sur Internet (ex: http://www.bibliomonde.com) et dont l'intérêt semble être à la hauteur du défi que représente la transition démographique dans cette région des Balkans.

 

Michel 

 

 

"J'ai lu votre article sur la Serbie, dont j'ai bien aimé le ton. J'ai
apprécié aussi les questions que vous soulevez, et qui me paraissent
capitales, à savoir ce qu'apprennent les Serbes à l'école, et cette
victimisation permanente (qui remonte notamment au lendemain de la
Deuxième Guerre mondiale, voir Serbia's Secret War, de Philip J. Cohen).
De mon côté, j'ai écrit un livre intitulé Nous ne verrons jamais Vukovar,
et qui éclaire - me semble-t-il - l'ensemble de la guerre et sa logique
générale.
Le problème des nationalistes serbes est qu'ils sont négationnistes de
leur propre histoire (ce que montrent les documents que j'ai publiés,
issus des archives de Belgrade). D'où cette "répétition déplacée" que
constitue cette guerre-ci, par rapport à la Deuxième Guerre mondiale.
Si vous interrogez des habitants de Croatie, de Bosnie et de Serbie,
beaucoup vous diront que cette guerre est une "répétition". Le problème,
c'est qu'ils ne savent pas pourquoi...
Je suis en train d'écrire la suite, pour montrer le type de travail de
mémoire qu'il faudrait engager dès maintenant, avec la jeune génération.
Cela dit, comme je critique fortement la politique de Mitterrand et de
Kouchner au départ (au moment de la guerre de Croatie), j'ai quelques
difficultés à me faire entendre.
C'est d'autant plus regrettable, à mes yeux, que ce silence compromet
l'avenir. Il est impossible pour les jeunes générations de se réconcilier
si l'on ne remet pas l'histoire en place. Mais les néo-négationnistes sont
très nombreux, malheureusement. Et de plus en plus, avec l'islamophobie
galopante...
Le mythe majeur à critiquer, en Serbie, est l'idée (répandue par
Draskovic, notamment) que les Serbes ont subi un génocide "comme les
Juifs". C'est la doxa actuelle, et depuis longtemps. Or, les Serbes ont
aussi bien exterminé les Juifs que l'ont fait les Croates. La tradition
antisémite serbe était très profonde, avant la Deuxième Guerre mondiale.
Les documents que j'ai publiés le montrent. Les jeunes Serbes devraient
travailler sur cette question. C'est de cette façon, me semble-t-il,
qu'ils pourront démasquer les nationalistes et s'orienter vers une vraie
démocratie...

Cordialement,

Louise L. Lambrichs
"

 

Louise L. Lambrichs

Nous ne verrons jamais Vukovar

Editions Philippe Rey , 2005.

 

20:30 Posted in ANALYSES | Permalink | Comments (0)

17 November 2006

Pristina - Gjilan

Jeudi 27 avril 2006

 

Nous nous levons de bonne heure et nous rejoignons Réuf dans son magasin au centre ville. Nous en profitons pour faire quelques achats puis nous trouver un magasin pour photocopier notre carte grise que nous faxons ensuite, de la poste, à mon père.

 

Décidément, vive la technologie !!! Tout est résolu en quelques secondes. J’essaye de m’imaginer le même voyage 30 ans plus tôt. Il aurait nécessité trois fois plus de temps. Et 100 ans auparavant… je ne préfère même pas y penser !


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Nous mangeons rapidement, buvons le thé traditionnel puis, dès que j’ai la confirmation que mon père a bien reçu notre fax, nous filons, direction Pristina. Arrivés dans la capitale, nous nous rendons immédiatement au Centre culturel français.

 

Petite surprise, l’accueil est glaciale, nous ne sommes plus les bienvenus ! Apparemment, il se trouve que le directeur n’est pas apprécié mes doutes quant à la récupération des 230 euro qu’il nous avait promis. Comme quoi tout est affaire de point de vue ! Il a sûrement ses raisons. Nous avons les nôtres. Après le cafouillage de l’organisation et les rendez-vous manqués, de notre côté, la confiance avait flanché. Cette réaction nous semble donc disproportionné et hypocrite. Mais c’est notre version ! Si il fallait écouter l’autre côté, nous serions sûrement, avec toutes les meilleures raisons du monde, les fautifs. Nous sommes bien trop habitués à ce genre d’incompréhension humaine pour tenter une quelconque tentative d’explication. Nous nous contentons de reprendre notre argent et de filer au plus vite. Voilà un mauvais souvenir dans notre poche. Il en faut aussi, après tout !

 

Heureusement, la chance ne nous abandonne pas car Stève, notre hôte de Gjilan se trouve sur place. Il nous propose très volontiers de revenir chez lui dans l’attente du courrier de mes parents, qui devrait arriver au Centre culturel français dans quelques jours. Parfait ! Nous attendons encore quelques instants la réponse d’un professeur qui souhaitait une de nos interventions.

 

Pendant ce temps, nous nous faisons accoster par A., un homme à la quarantaine, qui fait du théâtre et va souvent aux Etats-Unis. Il commence une discussion étrange où se mêle sous-entendus et petit jeu de devinettes. L’homme devient agaçant et nous le pressons d’en venir au fait. Pour faire simple, il tente de nous fait comprendre qu’il faut se méfier des employées internationaux féminins (ONU, OSCE, UE, etc) qui tenteraient de nous ramener chez elles le soir. Tient donc ! Nous lui avouons nos doutes quant à la possibilité de se faire « draguer » par les dites femmes qui ont souvent plus de trente ans. Il insiste ! Soit ! Mais alors, imaginons que cela puisse arriver, quel est donc le risque encouru ?  Une fois de plus il faudra le cuisiner longtemps pour qu’il nous lâche enfin le mot « sida ». Nous ne nous y attendions pas ! Décidément le personnage nous semble de plus en plus étrange.

Il s’emporte et nous explique que ce sont les internationaux qui ont ramenés la prostitution ici. Bernard Kouchner l’ayant interdite, les internationaux ont ouvert des bordels dans lesquels ils ont fait venir des prostitués d’un peu partout en Europe et en particuliers des pays à risque. Soit, mais nous continuons à avoir des doutes sur le fait que le personnel international féminin s’occupe à draguer des jeunes de notre âge. Au contraire, rétorque-t-il, ici, les missions sont très longues et on a besoin de décompresser, même quant on est une femme. Il est plus facile pour elle de trouver un petit jeune inoffensif que de s’afficher avec une autre personne qui travaille dans les institutions internationales.

 

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Il ne s’arrête pas là et continue de « vomir » sur l’ONU et son inefficacité, sur la corruption et les scandales. Pour lui la mission des internationaux depuis 1999 est un échec total ! Rien n’a changé à ses yeux et la situation reste indéterminée.

Il est révolté de voir ces internationaux qui gagnant 10000 € par mois et qui, au bout de cinq ans, reviennent avec 500000 € en poche. Ces mêmes gens qui ont l’immunité diplomatique et qui, si ils tuent quelqu’un en le renversant, par exemple, n’ont pour simple condamnation que le retrait de leur immunité diplomatique et l’obligation de rentrer chez eux, rien de plus ! Il nous donne l’exemple d’un américain qui à tué et violé une fillette de 12 ans et qui continue, de retour chez lui, une vie normale, comme si de rein n’était. Il termine sur Genève qui est, selon son expérience sur place, un endroit où il n’y aurait que des faignants! En sommes, pour lui, l’ONU est tout à fait inutile ! Lorsque nous lui demandons ce qu’il préconise, il n’a rien d’autre à nous proposer qu’une réponse qui pourrait se résumer à : « il faudrait que la corruption n’existe pas, que le monde soit plus juste et qu’il n’y est plus de guerre ! »

 

Que dire de ce réquisitoire ? D’abord qu’il n’est pas très difficile de compter les morts et de dresser des constats. Tout le monde peut pleurer sur l’injustice du monde et la cruauté des hommes. Soit ! Personnellement je préfère m’attacher à tenter de trouver des solutions à un état de fait plutôt que de dire que les choses ne devraient pas être comme cela. Si ce que nous a dit cet homme est vrai, cela ne remet nullement en cause l’utilité de l’ONU. La corruption existe partout, de la plus petite aux plus grandes structures institutionnelles. A l’ONU, comme en France, comme dans une entreprise ou une association, il y a toujours des êtres humains aux commandes, donc la possibilité d’un « dérapage » ou d’un mal fonctionnement. Pour éviter cela, une seule solution : remplacer les hommes par des machines !

 

Je termine donc la discussion avec ce monsieur en lui souhaitant que les futures élites du Kosovo, ou les élites actuelles, ne soient pas corrompues et qu’il n’y ait pas de problèmes de fonctionnement étatique sinon, cela voudra dire que l’état est… inutile et qu’il faut s’en débarrasser! Cela n’enlève rien au fait qu’il y a forcément du vrai dans ce que cet homme nous a dit et qu’il est bien difficile de ne pas comprendre sa colère.

 

medium_P1060147.JPGEnfin, nous partons pour Gjilan, rejoindre Stève dans son appartement. Sur la route, alors que Yves est au volant, nous aurons une altercation avec la police. Après 20 minutes à traîner derrière un camion, une ligne droite se présente enfin. Yves double. Au même moment, une voiture de police sur le bas côté fait signe au camion qui nous précède de s’arrêter. Ouf, ce n’est pas pour nous ! Mais une minute plus tard, la sirène du 4x4 flambant neuf de la police retentit derrière nous. M…. ! Nous nous arrêtons ! Une femme vient nous voir avec un large sourire et nous dit que nous allions « very fast » ! Nous lui expliquons tant bien que mal que nous étions simplement en train de doubler ce camion derrière lequel nous faisions du 40 Km/h depuis plus de 20 minutes. Elle ne démord pas ! Mais au bout d’un moment, à notre grand étonnement, elle nous laisse repartir. Nous sommes surpris ! Disons qu’il y avait là, peut-être, l’envie de donner une bonne image du Kosovo. Quelle que soit la raison, nous l’avons échappé belle !

 

Nous arrivons à Gjilan à la tombée de la nuit !

 

Michel

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