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17 November 2006

Pristina - Gjilan

Jeudi 27 avril 2006

 

Nous nous levons de bonne heure et nous rejoignons Réuf dans son magasin au centre ville. Nous en profitons pour faire quelques achats puis nous trouver un magasin pour photocopier notre carte grise que nous faxons ensuite, de la poste, à mon père.

 

Décidément, vive la technologie !!! Tout est résolu en quelques secondes. J’essaye de m’imaginer le même voyage 30 ans plus tôt. Il aurait nécessité trois fois plus de temps. Et 100 ans auparavant… je ne préfère même pas y penser !


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Nous mangeons rapidement, buvons le thé traditionnel puis, dès que j’ai la confirmation que mon père a bien reçu notre fax, nous filons, direction Pristina. Arrivés dans la capitale, nous nous rendons immédiatement au Centre culturel français.

 

Petite surprise, l’accueil est glaciale, nous ne sommes plus les bienvenus ! Apparemment, il se trouve que le directeur n’est pas apprécié mes doutes quant à la récupération des 230 euro qu’il nous avait promis. Comme quoi tout est affaire de point de vue ! Il a sûrement ses raisons. Nous avons les nôtres. Après le cafouillage de l’organisation et les rendez-vous manqués, de notre côté, la confiance avait flanché. Cette réaction nous semble donc disproportionné et hypocrite. Mais c’est notre version ! Si il fallait écouter l’autre côté, nous serions sûrement, avec toutes les meilleures raisons du monde, les fautifs. Nous sommes bien trop habitués à ce genre d’incompréhension humaine pour tenter une quelconque tentative d’explication. Nous nous contentons de reprendre notre argent et de filer au plus vite. Voilà un mauvais souvenir dans notre poche. Il en faut aussi, après tout !

 

Heureusement, la chance ne nous abandonne pas car Stève, notre hôte de Gjilan se trouve sur place. Il nous propose très volontiers de revenir chez lui dans l’attente du courrier de mes parents, qui devrait arriver au Centre culturel français dans quelques jours. Parfait ! Nous attendons encore quelques instants la réponse d’un professeur qui souhaitait une de nos interventions.

 

Pendant ce temps, nous nous faisons accoster par A., un homme à la quarantaine, qui fait du théâtre et va souvent aux Etats-Unis. Il commence une discussion étrange où se mêle sous-entendus et petit jeu de devinettes. L’homme devient agaçant et nous le pressons d’en venir au fait. Pour faire simple, il tente de nous fait comprendre qu’il faut se méfier des employées internationaux féminins (ONU, OSCE, UE, etc) qui tenteraient de nous ramener chez elles le soir. Tient donc ! Nous lui avouons nos doutes quant à la possibilité de se faire « draguer » par les dites femmes qui ont souvent plus de trente ans. Il insiste ! Soit ! Mais alors, imaginons que cela puisse arriver, quel est donc le risque encouru ?  Une fois de plus il faudra le cuisiner longtemps pour qu’il nous lâche enfin le mot « sida ». Nous ne nous y attendions pas ! Décidément le personnage nous semble de plus en plus étrange.

Il s’emporte et nous explique que ce sont les internationaux qui ont ramenés la prostitution ici. Bernard Kouchner l’ayant interdite, les internationaux ont ouvert des bordels dans lesquels ils ont fait venir des prostitués d’un peu partout en Europe et en particuliers des pays à risque. Soit, mais nous continuons à avoir des doutes sur le fait que le personnel international féminin s’occupe à draguer des jeunes de notre âge. Au contraire, rétorque-t-il, ici, les missions sont très longues et on a besoin de décompresser, même quant on est une femme. Il est plus facile pour elle de trouver un petit jeune inoffensif que de s’afficher avec une autre personne qui travaille dans les institutions internationales.

 

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Il ne s’arrête pas là et continue de « vomir » sur l’ONU et son inefficacité, sur la corruption et les scandales. Pour lui la mission des internationaux depuis 1999 est un échec total ! Rien n’a changé à ses yeux et la situation reste indéterminée.

Il est révolté de voir ces internationaux qui gagnant 10000 € par mois et qui, au bout de cinq ans, reviennent avec 500000 € en poche. Ces mêmes gens qui ont l’immunité diplomatique et qui, si ils tuent quelqu’un en le renversant, par exemple, n’ont pour simple condamnation que le retrait de leur immunité diplomatique et l’obligation de rentrer chez eux, rien de plus ! Il nous donne l’exemple d’un américain qui à tué et violé une fillette de 12 ans et qui continue, de retour chez lui, une vie normale, comme si de rein n’était. Il termine sur Genève qui est, selon son expérience sur place, un endroit où il n’y aurait que des faignants! En sommes, pour lui, l’ONU est tout à fait inutile ! Lorsque nous lui demandons ce qu’il préconise, il n’a rien d’autre à nous proposer qu’une réponse qui pourrait se résumer à : « il faudrait que la corruption n’existe pas, que le monde soit plus juste et qu’il n’y est plus de guerre ! »

 

Que dire de ce réquisitoire ? D’abord qu’il n’est pas très difficile de compter les morts et de dresser des constats. Tout le monde peut pleurer sur l’injustice du monde et la cruauté des hommes. Soit ! Personnellement je préfère m’attacher à tenter de trouver des solutions à un état de fait plutôt que de dire que les choses ne devraient pas être comme cela. Si ce que nous a dit cet homme est vrai, cela ne remet nullement en cause l’utilité de l’ONU. La corruption existe partout, de la plus petite aux plus grandes structures institutionnelles. A l’ONU, comme en France, comme dans une entreprise ou une association, il y a toujours des êtres humains aux commandes, donc la possibilité d’un « dérapage » ou d’un mal fonctionnement. Pour éviter cela, une seule solution : remplacer les hommes par des machines !

 

Je termine donc la discussion avec ce monsieur en lui souhaitant que les futures élites du Kosovo, ou les élites actuelles, ne soient pas corrompues et qu’il n’y ait pas de problèmes de fonctionnement étatique sinon, cela voudra dire que l’état est… inutile et qu’il faut s’en débarrasser! Cela n’enlève rien au fait qu’il y a forcément du vrai dans ce que cet homme nous a dit et qu’il est bien difficile de ne pas comprendre sa colère.

 

medium_P1060147.JPGEnfin, nous partons pour Gjilan, rejoindre Stève dans son appartement. Sur la route, alors que Yves est au volant, nous aurons une altercation avec la police. Après 20 minutes à traîner derrière un camion, une ligne droite se présente enfin. Yves double. Au même moment, une voiture de police sur le bas côté fait signe au camion qui nous précède de s’arrêter. Ouf, ce n’est pas pour nous ! Mais une minute plus tard, la sirène du 4x4 flambant neuf de la police retentit derrière nous. M…. ! Nous nous arrêtons ! Une femme vient nous voir avec un large sourire et nous dit que nous allions « very fast » ! Nous lui expliquons tant bien que mal que nous étions simplement en train de doubler ce camion derrière lequel nous faisions du 40 Km/h depuis plus de 20 minutes. Elle ne démord pas ! Mais au bout d’un moment, à notre grand étonnement, elle nous laisse repartir. Nous sommes surpris ! Disons qu’il y avait là, peut-être, l’envie de donner une bonne image du Kosovo. Quelle que soit la raison, nous l’avons échappé belle !

 

Nous arrivons à Gjilan à la tombée de la nuit !

 

Michel

Comments

salut les gars! J'ai vu le profile de Michel en cherchant des vieux amis de Metz sur hospitalityclub.org, c'est com ca que je suis tombé sur ce site - et franchement grand grand respect pour ce projet que vous réalisez!! J'ai vu que Michel avait fait un service volontaire en Pologne, ben moi je viens de faire 11 mois de SVE (sept 2005-aout 2006) à Metz!! En aout j'ai fait un voyage très spontané à travers les Balkans, on a pas mal discutées avec des gens, finalement j'étais complètement perturbée et perdue des fois, tellement chacqu'un raconte son histoire à lui, on entend des opinions tellement différentes sur souvent les mêmes choses.. mais c'est pas à vous que j'ai besoin de dire ca:) En tout cas, ca m'a fait grand plaisir de lire vos rapports, de reconnaitre des choses (originaire de Pologne, j'ai regardée vos impressions de la Polgne - mniam bigos i surowka;) ca m'a fair rire (j'étais traumatisée par Auchan et Carrefour même avant de venir en France!!), et si vous revenez à Vienne (d'où je viens et ou je fais actuellement des études en gestion de l'environnement et de bio-ressources) vous êtes les bienvenus - ah non vous avez vore camion, on n'est plus sur hospitalityclub.. - ou je vous montre un peu la ville et on se prend un café dans un bar avec des affiches sur les murs:) (je savais pas que c'est typique pour Vienne?!)
ciau ciau en bonne chance sur la route!!
Berta

Posted by: berta | 18 November 2006

Merci Berta pour ce commentaire très sympathique :-)

Je regrette simplement de ne pas avoir tes coordonnées Internet pour pouvoir te répondre.

A bientôt,

Michel

Posted by: Michel | 18 November 2006

mon mail bertagielge@hotmail.com

Posted by: berta | 18 November 2006

Je vous remercie pour ce tres bon billet. Le sujet me plais aussi et je me doit de vous dire que celui-ci est LA.
A bientot.

Posted by: gagner de l argent option binaire | 19 May 2013

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