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23 November 2006

Kosova, Stève


28 avril au 1er mai 2006

 

 

Nous allons passer quelques jours de « repos » chez Stève, c'est-à-dire arrêter de changer de ville et de rencontrer de nouvelles personnes toutes les cinq minutes.

 

Stève est une personne occupée et nous passons nos journées en solitaire à travailler. Nous le rejoignons régulièrement à l’antenne locale de la Démocratie du Conseil de l’Europe dont Stève est le directeur. Et dire que ce dernier est arrivé au Kosovo en faisant un Service Volontaire Européen! Aujourd'hui, il parle parfaitement albanais et il est devenu un personnage incontournable de la vie politique et sociale. 

 

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Alors même si nous passons peu de temps ensemble, Stève nous en apprendra beaucoup sur le Kosovo.

 

Par exemple la police. En fait, à ma grande surprise, elle est totalement indépendante de l’ONU. Un policier ne gagne que 160 € par mois. Par contre, si ces derniers ne sont pas corrompus, c’est parce que la police est l’une des fiertés du Kosovo et que si elle donne une mauvaise image d’elle-même, les gens n’hésitent pas à aller dénoncer les « flics véreux ». Cette explication corrobore ce que nous pensions au sujet de notre sympathique policière qui nous avait laissé repartir quelques jours auparavant sans nous donner de contravention. La volonté de faire une publicité positive de son « pays » ne devait pas être absente de sa générosité.

Stève nous confirme son récit par l’exemple d’un homme qui aurait dû payer une cinquantaine d’euros d’amende mais que les policiers ont laissé passer lui proposant de leur offrir le restaurant. Le pauvre bougre s’est retrouvé avec une note de plus de 100 € !!! La colère de ce monsieur l’a conduit directement au commissariat où il a dénoncé les policiers corrompus qui se sont fait renvoyés sur le champs !

 

Il nous raconte aussi toutes les incompréhensions et les idées fausses ou déformées qu’il a si souvent entendu en France à propos du Kosovo. Par exemple, ce jeune qu’il a rencontré à Nancy et qui, de retour d’un passage par les Balkans, racontait son « aventure ». A l’écouter, les Balkans était un vrai Far Ouest… en fait il frimait devant ses amis ! Ou encore ses touristes qui sont dans un bus et qui doivent payer une fameuse taxe au douanier. En fait, ces gens ne se sont pas fait rouler car il s’agit d’une taxe légale perçue d’une autre manière ou encore d’autres formalités administratives mal comprises. Bref, une jolie leçon d’interculturel qui nous montre combien nous sommes influençable et surtout bernés par nos propres préjugés.

 

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Enfin, nous parlerons des moyens de vivre des habitants. Car nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment les gens peuvent vivre alors qu’ils gagnent 200 € par mois maximum. L’essence coûte le même prix que chez nous, l’électricité est très chère, et même dans les magasins ce n’est pas si bon marché.

Stève nous explique que les gens font leur pain eux-mêmes (alors qu’un gros pain ne coûte que 25 c d’euro) et ne mangent pratiquement que ça avec une sorte de piment. Et tous les jours ils mangent la même chose ! Si le restaurant n’est pas cher, ce n’est pas vraiment parce que les produits sont moins chers, mais plutôt parce que le service ne coûte rien.

Et puis l'une des principales explications, c’est surtout qu’il y a des milliers d’Albanais du Kosovo qui travaillent à l’étranger et qui arrondissent les fins de mois de ceux qui sont restés sur place. En Suisse, ils seraient plus de 220000, et ils sont également présents en Suède, aux Etats-Unis, en France, en Allemagne ou encore en Australie.

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Tout est souvent illusion ! On peut voir de nombreux cafés, certes, mais proportionnellement à la population de Gjilan, une population de 130000 habitants, ce nombre est en fait très faible. De plus, à bien regarder, ce sont toujours les mêmes personnes qui sirotent du thé aux terrasses !


Il nous explique aussi que pour l’électricité, le pays est découpé en zones A, B et C. Ce découpage est organisé en fonction de la régularité avec laquelle les gens paye leur facture. Il se peut que certains villages, pendant plusieurs mois, n’aient pas d’électricité.

 

Il nous dit aussi que si les maisons sont énormes, ce qui nous surprend beaucoup depuis que nous sommes ici, c’est que toute la famille vie à l’intérieur et que tous payent.  Si le fils se marie, il viendra vivre avec sa femme dans la maison familiale. Cette explication recoupe la discussion que nous avions eue avec notre jeune ami à Ferizaj. Ce dernier nous expliquait combien il était difficile d’échapper à la tradition car le plus souvent un jeune couple ne peut faire autrement que de vivre avec ses parents et ses grands-parents dans une même maison. Le dernier des enfants aura à charge de s’occuper des grands-parents.

 

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Au sujet des internationaux, Stève juge que beaucoup d’entres eux  sont là pendant cinq ans et qu’ils n’ont toujours rien compris à la pauvreté au Kosovo. Néanmoins il trouve que cette communauté, celle des internationaux, est très riche au niveau humain. Certains sont des « paumés » qui n’ont pas réussi à s’intégrer dans leur pays d’origine, d’autre sont des gens géniaux qui croient en ce qu’ils font.

 

Michel 

 

 

 

17 November 2006

Pristina - Gjilan

Jeudi 27 avril 2006

 

Nous nous levons de bonne heure et nous rejoignons Réuf dans son magasin au centre ville. Nous en profitons pour faire quelques achats puis nous trouver un magasin pour photocopier notre carte grise que nous faxons ensuite, de la poste, à mon père.

 

Décidément, vive la technologie !!! Tout est résolu en quelques secondes. J’essaye de m’imaginer le même voyage 30 ans plus tôt. Il aurait nécessité trois fois plus de temps. Et 100 ans auparavant… je ne préfère même pas y penser !


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Nous mangeons rapidement, buvons le thé traditionnel puis, dès que j’ai la confirmation que mon père a bien reçu notre fax, nous filons, direction Pristina. Arrivés dans la capitale, nous nous rendons immédiatement au Centre culturel français.

 

Petite surprise, l’accueil est glaciale, nous ne sommes plus les bienvenus ! Apparemment, il se trouve que le directeur n’est pas apprécié mes doutes quant à la récupération des 230 euro qu’il nous avait promis. Comme quoi tout est affaire de point de vue ! Il a sûrement ses raisons. Nous avons les nôtres. Après le cafouillage de l’organisation et les rendez-vous manqués, de notre côté, la confiance avait flanché. Cette réaction nous semble donc disproportionné et hypocrite. Mais c’est notre version ! Si il fallait écouter l’autre côté, nous serions sûrement, avec toutes les meilleures raisons du monde, les fautifs. Nous sommes bien trop habitués à ce genre d’incompréhension humaine pour tenter une quelconque tentative d’explication. Nous nous contentons de reprendre notre argent et de filer au plus vite. Voilà un mauvais souvenir dans notre poche. Il en faut aussi, après tout !

 

Heureusement, la chance ne nous abandonne pas car Stève, notre hôte de Gjilan se trouve sur place. Il nous propose très volontiers de revenir chez lui dans l’attente du courrier de mes parents, qui devrait arriver au Centre culturel français dans quelques jours. Parfait ! Nous attendons encore quelques instants la réponse d’un professeur qui souhaitait une de nos interventions.

 

Pendant ce temps, nous nous faisons accoster par A., un homme à la quarantaine, qui fait du théâtre et va souvent aux Etats-Unis. Il commence une discussion étrange où se mêle sous-entendus et petit jeu de devinettes. L’homme devient agaçant et nous le pressons d’en venir au fait. Pour faire simple, il tente de nous fait comprendre qu’il faut se méfier des employées internationaux féminins (ONU, OSCE, UE, etc) qui tenteraient de nous ramener chez elles le soir. Tient donc ! Nous lui avouons nos doutes quant à la possibilité de se faire « draguer » par les dites femmes qui ont souvent plus de trente ans. Il insiste ! Soit ! Mais alors, imaginons que cela puisse arriver, quel est donc le risque encouru ?  Une fois de plus il faudra le cuisiner longtemps pour qu’il nous lâche enfin le mot « sida ». Nous ne nous y attendions pas ! Décidément le personnage nous semble de plus en plus étrange.

Il s’emporte et nous explique que ce sont les internationaux qui ont ramenés la prostitution ici. Bernard Kouchner l’ayant interdite, les internationaux ont ouvert des bordels dans lesquels ils ont fait venir des prostitués d’un peu partout en Europe et en particuliers des pays à risque. Soit, mais nous continuons à avoir des doutes sur le fait que le personnel international féminin s’occupe à draguer des jeunes de notre âge. Au contraire, rétorque-t-il, ici, les missions sont très longues et on a besoin de décompresser, même quant on est une femme. Il est plus facile pour elle de trouver un petit jeune inoffensif que de s’afficher avec une autre personne qui travaille dans les institutions internationales.

 

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Il ne s’arrête pas là et continue de « vomir » sur l’ONU et son inefficacité, sur la corruption et les scandales. Pour lui la mission des internationaux depuis 1999 est un échec total ! Rien n’a changé à ses yeux et la situation reste indéterminée.

Il est révolté de voir ces internationaux qui gagnant 10000 € par mois et qui, au bout de cinq ans, reviennent avec 500000 € en poche. Ces mêmes gens qui ont l’immunité diplomatique et qui, si ils tuent quelqu’un en le renversant, par exemple, n’ont pour simple condamnation que le retrait de leur immunité diplomatique et l’obligation de rentrer chez eux, rien de plus ! Il nous donne l’exemple d’un américain qui à tué et violé une fillette de 12 ans et qui continue, de retour chez lui, une vie normale, comme si de rein n’était. Il termine sur Genève qui est, selon son expérience sur place, un endroit où il n’y aurait que des faignants! En sommes, pour lui, l’ONU est tout à fait inutile ! Lorsque nous lui demandons ce qu’il préconise, il n’a rien d’autre à nous proposer qu’une réponse qui pourrait se résumer à : « il faudrait que la corruption n’existe pas, que le monde soit plus juste et qu’il n’y est plus de guerre ! »

 

Que dire de ce réquisitoire ? D’abord qu’il n’est pas très difficile de compter les morts et de dresser des constats. Tout le monde peut pleurer sur l’injustice du monde et la cruauté des hommes. Soit ! Personnellement je préfère m’attacher à tenter de trouver des solutions à un état de fait plutôt que de dire que les choses ne devraient pas être comme cela. Si ce que nous a dit cet homme est vrai, cela ne remet nullement en cause l’utilité de l’ONU. La corruption existe partout, de la plus petite aux plus grandes structures institutionnelles. A l’ONU, comme en France, comme dans une entreprise ou une association, il y a toujours des êtres humains aux commandes, donc la possibilité d’un « dérapage » ou d’un mal fonctionnement. Pour éviter cela, une seule solution : remplacer les hommes par des machines !

 

Je termine donc la discussion avec ce monsieur en lui souhaitant que les futures élites du Kosovo, ou les élites actuelles, ne soient pas corrompues et qu’il n’y ait pas de problèmes de fonctionnement étatique sinon, cela voudra dire que l’état est… inutile et qu’il faut s’en débarrasser! Cela n’enlève rien au fait qu’il y a forcément du vrai dans ce que cet homme nous a dit et qu’il est bien difficile de ne pas comprendre sa colère.

 

medium_P1060147.JPGEnfin, nous partons pour Gjilan, rejoindre Stève dans son appartement. Sur la route, alors que Yves est au volant, nous aurons une altercation avec la police. Après 20 minutes à traîner derrière un camion, une ligne droite se présente enfin. Yves double. Au même moment, une voiture de police sur le bas côté fait signe au camion qui nous précède de s’arrêter. Ouf, ce n’est pas pour nous ! Mais une minute plus tard, la sirène du 4x4 flambant neuf de la police retentit derrière nous. M…. ! Nous nous arrêtons ! Une femme vient nous voir avec un large sourire et nous dit que nous allions « very fast » ! Nous lui expliquons tant bien que mal que nous étions simplement en train de doubler ce camion derrière lequel nous faisions du 40 Km/h depuis plus de 20 minutes. Elle ne démord pas ! Mais au bout d’un moment, à notre grand étonnement, elle nous laisse repartir. Nous sommes surpris ! Disons qu’il y avait là, peut-être, l’envie de donner une bonne image du Kosovo. Quelle que soit la raison, nous l’avons échappé belle !

 

Nous arrivons à Gjilan à la tombée de la nuit !

 

Michel

10 November 2006

Frontière Kosovo - Monténégro

Mercredi 26 avril, suite.

 

Il est 17h. La route monte rapidement et c’est une véritable escalade qui commence. Monténégro veut dire « montagnes noires » et nous comprenons pourquoi. Je suis obligé de rester en troisième vitesse et même en seconde tout au long de la montée. Les paysages sont magnifiques mais un peu trop brumeux.

 

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Enfin nous arrivons au poste frontière de la MINUK. Tout se passe bien, le douanier étant de la police locale et derrière, dans la petite cabine, un officier allemand supervise les opérations.

 

medium_P1060034.JPGLe trajet jusqu’au poste frontière monténégrin est étonnamment long. La route est encombrée de quelques grosses pierres fraîchement tombées des hauteurs. Elle est même, à un moment, coupée en deux par un mur de neige qui n’a pas eu la politesse de s’arrêter avant de traverser ! Mais finalement, nous arrivons enfin au poste de douane.

 

 

Nous passons sur un tapis de mousse rudimentaire dont nous préssentons qu’il va servir de prétexte à une désinfection peu crédible. Bingo ! Un homme vêtu d’une blouse et d’un bonnet blanc avec le visage patibulaire vient nous réclamer cinq euro. Si ce « déguisement » a pour but de le faire passer pour une sorte de scientifique, le résultat est tout à fait comique. Mais notre douanier en chef, à la bedaine triomphante, n’est pas vraiment du genre… comique ! Nous nous faisons haranguer sauvagement pour nous faire garer sur le côté. Je descends de la camionnette et me dirige vers le guichet pour montrer nos papiers. Tout va bien, sauf qu’on nous demande une « green card. » Nous n’en avons pas ! Elle coûte 138 € pour rentrer au Monténégro… pas question ! Nous réfléchissons. Puis je rapporte nos papiers d’assurance qui sont, en fait, munis d’une carte verte. Donc nous pouvons passer, ouf !

 

medium_P1060017.2.JPGMais au moment de remonter dans la camionnette, le douanier en chef veut vérifier une nouvelle fois nos papiers. Il remarque alors une anomalie. Le numéro de la plaque d’immatriculation n’est pas le bon ! Impossible ! Je cours chercher l’autre papier, le second que j’avais fait avec l’achat de notre nouvelle camionnette. Mais il n’est pas bon également. Je n’y comprends plus rien ! Après quelques minutes de réflexion et d’échanges houleux avec le douanier qui tient à profiter de son « exploit » pour nous marcher un peu plus dessus, je comprends l’énorme bourde dont je suis responsable. Inutile de vous dire que le douanier derrière le guichet se fait, à cette occasion, remonter les bretelles par son supérieur !

 

A l’achat de la camionnette, je suis allé faire une nouvelle carte grise à la dernière minute, sans penser qu’il fallait notifier à mon assurance le changement de plaque d’immatriculation qui en découlait. P….. ! Nous voilà bien ! Notre assurance de 230 € pour le Kosovo a encore à peine plus d’une semaine de validité et il va falloir que mes parents cours à l’assurance pour se faire faire des papiers à jour et nous les envoyer ici. Combien de temps par la poste pour le Kosovo ? Assez vite, je l’espère ! Nous n’avons aucune envie de devoir repayer 230 € d’assurance.

 

Dépité, nous n’avons pas d’autre choix que de faire demi-tour. Arrivés au poste frontière de la MINUK, les douaniers tentent de comprendre pourquoi nous sommes de retour et prennent notre défense en arguant que les douaniers monténégrins n’avaient pas le droit de nous interdire de passer. Leur bonne foi nous touche mais nous sommes dans notre tort. Nous réussissons à contacter Réuf pour savoir si nous pouvons redormir chez lui pour cette nuit. Il accepte immédiatement et nous arriverons au centre ville juste à la tombé de la nuit. Nous donnons un dernier coup de téléphone à notre contact du Monténégro qui avait spécialement préparé des interventions à l'occasion de notre passage. Je déteste ce genre de situation car cette fois, impossible de décaler. Nous n'irons plus au Monténégro!

 

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De retour chez Réuf, sa femme nous fait à manger. Réuf vient même nous ouvrir une bouteille de vin. Nous sommes gâtés, comme d’habitude ! Après le repas, nous discuterons de la guerre avec lui. Il nous montrera les photos de sa maison détruite et nous expliquera comment il a mis de l’argent de côté pendant de longues années pour se payer cette maison dans laquelle il vit à présent avec sa famille. Il est enseignant de français mais il a aussi un magasin de lingerie. Il nous en montrera les réserves à la cave. Il a travaillé sans discontinuer pendant toutes ces années, 7 jours sur 7, sans jamais partir en vacance.

 

Il nous expliquera aussi la fonction de l’étrange maison qui se trouve devant la sienne et où il y a des sortes de cercueils. En fait, sa famille faisait parti d’une secte musulmane de l’époque, du nom de Rifai. Le chef de la secte est le Sheh. Les membres de la secte s’appellent des Dervich. Les Sheh sont donc enterrés, comme devant chez Réuf, dans ce qu’on appelle un Turbe. Par contre il manquait le Teke, l’endroit qui est accolé au Turbe et où les gens vont prier. Cela n’empêche pas les passants de prier, chaque jour, devant le turbe ou d’y mettrent de l’argent dans l’endroit dédié à cet effet. A cette occasion ils font des vœux. Epatant ! Inutile de préciser que le Turbe fut également détruit pendant la guerre.

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Enfin, j’en profite pour me faire rappeler par mes parents afin de leur expliquer notre petite mésaventure et la mission qui les attend… heureusement qu’ils sont là, depuis le début, jusqu’à la fin de cette aventure !   

 

 Michel

04 November 2006

Pejë (Pec en Serbe)

Mercredi 26 avril 2006

 

Le lendemain, réveil vers 9h. Je quitte la maison pour une « mission photo » avant notre intervention. Ca vaut le coup, notamment parce que, aujourd’hui, c’est jour de marché ! Un « souk » impressionnant ! Toujours la même anarchie que d’habitude mais pire encore cette fois !

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Réuf nous emmène dans son école vers 13h. Une fois de plus notre intervention se passe à merveille.

Une jeune élève qui a passée cinq ans en Belgique fait la traduction. Cette dernière nous donnera une réponse intéressante. En effet, lorsque les jeunes nous disent que la France leur fait penser à la mode (un des clichés classiques) nous leur répondons qu’ils seraient surpris de constater qu’ils sont ici, au Kosovo, souvent bien plus à la mode qu’en France. Ils sont surpris, sauf la jeune fille qui a passée plusieurs années en Belgique. Elle nous explique qu’ici, « nous n’avons que ça à faire » alors que lorsqu’elle était en Belgique, les gens sont occupés du matin jusqu’au soir et accordent donc moins d’importance à leur apparence.

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Au sujet de la culture du Kosovo, l’un d’eux nous dit qu’ils n’ont jamais vraiment eu le temps de s’en construire une car ils étaient toujours occupés par quelqu’un d’autre. Ce qui n'est pas dénué de sens!

Nous parlerons aussi des rapports amoureux. Je leur donne l’exemple du baiser sur la bouche qui est en fait "culturel" et non "naturel". C’est un sujet délicat et on nous dit qu’ici, les rapports fille-garçon, sont tabous !

Au final, c’est une excellente intervention mais nous devons nous dépêcher de partir car, ce soir, nous sommes attendus au Monténégro.

 
 
 

medium_P1040872.2.JPGSauf qu'avant de partir nous aimerions beaucoup récupérer les 230 euro qui nous avait été promis par Paul. Les précédents ratés d’organisation commencent à me faire sérieusement douter de pouvoir les récupérer. J’essaye de l’appeler mais impossible de le joindre. Finalement nous préférons partir pour Pristina afin d’être sûr de récupérer notre argent.

 

Je décide de trouver un Internet café pour vérifier nos mails et là, surprise, il me dit qu’il n’y a pas de problème, qu’il va envoyer l’argent à mes parents… je ne sais pas quoi faire !medium_P1040906.2.JPG Notre expérience de voyage nous a appris à se méfier des promesses et je ne tiens pas à perdre 230 euro ! Néanmoins je pense qu’il y a peu de risque de « mauvais coup » mais je ne me gêne pour lui faire comprendre que nous avons dépensé une fortune en téléphone et que nous avons finit par douter de récupérer l’argent promis.

 

Il est 17h et nous filons pour le Monténégro... nous sommes en retard ! Mais, croyant être tiré d’affaire, la frontière va nous réserver une surprise inattendue et nous obliger à changer nos plans.

 

Michel 

30 October 2006

Gijlan - Prizren

Mardi 25 avril 2006

 

Aujourd’hui nous allons à nouveau réaliser une intervention et Stève nous emmène jusqu’à l’établissement scolaire. C’est une école très simple où l’on se fait accueillir par un enseignant bien vivant et fort sympathique, qui parle un bon français. Nous réalisons notre intervention devant une quinzaine de jeunes très motivés. Malheureusement il fautmedium_P1040745.JPG rendre la salle rapidement mais le très beau temps nous permet de terminer notre discussion dehors, dans l’herbe. Ils nous parlent, comme d’habitude, des mêmes problèmes, surtout de la corruption et de l’égoïsme des gens. On apprend aussi qu’il y a 2000 élèves dans l’école alors qu’elle n’est vraiment pas grande. En fait les jeunes tournent, une partie a cours le matin, l’autre l’après-midi et les cours ne durent que trente minutes pour que tous puissent bénéficier de l’enseignement scolaire. Mais, vous l’aurez compris, les conditions sont loin d’être optimales ! Nous finirons par aller boire un verre dans un bar avec trois enseignants et trois élèves. On nous offre les cigarettes, comme d’habitude, et notre enseignant « bon vivant » n’en finit pas de nous raconter des blagues les unes après les autres. Fou rire garantis ! On discute aussi de la guerre. Cet enseignant s’est fait brûlé sa maison… comme beaucoup d'autres ! Nous avons une bonne discussion, notamment avec le jeune en face de moi. Les mêmes sujets, toujours, « la chance il faut la chercher », « on est manipulable lorsqu’on est pas informé », etc. Mais déjà nous devons partir et nous quittons nos amis pour la ville de Prizren.

 

Nous arrivons à destination vers les 17h. Une fois de plus une immense base militaire. Ici il semble que ce soit des Allemands et des Autrichiens. Décidément le Kosovo ressemble à une  base militaire géante! Impossible, bien évidemment, de trouver une place dans la ville et nous nous garons sur un parking payant. En fait Prizren et plutôt jolie, étonnement fournie en mosquée, dont la plus grande est sans doute la plus belle que j’ai vu depuis le début du voyage. On recroise un convoi militaire allemand et nous allons prendre une pizza sur la place principale où il y a un spectacle de danse traditionnelle. Enfin, nous appelons notre enseignant de français sur place. Bonne nouvelle : il n’est pas là et l’intervention du lendemain est annulée !!! Génial ! Nous essayons de joindre Paul Chambry : impossible ! Finalement, les nerfs à vif (car les ratés organisationnels de notre ami Paul nous on fait liquider notre forfait téléphonique de 46 euro en deux jours) nous décidons de partir pour Pejë où Reuf, l’enseignant de français qui s’y trouve, nous dit qu’il peut nous recevoir.

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On the road again ! Nous arrivons à la tombée de la nuit. Après la galère obligée pour se retrouver, nous sommes très bien accueillis dans la grande maison de Réuf, avec sa femme, sa fille de 12 ans et sa mère de 86 ans. Cette dernière ne nous posera qu’une seule question : « êtes vous mariés ? » (en albanais, bien sûr). Le fait qu’on ne le soit pas et surtout l’explication des mœurs françaises à ce sujet ne semble pas lui convenir… Yves me glisse dans l’oreille que sa grand-mère polonaise aurais eu exactement la même réaction !

 

Michel 

 

 

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