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27 October 2006

Gnjilane (Gjilan en albanais)

Lundi 24 avril 2006 (suite)

 

medium_P1040681.2.JPGEnfin nous filons vers Gnjilane. Nous passons à nouveau devant l’immense base américaine avec en prime un petit défilé d’hélicoptères, des UH60 BlackHawk... c’est comme à la télé !

 

 

Nous arrivons à destination et, bien entendu, impossible de trouver une place dans le centre ville. Nous atterrissons dans une station service en face d’une base militaire fermée. Nous téléphonons au professeur rencontré à Pristina pendant la réunion qui est censé nous accueillir. Mais ce dernier habite dans une autre ville à 30km… bravo l’organisation ! Du coup il nous donne le numéro de Stève qui est sur place. Mais c’est un mauvais numéro ! Nous appelons alors Paul Chambry de Pristina qui nous donne le bon. Cette mauvaise organisation nous coûte très cher en téléphone !!!

 

Stève passe nous prendre 15 minutes plus tard et nous le suivons. Il est en taxi avec son ami Jean Yves et ils ont rendez vous dans une sorte de grand restaurant tout à fait inattendu. Tout en bois, flambant neuf, à l’écart du centre ville, une sorte d’oasis de richesse où les clients ne semblent pas avoir de problème financier. Nous y mangeons avec Yves pour 11 euros seulement (pour le « pays » c’est énorme, bien entendu) en attendant que Stève est terminé son rendez-vous. Devant nous, une longue table réunie une trentaine d’hommes en costumes cravates. Je donnerais cher pour connaître les occupations de tout ce beau monde. Enfin nous repartons avec nos deux hôtes dans notre camionnette.

 

Stève connaît bien la population locale et nous dégote une place parfaite juste devant l’hôtel principal et à côté de la station d’arrêt des taxis. Il prévient les chauffeurs que nous sommes ses amis. Ainsi nous sommes assurés qu’ils se chargeront de surveiller notre camionnette. Parfait !

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Avant d’aller nous coucher nous aurons une petite discussion plus qu’intéressante avec Stève et Jean-Yves sur la terrasse de leur appartement. Stève me raconte notamment la situation au Kosovo depuis 1995. D’après lui, les Kosovars organisaient depuis plusieurs années une résistance pacifique contre les Serbes. Mais après la suppression de l’autonomie en 1998 (si je me souviens bien), par Milosevic, les Kosovars ont tout recrée de manière clandestine (écoles, clinique, docteur, gouvernement, etc). Il y a eu une solidarité immense et une association pouvait compter 7000 membres, ce qui est énorme pour la taille du Kosovo (deux millions d’habitants). Or, avec le temps, les gens se sont fatigués. Certains ont jugé qu’il fallait radicaliser le mouvement et c’est comme cela qu’est née l’UCK (l’armée de libération du Kosovo).

La guerre de 1999 et l’intervention de l’OTAN furent un « succès médiatique » immense qui a eu pour principal effet un véritable « rush » d’ONG, d’organisations internationales et de fonds au Kosovo. Les « internationaux » ont afflué de partout : 40000 KFOR (armée de l’OTAN sur place) et on ne sait combien de personnel international. Des milliers d’ONG avec des sommes d’argent astronomiques. Il y avait des embouteillages de véhicules de la KFOR de Ferizaj à Gnjilane et des embouteillages d’internationaux de Ferizaj à Pristina, soit sur une longueur qui représente presque la moitié du « pays ». Ainsi, au début de l’intervention de l’ONU, à Pristina, il y avait un international pour quatre habitants.

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   (Cette photo n'est pas de nous. Elle se trouve sur la couverture du livre "Kosovo/Kosova")

Mais, d’après Stève, les internationaux ont cassé le mouvement citoyen. En effet, ils pensaient tout apprendre aux gens sur place, alors que ces derniers avaient organisé une société parallèle pendant plusieurs années. Ils ont renvoyé les gens qui étaient actifs pour former des jeunes au management. Les sommes disponibles passaient, en effet, de 600 euros par mois, voir moins, à des milliers, voir des millions d’euros. Mais quand les internationaux sont partis, et l’argent avec eux, les jeunes ont lâché leur travail et pendant ce temps là, les autres, ceux qu’ont avait mis de côté, se sont reconvertis.

 

No comment !

 

Michel

25 October 2006

Urozevac (Ferizaj en albanais)

Lundi 24 avril 2006

 

Après le petit déjeuner à l’hôtel, Faton et son ami viennent nous chercher. Direction leur association où une trentaine de jeunes nous attendent. C’est une intervention classique et ces derniers sont plutôt bien conscient de la notion de citoyenneté active. Nous parlerons, entre autres, des nombreux problèmes pour réaliser cet investissement à cause de la situation au Kosovo. Par exemple, l’une des jeunes vit dans une famille de huit enfants et son père gagne seulement 40 euros par mois. Il lui dit qu’elle ferait mieux de travailler plutôt que « d’aller jouer à la volontaire ». En tout cas, ils sont très enthousiastes suite à notre intervention.

 

medium_P1040627.JPGL’un d’entre eux se charge de nous emmener faire le tour de la ville. Encore plus que dans les autres, ici, se fait sentir cette impression de « désordre ordonné » très oriental. Petite originalité « touristique » de la ville : l’église orthodoxe joue des coudes avec la mosquée sur l’une des places principales de la ville. Impressionnant ! Décidément la mixité culturelle est d’une visibilité parfois déconcertante. Nous prenons un verre à la terrasse d’un bar et nous branchons notre jeune ami sur la question féminine. En effet, nous sommes toujours autant impressionnés par la mode vestimentaire « sulfureuse » des jeunes femmes, comme dans le reste des pays d’ex-Yougoslavie que nous avons visité. Nous abordons rapidement la question sexuelle. Nous avons droit à un discours qui, chez nous, se verrait qualifié de rétrograde : « une fille ne peut pas avoir beaucoup de relations sinon c’est mauvais pour sa morale », « elle peut être une victime, car l’homme peut la tromper sur ses intentions (c'est-à-dire avoir une aventure avec elle sans se marier) », « cela peut être un prétexte au suicide de la jeune fille. Aujourd’hui moins, mais après la guerre cela arrivait fréquemment »... Effrayant ! Par contre, il nous dit que les hommes ont le droit d’avoir plusieurs fois des rapports et qu’il se rend bien compte que c’est une « vieille façon de penser ». Je lui réponds que je ne pense pas forcément que cela soit une vieille façon de penser, mais je pense avant tout que ce n’est pas juste pour les femmes. Il est d’accord et il se dit prêt à vouloir changer cela. Mais le problème est qu’ici il faut affronter les parents et les grands-parents avec qui on est obligé de vivre car on ne trouve pas de travail et il est presque impossible de se construire une maison. Donc tout cela n’est pas si facile !

Il nous raconte aussi son histoire personnelle pendant la guerre. Lui n’est pas parti dans un autre pays, seulement troismedium_P1040638.JPG semaines dans les montagnes où les conditions de vie étaient très difficiles. Un jour, son père est parti pour la ville ; Notre ami entendit alors retentir des coups de feu au loin. Il a attendu  sur la route pendant des heures et lorsqu’il a vu revenir son père, ce fut le plus beau moment de sa vie. Leur maison a été détruite, comme presque toutes les personnes que nous rencontrons. Bien sûr, juste après la guerre, il ne fallait pas lui parler des Serbes. Mais maintenant ça va mieux ! Il se souvient notamment d’un camp de vacances qu’il a fait en Slovénie où il y avait des Serbes. Au début il était très anxieux. En fait, cela c’est si bien passé qu’au jour du départ, ils ont tous pleuré dans les bras des uns et des autres.

 

medium_P1040642.JPGPuis c’est le passage chez le coiffeur. Ambiance boîte de nuit, avec seulement des coiffeurs masculins super fashion et très jeunes. On nous coupe les cheveux à tous les deux Nos coiffeurs sont très enthousiastes. Ils aiment parler avec nous et nous demandent plein de choses. Pour eux c’est important de voir que des étrangers s’intéressent à eux. On pose pour la photo ! A deux euros la coupe, je leur laisse un billet de cinq euros.

 

 

Enfin, rendez-vous avec Faton à 17h à l’association. Nous le suivons cette fois dans l’atelier d’un peintre. Très intéressant ! L’homme respire la sérénité et la gentillesse. Pendant la guerre, il est parti en Allemagne pendant cinq mois et ne désirait qu’une chose, revenir au plus vite dans son atelier. A son retour, la plupart de ses toiles avaient disparu et beaucoup ont été endommagé.

 

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Encore une journée marathon fort riche ! Mais déjà il nous faut quitter nos nouveaux amis car nous sommes attendus à Gnjilane (Gjilan en albanais).

 

23 October 2006

Ferizaj (Urosevac en serbe)

Dimanche 23 avril 2006

 

medium_P1040515.JPGLe petit déjeuner de ce matin est tout à fait royal, à l’image de notre repas de la veille et nous repartons au centre ville le ventre lourd ! Pour rentrer à Pristina nous prenons le « combi », camionnette Volkswagen mini-bus. Une fois le plein de passager effectué, le chauffeur nous emmène… une véritable course poursuite, Schumacher n’a qu’à bien se tenir ! Tout le monde paye 1 euro quelque soit l’endroit où il descend. Les dépassements sont justes, très justes, et la fin de la course est un soulagement !

 

 

Nous arrivons à Pristina, prenons le temps d’une petite « mission photo », notamment pour prendre le « boulevard Billmedium_P1040570.JPG Clinton », passons chez Emilie pour prendre nos affaires, puis repartons à l’université où nous avons rendez-vous avec Faton, président d’une association qui s’occupe de volontaire à Ferizaj.  A 17h, nous le retrouvons avec l’un de ses amis et nous les suivons en voiture. Nous nous arrêterons dans une station service pour prendre un café. C’est l’occasion des présentations et d’une bonne discussion.

 

 

Faton est plutôt optimiste et veux l’indépendance pour son pays. Les « once upon a time it was like this, or like that » (une fois dans l’histoire, les choses étaient ainsi, ou comme cela) des Serbes le fond sourire car, pour ces derniers, le Kosovo est le berceau historique de l’Etat serbe.  Pour lui les choses sont beaucoup plus simple.Take it as it is now and try to do it better, that’s all” (prenez la situation telle qu’elle est aujourd’hui et essayez de la rendre meilleure, c’est tout), me répond-il. Il nous dira aussi que selon je ne sais plus quel sondage, les Kosovars sont les personnes les plus optimistes sur terre après les gens de Hongkong. Pourquoi pas ! Enfin, au sujet de l’ONU, il pense que ce dernier a fait une énorme bêtise de dire qu’il y avait les Serbes d’un côté et les Albanais de l’autre. Il aurait dû les faire travailler ensemble.

 

medium_P1040576.JPGNous reprenons la route et arrivons à Ferizaj pour la visite de l’association QPEA (Quendra për përparimin e edukimit dhe arsimit – Center for promotion of education – Centre pour la promotion de l’éducation). Arrive ensuite le père de Faton qui travaille comme expert au ministère de l’éducation et deux autres personnes dont un peintre. Après les présentations et les politesses d’usage, nous garons notre camionnette sur un parking juste à côté, à la place de leur 4x4 qui est une « donation des internationaux ». Sur le parking une bande de gamin s’amuse à brûler un carton et à sauter par-dessus. Nous partons à bord de leur jeep et avant d’aller au restaurant, nous passons devant l’immense base militaire américaine qui s’étend sur des kilomètres. Dommage qu’il fasse nuit mais c’est extrêmement impressionnant !

 

Au restaurant, flambant neuf, nous sommes rejoins par un anesthésiste qui travaille à Strasbourg depuis six mois et qui va rempiler pour six autres. Il est avec sa femme et son frère. Il est très sympathique et nous aurons une excellente discussion, notamment sur l’identité et l’Union européenne. Nous tomberons d’accord sur le fait que les institutions européennes manquent d’efficacité car il manque un réel gouvernement. Mais aussi que le fossé et immense entre « eux » et « nous » et qu’il faut prendre notre temps pour les élargissements. C’est l’avis de mon interlocuteur, alors qu’il est albanais et qu’il aime son peuple. Mais il pense qu’il vaut mieux dire la vérité, la réalité. Il me répète que « c’est à partir de la réalité que l’on peut construire l’avenir ». Et la réalité est que le fossé est « immense ». Il a raison ! Il me dit qu’il faut aider le Kosovo, mais qu’il ne faut pas se presser, qu’ils ne sont pas obligés de rentrer dans l’Union européenne immédiatement.

 

Après cette excellente soirée on nous emmène ensuite à notre hôtel. Ce dernier est plutôt kitch mais cela nous est bienmedium_P1040589.JPG égal. C’est quand même la première fois qu’on nous paye l’hôtel ! Cinq minutes à peine après notre arrivée nous sommes victimes d’une coupure de courant !!! Heureusement elle ne dure que dix petites minutes. Au balcon les crapauds du marais d’à côté fond un vacarme d’enfer ! Nous pendons notre linge un peu partout,  celui lavé à Belgrade qui est toujours humide et ne tardons pas à nous coucher.

 

Michel 

 

22 October 2006

Vushtrri (Vucitrn en serbe)

Samedi 22 avril 2006

 

Aujourd’hui nous avons rendez-vous avec Paul Chambry, le directeur de l’Espace Culturel Français. Si nous sommes aumedium_PICT0007.JPG Kosovo, c’est grâce à lui car il nous a promis de payer l’assurance auto de 230 euro qui était nécessaire pour entrer dans le « pays ». En l’échange de quoi, il tient à nous « exploiter » au maximum jusqu’à mercredi, jour de notre départ pour le Monténégro.

Nous organiserons donc, avec les coordinateurs de français un petit tour du Kosovo agrémenté de quatre interventions. La négociation est difficile car nous ne pouvons pas rendre visite à tous les professeurs ici présent et certains ne manquent pas de nous faire comprendre leur frustration.

 

 

Plus tard dans l’après-midi nous montons en voiture avec Jaffer, l’un des professeur de français qui tient à nous montrer sa ville, Vushtrri. C’est une ville de 60000 habitants mais qui semble à peine en abriter la moitié. Il nous medium_P1040430.JPGmontre son lycée qui fut reconstruit grâce à la Région Rhône Alpe puis nous fait faire un petit tour de la ville, le vieux pont romain, le centre, la mosquée et le vieux château, romain lui aussi. Une fois de plus nous retrouvons cette ambiance orientale que nous avions trouvée à Mostar. La ville est une sorte de gros marché permanent et l’impression de « désordre ordonné » est toujours aussi sympathique. Partout des bâtiments en construction mais qui restent inachevés et, devant chaque magasin, l’indispensable groupe électrogène car les coupures de courant sont fréquentes. Nous finissons par prendre place à la terrasse d’un café.

 

 

medium_P1040455.4.JPGNous parlons de la guerre. Sans cesse il nous dira qu’il regrette la Yougoslavie de Tito. Il trouve stupide qu’on lui dise qu’il collabore si il parle à un serbe, ou encore qu’on le fasse culpabiliser si il va en Serbie, ce qui ne serait pas arrivé avant. Pendant la guerre, 50% de la population, soit 1million de personnes, ont quitté le Kosovo. Lui, il est parti avec sa femme et ses enfants en Allemagne, où vivait la sœur de sa femme. Il a trois filles et deux garçons. La plus grande, 25 ans, est déjà marié et à trois enfants. Nous parlons aussi du terrible problème du chômage des jeunes. Enfin, il s’attarde sur ses souvenirs de guerre. Les Serbes sont venus dans son village et lui ont dit qu’à 8h30 il devait quitter son domicile. Sur la route il s’est fait voler son argent. Il a demandé au soldat serbe qui le volait qu’il lui laisse au moins 20 mark sur les 80 qu’il lui a donné. Il l’a menacé de le tuer devant toute sa famille. Jaffer regrette beaucoup que la guerre est éclatée. « C’était bizarre ! » répétera-t-il plusieurs fois, « la guerre, c’était bizarre ». Un peu comme si il disait, « comment a-t-on pu en arriver là », ou encore comme si il avait encore du mal à s’imaginer que cela est bel et bien arrivé.

 

 

Nous allons ensuite à Mitrovica. Le paysage est magnifique. Arrivé là bas, toujours des mosquées et des vendeurs avec leur étale un peu partout. Nous nous dirigeons vers le fameux pont qui divise la ville en deux entre Serbes et Albanais. Il est fermé, bourré de barbelés et avec le maintenant rituel « headquarter ONU - UE ». Arrivé au pont nous prenons des photos et filmons. Le militaire français s’approche aussitôt. Nous n’avons pas le droit. Il nous dit de venir et je dois, devant lui, effacer les photos que je viens de prendre ainsi. Nous entamons la discussion avec ces deux jeunes soldats qui viennent de Colmar. Il leur reste 27 jours « à tirer » après 3 mois de présence. Nous leur expliquons notre voyage qui les enthousiasme. Ils sont jeunes, surtout celui qui nous a arraisonné. Puis nous allons, à leur conseil, au campement qui se trouve juste derrière. On se croirait au Vietnam ! Fort Alamo ! Nous sommes interpelés par les militaires à l’entrée. Ils sont vraiment jeunes, 23 ans maximum, armés jusqu’aux dents. Finalement nous ne pourrons pas entrer car il faut impérativement une permission spéciale. Dommage ! Enfin nous partons rejoindre notre hôte qui nous ramène chez lui.

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La maison de Jaffer est grande, à l’écart du centre ville, avec au rez de chaussée le garage que tiennent ses deux fils. Quel dommage de ne pas avoir notre camionnette avec nous ! Nous aurions pu faire notre vidange avec des pros ! Nous montons et nous regardons la télévision après s’être fait servir du coca et un café. On nous propose le repas. Il sera excellent : purée, fromage style feta, salade, mini bourrek et viande fumé avec du pain fraîchement fait par madame. Nous aurons le droit à une coupure d’électricité avant la fin du repas. Tout de suite est démarré le groupe électrogène. Puis, après le repas, je propose de regarder les photos du voyage. On nous ramène du thé et milles gâteaux. Nous sommes de vrais pachas et toujours servis par les femmes. Ce trop plein d’hospitalité est loin de nous mettre à l’aise, bien au contraire ! Seuls les hommes regardent les photos, les femmes étant vite partis s’occuper du service. L’électricité revient. Nous demandons à nous coucher. Notre hôte insistera pour que nous ne travaillions pas dans notre chambre mais dans une pièce spéciale. Soit ! Nous pourrons fumer et on nous apportera tout le nécessaire à boire plus, quelques minutes plus tard, une coupe de fruit. Hallucinant ! Il y aura une seconde coupure de courant juste avant que je finisse mon travail et que je parte rejoindre les bras de Morphée.

 

Michel 

26 September 2006

Pristina

Vendredi 21 avril 2006

Peu après le film, nous rencontrons Emilie, une volontaire internationale qui décide de nous accorder l’hospitalité...

Nous nous rendons au sein de l’espace culturel français... Paul, le remplaçant de l'attaché linguistique nous dresse un bref bilan de la situation. Pristina est la capitale et la plus grande ville du Kosovo, c'est également son centre administratif et culturel.

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Nous effectuons un rapide tour dans la ville, il faut avouer que la différence saute cette fois aux yeux... Le marché noir est omniprésent: cigarettes de contrebande et autres produits jonchent les multiples établis... La ville me fait penser à un grand bazar. La plupart des individus ont l'air d'errer sans but, les cafés concentrés au centre-ville sont pour la plupart remplis. Le taux de chomâge est ici exorbitant, près de 47%, il n'est pas rare de voir une personne siroter le même café des heures, fumant cigarettes sur cigarettes pour donner le change... Je filme à la dérobée afin de ne pas attirer l'attention... Les militaires restent omniprésents... Quelques-uns sont noirs de peau, on me fait comprendre qu'il est difficile de se faire aider par des gens que l'on considère plus dans le besoin que soi-même... Voilà où mène la méconnaissance!!! Il est formellement interdit de filmer la base de la MINUK, je ne suis malheureusement pas parvenu à obtenir d'autorisation...

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Ce soir nous retrouvons quelques Français travaillant pour la MINUK. Il nous parle de la situation ici qu’il trouve terriblement mal gérée... Je ne polémiquerai pas sur le rôle des forces internationales... Mais il est intéressant de constater que dans toutes situations, il n'y a jamais de caractère univoque...

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr