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25 October 2006

Urozevac (Ferizaj en albanais)

Lundi 24 avril 2006

 

Après le petit déjeuner à l’hôtel, Faton et son ami viennent nous chercher. Direction leur association où une trentaine de jeunes nous attendent. C’est une intervention classique et ces derniers sont plutôt bien conscient de la notion de citoyenneté active. Nous parlerons, entre autres, des nombreux problèmes pour réaliser cet investissement à cause de la situation au Kosovo. Par exemple, l’une des jeunes vit dans une famille de huit enfants et son père gagne seulement 40 euros par mois. Il lui dit qu’elle ferait mieux de travailler plutôt que « d’aller jouer à la volontaire ». En tout cas, ils sont très enthousiastes suite à notre intervention.

 

medium_P1040627.JPGL’un d’entre eux se charge de nous emmener faire le tour de la ville. Encore plus que dans les autres, ici, se fait sentir cette impression de « désordre ordonné » très oriental. Petite originalité « touristique » de la ville : l’église orthodoxe joue des coudes avec la mosquée sur l’une des places principales de la ville. Impressionnant ! Décidément la mixité culturelle est d’une visibilité parfois déconcertante. Nous prenons un verre à la terrasse d’un bar et nous branchons notre jeune ami sur la question féminine. En effet, nous sommes toujours autant impressionnés par la mode vestimentaire « sulfureuse » des jeunes femmes, comme dans le reste des pays d’ex-Yougoslavie que nous avons visité. Nous abordons rapidement la question sexuelle. Nous avons droit à un discours qui, chez nous, se verrait qualifié de rétrograde : « une fille ne peut pas avoir beaucoup de relations sinon c’est mauvais pour sa morale », « elle peut être une victime, car l’homme peut la tromper sur ses intentions (c'est-à-dire avoir une aventure avec elle sans se marier) », « cela peut être un prétexte au suicide de la jeune fille. Aujourd’hui moins, mais après la guerre cela arrivait fréquemment »... Effrayant ! Par contre, il nous dit que les hommes ont le droit d’avoir plusieurs fois des rapports et qu’il se rend bien compte que c’est une « vieille façon de penser ». Je lui réponds que je ne pense pas forcément que cela soit une vieille façon de penser, mais je pense avant tout que ce n’est pas juste pour les femmes. Il est d’accord et il se dit prêt à vouloir changer cela. Mais le problème est qu’ici il faut affronter les parents et les grands-parents avec qui on est obligé de vivre car on ne trouve pas de travail et il est presque impossible de se construire une maison. Donc tout cela n’est pas si facile !

Il nous raconte aussi son histoire personnelle pendant la guerre. Lui n’est pas parti dans un autre pays, seulement troismedium_P1040638.JPG semaines dans les montagnes où les conditions de vie étaient très difficiles. Un jour, son père est parti pour la ville ; Notre ami entendit alors retentir des coups de feu au loin. Il a attendu  sur la route pendant des heures et lorsqu’il a vu revenir son père, ce fut le plus beau moment de sa vie. Leur maison a été détruite, comme presque toutes les personnes que nous rencontrons. Bien sûr, juste après la guerre, il ne fallait pas lui parler des Serbes. Mais maintenant ça va mieux ! Il se souvient notamment d’un camp de vacances qu’il a fait en Slovénie où il y avait des Serbes. Au début il était très anxieux. En fait, cela c’est si bien passé qu’au jour du départ, ils ont tous pleuré dans les bras des uns et des autres.

 

medium_P1040642.JPGPuis c’est le passage chez le coiffeur. Ambiance boîte de nuit, avec seulement des coiffeurs masculins super fashion et très jeunes. On nous coupe les cheveux à tous les deux Nos coiffeurs sont très enthousiastes. Ils aiment parler avec nous et nous demandent plein de choses. Pour eux c’est important de voir que des étrangers s’intéressent à eux. On pose pour la photo ! A deux euros la coupe, je leur laisse un billet de cinq euros.

 

 

Enfin, rendez-vous avec Faton à 17h à l’association. Nous le suivons cette fois dans l’atelier d’un peintre. Très intéressant ! L’homme respire la sérénité et la gentillesse. Pendant la guerre, il est parti en Allemagne pendant cinq mois et ne désirait qu’une chose, revenir au plus vite dans son atelier. A son retour, la plupart de ses toiles avaient disparu et beaucoup ont été endommagé.

 

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Encore une journée marathon fort riche ! Mais déjà il nous faut quitter nos nouveaux amis car nous sommes attendus à Gnjilane (Gjilan en albanais).

 

Comments

c la joie de vivre des albanais & sens de la vie unique je suis fan de ce pays ces images et ces textes l authenticitè des albanais que du bonheur falemenderit

Posted by: dashuri | 19 April 2008

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