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22 May 2006

Analyse Croatie

 

CROATIE

 

Un riche séjour parfaitement organisé par les Jeunes Européens Fédéralistes de Croatie et le réseau des maisons de l’Europe que nous tenons à remercier tout particulièrement pour leurs efforts et leur efficacité. En effet un circuit de sept villes et de dix interventions nous a permis de beaucoup voir et apprendre de ce pays.

 

Tout d’abord, c’est la première fois que nous sortons de l’Union européenne. Et pourtant, durant les quelques jours que nous passerons à Zagreb, nous aurons la surprise de constater l’omniprésence du drapeau européen. L’adhésion de la Croatie à l’Union européenne n’est-elle pas prévue pour l’année 2009 ? C’est à s’y tromper car tous les drapeaux croates sont accompagnés du drapeau aux douze étoiles, même sur la façade du Parlement national. Campagne de promotion ou impatience ? Sûrement un peu des deux !

 

 

    Interventions scolaires

    dans le nord de la Croatie

 

        Zagreb:
 

Nous réaliserons trois interventions dans la capitale, dont la première à la maison de l’Europe devant un public composé de trois classes de lycées.

Cette dernière intervention fût réalisée dans une superbe salle en compagnie des caméras de télévision et face à un public bien informé et conscient des problèmes qui concernent le monde qui l’entoure. On voit bien que nous sommes confrontés aux meilleurs lycées.

 

        Dugo Selo:

 
Car notre seconde intervention à Dugo Selo, dans la  périphérie de Zagreb, se déroule devant un public tout à fait différent. Il faudra s’y prendre autrement pour faire passer notre message devant ces jeunes bien plus agités et indifférents à la question traité.

Mais au final ils nous félicitent d’être venus et semblent avant tout heureux d’avoir vu des « étrangers » et de s’être ouvert l’esprit sur d’autres perspectives.

 

       Ignorance...

 

Enfin notre dernière intervention dans la capitale sera entachée de la désormais traditionnelle séance de contemplation de l’ignorance de nos concitoyens français. E

n effet, une fois de plus, lorsque nous abordons le thème de la « barbarie de l’ignorance », cette classe bilingue de français nous donne pour exemple son voyage d’échange de l’année passée avec la ville de Dijon. Les jeunes Français, ainsi que leurs parents, furent surpris par le degré de « modernité » des jeunes Croates.

Incroyable, ces derniers sont munis de téléphones portables et aussi bien habillés que nous, voir encore plus à la mode. Une élève subira même l’humiliation de se faire expliquer ce qu’est un… aspirateur !!!

 

Nous avons bien conscience que les Français ne sont pas les seuls concernés et que, de manière générale, c’est l’ensemble des pays d’Europe de l’ouest qui cultivent toujours ces stéréotypes d’un autre âge au seul motif que les pays d’Europe centrale et orientale sont encore qualifiés de « pauvres », ou au mieux, « plus pauvres que nous ».

Il faudra pourtant bien un jour se mettre d’accord sur la définition de la pauvreté et des clichés qui lui sont accolés. Mais il faudrait, surtout, au simple moyen d’un minimum d’information, se rendre compte de ce qu’est réellement le monde pour cesser de se le représenter de manière aussi simpliste et erroné!


        Nord de la Croatie: Čakovec

 
Nous passerons ensuite très rapidement à Čakovec, une petite ville au Nord de la Croatie près de la frontière hongroise et slovène. Ici une classe européenne très motivée.

Détail intéressant, pour la première fois, un élève va ranger la démocratie au titre des « problèmes ». Cela vaut bien une explication ! En fait la question concerne avant tout les malversations que certains hommes politiques ont réalisées derrière le masque de la démocratie.

Nous désamorçons le problème en expliquant qu’il n’y a pas une démocratie qui soit la même qu’une autre et que c’est avant tout une « culture démocratique » qui permet le bon fonctionnement d’une société démocratique. Donc moins que le système en lui-même, c’est peut-être plutôt le manque de maturité démocratique et la malhonnêteté de certains qui est à l’origine des scandales cités. Reste que la corruption est l’un des problèmes numéro un qui est constamment relevé par les élèves depuis le début de notre voyage.
 

 

    La Slavonie, Souvenirs de guerre  

Notre prochaine escale, Osijek et Vukovar. Une destination pas comme les autres. Ces deux villes, situées en Slavonie, toutes proches de la frontière avec la Serbie-Monténégro ont été en première ligne lors du conflit de 1991.

 

        Osijek et interventions:

 
Arrivés à Osijek nous avons du mal à nous dire que nous sommes en Croatie (cela vaut aussi pour Čakovec). Nous pourrions tout aussi bien être en Hongrie, Slovaquie, Pologne ou un autre pays d’Europe centrale. Impossible de voir la différence.

Le lendemain, nous réalisons notre intervention dans une école de médecine. A la fin de notre exposé, une élève nous propose de réaliser la même intervention devant le public des bénévoles de la Croix rouge. Nous acceptons ! Le public sera très réceptif. Pas étonnant, car en terme de « citoyens actifs », nous n’avons rien de fondamental à apprendre à ces jeunes gens.

 

        Les ruines de Vukovar:

 
Nous quittons la ville le lendemain pour Vukovar, distante seulement de quelques dizaines de kilomètres. Osijek nous avait déjà sensibilisé avec la guerre du fait de nombre de ses bâtiments encore recouverts d’impact de balles.

Cette fois, nous rentrons dans une ville en ruine ! A croire que le conflit vient juste de se terminer alors que 15 ans se sont déjà écoulés.

En effet Vukovar est un symbole. Après la déclaration d’indépendance de la Croatie, le 25 juillet 1991, la guerre éclate entre ce pays est les milices serbes appuyées par les forces de l’armée yougoslaves. Une guerre qui durera jusqu’en janvier 1992. La ville de Vukovar, défendue par 1800 soldats sommairement armés, sera assiégée pendant plus de trois mois par près de 600 chars et véhicules armés, entre 40 et 60000 soldats et régulièrement bombardée par l’aviation. Le 18 novembre, l'armée fédérale et des unités paramilitaires serbes prennent finalement la ville, totalement détruite.

Ces chiffres sont à vérifier, bien sûr ! Reste que lors de la prise de la ville, les massacres furent très importants, ainsi que dans les environs, comme à Nadin et Sabrinj où 99 civils furent éliminés.

 

        Intervention à la maison de l'Europe:

 
Nous interviendrons à la maison de l’Europe de la ville, une maison comme les autres, qui a été rénovée à l’intérieur mais reste marquée par la guerre à l’extérieur.

Notre intervention se déroule sans encombre avec un public de Croates, de Serbes et même de Hongrois. La directrice, particulièrement dynamique et sympathique, nous prête les clés de la maison de l’Europe et met à notre disposition une pièce où nous pouvons nous installer.

Nous passerons donc le week-end dans cette ville très spéciale où la moitié des bâtiments sont encore en ruine, éventrés et totalement recouverts d’impact de balle. Ce spectacle singulier nous fait ressentir tout particulièrement l’horreur de la guerre. On s’imagine avec une facilité déconcertante les militaires aux aguets derrière chacun des murs et la férocité des combats qui ont ravagé cette ville. Une sorte de ville fantôme mais à moitié seulement car aussi pleine de bâtiments flambants neufs ou totalement rénovés, d’un hôtel quatre étoiles ultra moderne juste à côté de la carcasse de l’ancien palais des sports, et d’habitants qui pourraient être les mêmes que dans n’importe quelle autre ville.

 

    Devoir de mémoire  

C’est une « ville musée » et je ne cache pas mon désir de la voir conserver certains quartiers en ruine afin de ne jamais oublier. Car il faut bien comprendre que voir des photos ne peut donner le même sentiment que de marcher dans les rues de cette ville. Y passer quelques jours vous imprègne d’une manière étrange, presque indescriptible. Tout comme visiter Auschwitz (ce que nous avons fait avec Yves en Pologne en 2004), la visite d’une ville en ruine est une expérience à vivre.

Mais je sais également que pour ceux qui vivent ici, il est impossible de leur demander de conserver leur ville en l’état.  Les habitants que nous avons rencontrés se plaignent déjà de la séparation des communautés. Les Serbes vont dans les écoles serbes, les Croates dans les écoles croates. Alors la guerre, on veut l’oublier et c’est bien compréhensible.

Mais je reste persuadé qu’il pourrait y avoir une possibilité de placer cette ville au « Patrimoine mondial de l’UNESCO » ou de la classer d’une manière ou d’une autre et de lui donner la possibilité de se reconstruire de façon à sauvegarder de larges traces du conflit. Un pari osé, mais pourquoi pas ! Les hommes sont toujours fiers de devoir assumer des responsabilités. Ce n’est pas rien que d’assumer celle de « témoin des horreurs de la guerre » pour les Européens d’aujourd’hui et de demain.

D’ailleurs, pour preuve de l’adaptation incroyable dont sont capables les êtres humains, Daniela, notre « guide » lors de la visite de la ville, nous avoue qu’elle n’avait plus conscience qu’il y avait tant de bâtiments en ruine. Pourtant on ne voit que ça ! Mais c’est peu comprendre que l’on s’adapte très vite à son milieu et, surtout, que l’on ne voit que ce qui nous intéresse. Daniela ne voit même plus les ruines de sa ville, où plutôt, elle n’y prête plus attention.

La vie reprend toujours le dessus ! Et il est vrai que le contraste entre les habitants, en particulier les jeunes habillés de manière « ultra-fashion », et les bâtiments qui les entourent, à moitié dévastés, est plutôt surprenant. Les jeunes s’amusent comme partout ailleurs et nous fêterons la Saint Patrick dans le nouvel Irish pub de la ville, dans une ambiance que l’on retrouve partout ailleurs.

 

    La Dalmatie, Croatie côtière 

Enfin nous terminerons notre tour de Croatie par les superbes villes de Zadar, Split et Dubrovnik, les trois grandes cités de Dalmatie, la région côtière. Aurions nous changé de pays ? Ce n’est plus l’Europe centrale mais la Méditerranée ! Des villes aux allures gréco-romaine, en particulier Split, vénitienne pour Dubrovnik, des pierres blanches et des palmiers, et une côte, il faut bien l’avouer, d’une rare beauté.

 

        Intervention à Dubrovnik:
 

L’intervention de Dubrovnik fût marquée par une prise à parti au sujet du général croate Ante Gotovina qui est depuis peu jugé au sein du Tribunal pénal international pour l’ex-yougoslavie.

En effet ce dernier a toujours exigé du gouvernement croate la livraison de ce criminel de guerre, longtemps en fuite, comme condition du début des négociations d’adhésion en vue de l’intégration à l’Union européenne. Le général est toujours très populaire au sein de la population, surtout en Dalmatie, sa région d’origine, où il est considéré comme un héros et non comme un criminel. Nous aurons l’occasion de le constater à la vue des nombreux graffitis qui le qualifient de héros (« A. Gotovina Heroj ») et des posters ou calendriers à l’effigie du général avec pour légende « Heroj a ne zločinac » (« héros et pas criminel, ou assassin »).

Dubrovnik a aussi beaucoup souffert de la guerre, pilonnée par la marine yougoslave et l’armée des Serbes et Monténégrins (sauf qu’ici, contrairement à Vukovar, il ne reste plus aucunes traces visibles du conflit). Une élève nous accuse, nous, les « Occidentaux » de les juger sans en avoir le droit. « N’est-il pas normal de se défendre lorsque l’on se fait attaquer ? » s’exclame-t-elle.

Nous sommes tout à fait d’accord, mais il y a une différence entre se défendre et devenir à son tour un bourreau. Le général Gotovina est accusé de nettoyage ethnique contre les Serbes et même de l’un des plus importants de la guerre. Bien sûr, nous n’étions pas là pour voir ni pour ressentir ce qui s’est réellement passé. Reste qu’il ne peut être acceptable, si l’on se veut un Etat de droit respectueux des Droits de l’homme, de répondre à la barbarie par la barbarie.

 

Nous terminerons notre séjour sous le soleil de Dubrovnik, une ville qui mérite amplement son surnom de « perle de l’adriatique ».


 

Notre prochaine destination, la Bosnie-Herzégovine, nous réserve une expérience passionnante, dans un « pays » où les problèmes identitaires et la situation politique atteignent des sommets de complexité.

 

Michel

 

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

 

 

LA CROATIE, EN BREF :


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Son nom :

« Hrvatska » (i. e : Pays croate), en référence aux « Hravti », les ’’Croates’’, peuple slave d’origine iranienne venu en Europe centrale depuis les steppes du sud de la Russie (et les piémonts du Caucase).

Slavisés lors de leurs migrations vers les Balkans, les Croates ont fini par s’installer (au VIIème siècle de notre ère) dans les anciennes provinces illyriennes de l’Empire romain, dans l’ouest des Balkans (Pannonie, ’’Esclavonie’’, Istrie et Dalmatie), où ils se sont mélangés avec les populations locales avant d’y fonder un Etat indépendant (VIIIème / IXème siècles).


 

Superficie :

Environ 56 540 km².


 

Drapeau :

medium_800px-Flag_of_Croatia.svg.pngUn drapeau tricolore horizontal ’’bleu, blanc, rouge’’ rappelant les couleurs panslaves du XIXème siècle.

Drapeau frappé, en son centre, d’un écu échiqueté blanc et rouge de vingt-cinq pièces et surmonté de cinq ’’tuiles-écussons’’ représentant les cinq grandes régions ’’composantes historiques’’ du pays (i. e : Illyrie, Slavonie, Istrie, Dalmatie, Dubrovnik) : un symbole de la nation croate datant du XVIème siècle (1525).

 

Hymne national :

« Lijepa nasa domovino » (Notre belle patrie) : description bucolique et populaire des paysages de ’’notre belle et douce patrie croate’’ (texte du poète Antun Mihanovic -1835- sur une musique de Josip Runjanin, 1846), hymne officiellement adopté dès 1974 par la Croatie alors autonome en tant que ’’république yougoslave fédérée’’.


 

Fête nationale :

Tous les 25 juin. Instituée en 2001, cette commémoration rappelle le jour où, en 1991, le ’’Sabor’’ (Parlement croate) avait proclamé la séparation de la Croatie d’avec l’ex-Yougoslavie.


 

Capitale :

La capitale de la Croatie est la ville de Zagreb (I. e, en croate : ’’la ville derrière les collines’’) (anciennement : Agram, en allemand) : une ville qui compte, aujourd’hui, environ 700 à 900 000 habitants.


 

Principales grandes villes :

Dubrovnik (l’ancienne Raguse), Karlovac, Osijek, Rijeka (l’ancienne Fiume), Slavonski Brod, Split (l’ancienne Spalato), Vukovar, Zadar, etc...


 

Population :

Environ 4,5 millions d’habitants dont près de 80% de croates, 12 % de serbes (500 000) et environ 08% de minorités diverses : hongrois, slovènes, bosniaques, etc).


 

Langues parlées :

Le croate (langue officielle, qui s’écrit en caractères latins), variété locale des parlers serbo-croates. (On prendra désormais pour référence le ’’kajkavien’’ parlé à Zagreb plutôt que le ’’stokavien’’, parler de Dubrovnik et ancienne ’’norme’’ littéraire des parlers serbo-croate...).
Nb : C’est au XIXème siècle, entre 1835 et 1890, sous l’impulsion d’érudits slovènes (Jernej Kopitar), croates (Ljudevit Gaj, Stanko Vraz, Ivan Kukuljevic, Ivan Mazuranic, Dimitrije Demeter, etc...) et serbes (comme Vuk Karadzic) que fut effectuée la ’’normalisation-standardisation-unification’’ des nombreux parlers serbo-croates autour du ’’dialecte’’ stokavien de Dubrovnik.

Et ce n’est qu’au tout début des années 1990, avec la montée des sentiments nationalistes, que les Etats-nations nouvellement constitués cherchèrent à se dôter politiquement, à nouveau, de normes linguistiques propres et individualisées : ici, le kajkavien de Zagreb.


 

Religions principales :

Catholicisme (environ 85 à 90%), Orthodoxie (environ 05%), Islam et autres (moins de 05%).


 

Adhésion à l’UE :

Après avoir signé un ’’Accord de stabilisation et de coopération’’ avec l’UE en octobre 2001, la Croatie a officiellement fait acte de candidature à l’UE en janvier 2003.
Une fois la Croatie reconnue comme pays candidat à l’adhésion (en juin 2004), les négociations pour adhésion à l’UE (initialement prévues pour mars 2005)ont été reportées (pour cause d’affaire ’’Gotovina’’, du nom de cet officier croate inculpé devant le TPI...) puis officiellement réouvertes, le 03 octobre 2005.

(NB : une adhésion souhaitée par le gouvernement croate pour 2009 mais, selon les autorités de l’UE, officiellement ’’envisageable’’ d’ici à 2012-2015).


 

Formalités de séjour :

Les ressortissants de l’UE ont besoin d’une carte d’identité ou d’un passeport valable encore au moins trois mois.

(NB : Il est fait obligation aux ressortissants étrangers de passage en Croatie de se présenter aux autorités dans les 24 heures qui suivent leur entrée sur le territoire croate).


 

Régime politique :

Les Institutions de la République de Croatie sont calquées sur celles de la Cinquième république française. En effet, il s’agit-là d’une démocratie parlementaire combinée à un régime présidentiel.
Le pouvoir y est exercé par un Président de la république (élu au suffrage universel, pour un mandat de cinq renouvelable une seule fois) et par un gouvernement responsable devant une Chambre unique : le ’’Sabor’’ (Parlement monocaméral élu au suffrage universel, pour quatre ans).

Actuel chef de l’Etat (Président de la République, depuis janvier 2005) :

Stejpan (Stipe) Mesic (centre gauche, ’’Parti populaire croate’’) (modéré).

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre, depuis décembre 2003) :

Ivo Sanader (Droite et Centre-droit, Parti de la ’’Communauté démocratique croate’’ HDZ) (parti nationaliste modéré, d’obédience chrétienne-démocrate).

 

Monnaie :

la Kuna croate (1 HRK = 100 lipas).

Entrée dans la zone euro à date non déterminée (1 HRK = 0,135 Euros).


 

Economie :

Parmi les pays des Balkans susceptibles d’entrer dans l’UE, la Croatie fait incontestablement partie des Etats dont le niveau économique est le plus élevé avec un PNB annuel de 4500 Euros par habitants (23660 Euros pour la France, 2730 pour la République tchèque).
Aujourd’hui, l’économie de la Croatie est très fortement dynamisée par l’impact du tourisme (essentiellement balnéaire, sur les cotes adriatiques...) qui représente, aujourd’hui, environ un quart du PIB croate (recettes touristiques jugées record mais - néanmoins - en très nette augmentation, ces dernières années).

Cela venant très grandement aider à l’amélioration des conditions économiques et sociales alors que le pays connaît encore un très fort taux de chômage (représentant - aujourd’hui - environ 20% de la population active).


 

Un peu d’Histoire :

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Armoirie de Croatie

Après huit siècles passés dans le giron du Royaume de Hongrie (1102) puis sous la domination impériale des Habsbourg d’Autriche (1527), le vieux royaume médiéval de Croatie (fondé au Xème siècle -en 925- par le Roi Tomislav le grand) recouvrit son autonomie par rapport à la Hongrie (1868) puis obtint (en 1918) son rattachement au ’’Royaume des Serbes, Croates et Slovènes’’ (1918) bientôt devenu ’’Royaume de Yougoslavie’’ (1929) puis, après la seconde guerre mondiale, ’’République fédérative de Yougoslavie’’ (1945).

Mais -après la période communiste titiste- ce n’est qu’après une sanglante guerre civile contre le pouvoir central yougoslave et contre les Serbes (une guerre qui fera près de 15 000 morts, environ 30 000 blessés et près de 200 000 déplacés) que la Croatie obtint son indépendance en 1991 (juin), reconnue par la communauté internationale en 1992 (janvier).


 

Personnages célèbres :

Parmi les Croates célèbres, on citera les deux grands Rois ’’unificateurs’’ Branimir et Tomislav (IXème et Xème siècles), l’humaniste (et ami d’Erasme) Marko Marulic (XVème siècle)...
l’érudit Ljudevit Gaj (l’un des codificateurs des langues serbo-croates, au XIXème siècle), le ’’Ban’’ (colonel) Josip Jelacic (’’Héros’’ croate des événements révolutionnaires de 1848), Mgr Josip Strossmayer (Evêque catholique de Diakovo -en Slavonie orientale- et Chef spirituel de la nation croate dans la seconde moitié du XIXème siècle), Ante Pavelic (le Dictateur ’’fascisant’’ de la Croatie, pendant la seconde guerre mondiale), Josip Broz (dit ’’Tito’’, fondateur de l’Etat yougoslave), Franjo Tudjman (le ’’Père de l’Indépendance’’)...
Janica Kostelic (Championne de ski alpin, triple médaillée d’or aux JO de Salt Lake City 2002) et diverses célébrités d’origine croate comme le géophysicien Andrija Mohorovicic, le criminologue Ivan Vucetic (inventeur de la méthode de reconnaissance dîte des ’’empreintes digitales’’), l’artiste Dora Maar (de son vrai nom Théodora Markovic : photographe, peintre et muse de Picasso), les fameux acteurs Josiane Balasko et John Malkovitch, le producteur Branko Lustig (’’la liste de Schindler’’) ou encore Mlle Patricia Spehar (Miss France 1997), etc.

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.ot-croatie.com et www.amb-croatie.fr

 

Source images et photos: http://fr.wikipedia.org 

11:30 Posted in ANALYSES | Permalink | Comments (1)

29 April 2006

Analyse Slovénie

 

SLOVÉNIE

 

Cet article va peut-être décevoir ceux qui souhaitaient recueillir notre point de vue sur la Slovénie. En effet, ayant sacrifié ce pays sur l’autel du travail et du repos, nous avons passé 12 jours sur 14 à l’Institut français et à l’Instituto Cervantes de Ljubljana.

Notre expérience ne nous permet donc pas d’en tirer une véritable analyse. A moins de synthétiser l’ensemble des connaissances que nous avons tiré de nos différentes lectures. Or tel n’est pas notre but.

 

 

    Lever un malentendu

 

        Il convient de lever un malentendu sur la nature de notre voyage et des articles que nous rédigeons.
 

Nous ne sommes ni des guides touristiques, ni des encyclopédistes. A ceux qui veulent une information complète sur les pays que nous traversons, il existe en France, comme dans tous les pays démocratiques bénéficiant de la liberté d’expression, une infinité de moyens de connaître tout sur tout. Livres, magazines, Internet, journaux, Cdrom, encyclopédies, reportages télé, etc. Il est donc tout à fait inutile, à nos yeux, de simplement reproduire ce qui est accessible par un simple clic de souris ou la lecture d’un quelconque support papier.

Si nous avons décidé d’entreprendre ce voyage c’est pour acquérir un nouveau point de vue, celui de l’expérience sensible directe. Cette expérience n’a pas pour but de se substituer à notre culture livresque mais elle doit pouvoir la compléter.

 

        La subjectivité de toute expérience... 

Or cette nouvelle expérience, comme n’importe quelle expérience, est et ne peut être que partiel et partial. Est-il vraiment utile de le préciser ? Nous n’avons jamais eu la prétention de tout savoir sur un pays en y séjournant seulement une quinzaine de jours. Et nous n’aurions pas davantage cette prétention même après avoir passé 15 ans dans un pays.

Comme nous l’expliquons dans nos interventions, notre appréciation du monde est le résultat de notre histoire personnelle, de l’environnement qui nous entoure, bref, de notre expérience au sens le plus général du terme. Or cette expérience est avant tout unique et donne à chacun d’entre nous, avant d’être français ou slovène, un caractère, une sensibilité personnelle particulière. Voilà pourquoi les habitants de Maribor ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de Ljubljana ou encore de Koper. Les habitants de la campagne ne sont pas tout à fait les même que les citadins. Et les citadins d’une petite ville ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux qui habitent dans une plus grande métropole. Idem entre ceux qui habitent la montagne et ceux qui habitent la plaine ou encore la côte. Idem entre ceux qui sont architectes, boulangers, coiffeurs ou encore dentistes. Et pourtant toutes ces personnes sont des Slovènes.

 

        ... ne lui enlève pas toute sa crédibilité!

 
Alors laquelle va-t-elle bien pouvoir me dire la vérité sur la Slovénie ? La réponse est évidemment simple : toutes et aucunes ! Chacun détient une partie de la vérité mais malheureusement jamais les clés de la compréhension totale qui reste, elle, pour toujours inaccessible. Voilà pourquoi chaque point de vue est intéressant car il a toujours quelque chose à nous apprendre, à condition, bien sûr, qu’il ne s’érige pas en vérité absolue. Nous sommes partis non pas chercher la vérité mais un nouveau point de vue, une expérience, et cette expérience nous semble légitime, comme toutes les autres. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons la partager.

Ayant subi de nombreuses critiques de la part de personnes qui tentent de nous convaincre que nous avons vécu la mauvaise expérience et donc que ce que nous rapportons dans nos articles est faux ou sans fondements, il nous a semblé utile de préciser cette évidence.

 

 

    Alors que dire de la Slovénie ? 

 

Peut-être allons nous encore attirer les critiques si nous mentionnons le fait qu’au milieu de la nuit, sur un parking de Koper, alors que nous dormions dans notre camionnette, nous fumes tirés de notre sommeil par quelques individus qui ont passé une vingtaine de minutes à dérober les quatre roues de la petite voiture sportive qui se trouvait à côté de nous. On va nous dire qu’à cause de nous tout le monde va croire que les Slovènes sont des voleurs de roues de voitures alors que ce n’est pas vrai… sans blagues ?

Par contre on va nous féliciter de dire qu’un soir, un policier en civil nous surprenant dans notre camionnette, à Ljubljana, se montrera particulièrement conciliant alors que le camping sauvage est interdit. « Don’t worry ! », répondra-t-il, « you are in Europe ! ». Bien, cela veut donc dire que tous les policiers slovènes sont sympas. Je ne le crois pas !

 

Alors quoi qu’on en pense, en quelques lignes, nous allons relater notre mince expérience et ce que nous en avons retenu de ce pays où nous avons passé 14 jours dont 12 dans la capitale. Nous avons visité trois villes (Koper, Piran et Ljubljana) et réalisé 4 interventions (Instituto Cervantès, université des Sciences sociales, université de philosophie et devant des jeunes du Rotary Act).

Nous avons parcouru un pays magnifique qui mérite bien son surnom de « petite suisse » car les montagnes sont omniprésentes. La côte est très « méditerranéenne » comme le prouve la jolie ville de Koper, (le seul port de la Slovénie), et la superbe ville de Piran. En général, les paysages comme le style architectural des villes nous font comprendre que nous sommes en Europe.

Nos interventions furent « ordinaires ». Nous discuterons entre autre, avec des étudiants, du problème de la minorité italienne qui vit dans le sud du pays et de l’incompréhension qui persiste souvent entre cette minorité et le reste des Slovènes. Une élève éduquée dans les deux cultures nous dira son chagrin face à la persistance de tensions basées sur des préjugés ou encore des faits historiques qui ne sont plus d’actualité. Enfin, pour la première fois, nous réaliserons une intervention dans un Instituto Cervantès, celui de Ljubljana, où nous parlerons en espagnol, en français et en anglais. Dimension et ambiance européenne garantie.

 

Voilà, malheureusement, tout ce que nous pouvons partager de notre séjour en Slovénie qui fut avant tout consacré à nous reposer et à nous mettre à jour dans notre travail. Par contre, notre séjour en Croatie, entièrement planifié par les Jeunes Européens Fédéralistes de ce pays, promet d’être autrement plus complet.

 

Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

 

 

LA SLOVENIE,EN BREF :
 
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  • Son nom :

’’Slovenija’’, la Slovénie.

NB : Le mot ’’Slovénie’’ viendrait du mot ’’slave’’ dont une étymologie (non scientifique mais souvent avancée...) serait en étroite relation avec le terme ’’slovo’’ (i. e : le ’’mot’’) : terme ethnocentrique par lequel les peuples slaves se désignent en tant que ’’peuple du verbe’’. Et ce, par opposition à tous les autres peuples dont ils ne comprennent pas la langue : sabir incompréhensible à leurs yeux.

 

  • Superficie :

20 256 km².

 

  • Drapeau :

medium_600px-Flag_of_Slovenia.svg.2.pngLe drapeau national de la Slovénie (adopté le 24 juin 1991) est un drapeau tricolore horizontal ’’blanc, bleu, rouge’’ reprenant les couleurs panslaves du XIXe siècle.

Un drapeau qui a la particularité d’être frappé d’un écu armorié où figurent une représentation armoriale des paysages de ce pays : montagnes (i. e : trois pics des Alpes, dont le Mt Triglav, plus haut sommet slovène avec ses 2864 m) et rivières (i. e : Drave et Save) ; écu surmonté de trois étoiles d’or à six branches provenant des armes traditionnelles de l’ancien comté de Selje (fin XIVe / début XVe siècle).

 

  • Hymne national :

Il s’agit de la septième strophe du poème ’’Zdravljica’’ (Un Toast, 1844) du poète national slovène France Preseren (XIXe siècle) :

Il s’agit là d’une invocation à l’amitié entre les peuples et à la fraternité humaine, à l’imitation de l’hymne à la joie de Schiller. C’est un hymne à la liberté... et au vin, qui parle de la coexistence des petites et grandes nations du monde dans la paix, dans l’égalité et dans le respect de chacun.

 

  • Fête nationale :

Tous les 25 juin, en référence au 25 juin 1991, date de la proclamation de l’indépendance de la Slovénie.

 

  • Capitale :

La capitale de la Slovénie est la ville de Ljubljana, ’’l’endroit où l’on se sent bien’’, ville dont la légende nous dit qu’elle aurait été fondée par le héros mythologique grec Jason, au retour de son expédition en Colchide où il aurait dérobé la fameuse toison d’or.

Nb : La ville de Ljubljana (anciennement Laybach) compte aujourd’hui environ 250 à 350 000 d’habitants.

 

  • Principales grandes villes :

Bled, Celje, Koper (25 000 habitants), Maribor (100 000 habitants), etc.

 

  • Population :

La Slovénie compte aujourd’hui près de 2 millions d’habitants dont environ 90% de Slovènes et 10% de minoritaires essentiellement croates, serbes, bosniaques, hongrois et italiens.

 

  • Langues parlées :

Principalement le slovène, langue officielle de l’Etat, sans parler des minorités croates, hongroises et italiennes.

 

  • Religions principales :

Catholicisme (75 à 90%), avec des minorités serbes orthodoxes, protestantes (surtout pentecôtistes), musulmanes, israélites, etc.

 

  • Adhésion à l’UE :

Après avoir officiellement signé un accord d’association avec l’UE dès juin 1996, la Slovénie entre officiellement dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (comme prévu par le Traité de Nice de décembre 2000...).

 

  • Formalités de séjour :

Pour séjourner en Slovénie, les ressortissants des pays de l’UE doivent se munir de leurs pièces d’identité en cours de validité.

 

  • Régime politique :

La République de Slovénie, Etat unitaire, est une république parlementaire dans laquelle le pouvoir suprême appartient à un Parlement bicamérale composé de deux chambres : les ’’Drzavni Zbor’’ et ’’Drzavni Svet’’ (i. e : Assemblée nationale et Conseil national).

L’Assemblée nationale (’’Drzavni Zbor’’), élue au suffrage universel (scrutin mixte) tous les quatre ans, détient le pouvoir législatif : elle fait les lois, vote le budget et investit le gouvernement.

Elle travaille sous le contrôle d’une Chambre haute dénommée ’’Drzavni Svet’’ (i. e : ’’Conseil national’’), Sénat composé de membres élus directement ou élus par l’intermédiaire d’un collège électoral) qui peut opposer un droit de véto aux décisions prises par la Chambre basse.

Le Chef de l’Etat (Président de la République) et directement élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois seulement. Parmi ses fonctions, il nomme le Premier ministre en fonction du résultat des élections législatives.

Actuel chef de l’Etat (Président de la République)

Janez Drnovsek, libéral démocrate (Pdt depuis 2002, élu pour un mandat de cinq ans).

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Janez Jansa, social-démocrate (PM depuis 2004).

 

  • Monnaie :

Le tolar (SIT) ( 1 SIT = 100 stotin).

NB : La Slovénie projette de rejoindre la zone euro en janvier 2007. (Nb : 1 SIT = 0,005 euro).

 

  • Economie :

La Slovénie est, parmi les pays ayant rejoint l’Union européenne en 2004, celui qui possède le niveau de vie le plus élevé. Les récentes profondes mutations des structures économiques ont permis la mise en place d’une économie de marché stable, caractérisée par une réduction de l’inflation et du déficit commercial et budgétaire.

L’agriculture occupe une place moindre dans l’économie et en couvre qu’à moitié les besoins alimentaires du pays. Compte tenu du relief montagneux, les terres cultivables sont peu nombreuses. Les deux principales activités sont l’élevage et le vignoble.

C’est l’industrie qui est le véritable moteur de l’économie. Avec des ressources naturelles importantes (plomb, zinc, charbon, pétrole), le secteur industriel est performant mais aussi diversifié. A côté des activités traditionnelles comme la sidérurgie et la métallurgie, on trouve des industries modernes comme l’électronique ou l’agroalimentaire.

Ouverte sur l’extérieur, l’économie slovène tire ses principaux revenus des exportations. La position géographique de la Slovénie, voie de communication entre l’Adriatique et l’Europe centrale, est un atout majeur. De plus, les privatisations et la politique de libéralisation attirent les investisseurs étrangers aujourd’hui en nombre croissant.

 

  • Un peu d’Histoire :

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Les armoiries de la Slovénie

Les Slaves slovènes occupent cette région située entre Alpes, Danube moyen et golfe de Trieste à partir de la fin du VIe siècle de notre ère.

Là, ils fondent un Etat slave momentanément indépendant (aux VIIe et VIIIe siècles), bientôt soumis aux bavarois, intégré à l’Empire franc, placé sous la tutelle impériale germanique (au Xe siècle) puis sous la dynastie impériale autrichienne des Habsbourg (à partir du XIVe siècle) (avec une brève période d’administration française ’’napoléonienne’’, entre 1809 et 1813).

Relativement épargnés par la flambée nationaliste du XIXe siècle, les Slovènes n’en connaitront pourtant pas moins une attirance certaine (courant de pensée alors dit ’’Illyrisme’’) pour leurs voisins slaves du sud, serbes et croates, avec lesquels ils songent alors à fonder un Etat commun ’’sud-slave’’ : la Yougoslavie.

Ce qui vaudra alors à la Slovénie d’être intégrée, après les traités de Versailles, Saint-Germain et Trianon (de 1919-1920), au futur royaume de Yougoslavie (devenue République populaire fédérative en 1946).

Après après proclamé son indépendance (en juillet 1990), confirmée par référendum (plus de 88% de OUI) en décembre 1992, la Slovénie allait connaître une dizaine de jours de combats avec l’armée fédérale yougoslave pour son indépendance (en juin-juillet 1991 ; 66 morts), avant que celle-ci ne soit finalement reconnue par la Yougoslavie (en juillet 1991), puis par la communauté internationale (en janvier 1992).

Associée à l’UE dès juin 1996, elle entre officiellement dans l’UE en mai 2004.

L’Histoire de la Slovénie croise celle de la France par l’intermédiaire de quelques grands personnages historiques : Marmont, Junot et Fouché (gouverneurs ’’napoléoniens’’, entre 1809 et 1813, de ces ’’Provinces illyriennes’’ dont l’actuelle Slovénie fasait alors partie...), le romancier Charles Nodier (qui vécut à Laybach à la même période...) et Charles X, dernier roi bourbon de France (décédé - en 1836 - à Gorizia, en exil sur ces terres ’’habsbourgeoises’’ et depuis lors enterré au monastère de Kostanjevica, près de Nova Gorica).

 

  • Personnages célèbres :

Les érudits ’’yougoslaves’’ Jernej Kopitar et, surtout, France Preseren (XIXe siècle), l’architecte Joze Plecnik (rénovateur du centre de Ljubljana, au XIXe siècle).

L’abbé catholique Anton Korosec (chef du mouvement national chrétien slovène au début du XXe siècle, président du ’’Comité national yougoslave’’ de Zagreb et fondateur de la Yougoslavie), le ’’Père de l’indépendance’’ Milan Kucan (Président de la Slovénie indépendante, en 1990-1991 et de 1992 à 2002).

De même, juste signaler que le fameux dictateur yougoslave Tito (Josip Broz) (au pouvoir de 1945 à 1980) était certes croate par sa mère, mais aussi d’origines slovènes de par son père.

Enfin, autant citer les célébrités sportives du pays : les fameux footballeurs Srecko Katanec (qui avait joué dans la grande équipe de Yougoslavie du début des années 1990, avant de devenir entraîneur de l’équipe nationale de Slovénie) et le milieu de terrain et meneur de jeu Zlatko Zahovic (le ’’Zidane’’ slovène).

Ainsi que, dans un tout autre domaine, le dessinateur de bandes dessinées Tomaz Lavric.

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.slovenia-tourism.si

 

 Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org

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01 April 2006

Analyse Hongrie

 

HONGRIE

 

Notre séjour de 20 jours en Hongrie fut plutôt complet. Quatre villes visitées (Miskolc, Budapest, Veszprem et Debrecen), le lac Balaton et 11 interventions dans les lycées.

 

 

    Frustrations ou malentendus ?

 

Pourtant nous restons légèrement frustrés, sûr d’avoir seulement effleuré ce pays qui nous donne l’impression de ne pas avoir voulu nous révéler tous ses secrets. Avions-nous de fausses attentes ? Peut-être que la particularité de son histoire, de sa langue (langue d’origine finno-ougrienne, comme celles de l’Estonie et de la Finlande, au milieu de toutes les autres langues européennes d’origines latine, germanique et slave) me donnaient l’illusion de trouver dans ce pays un peu de nouveauté, d’inattendu ! Ce ne fût pas le cas. Bien au contraire !


C’est le seul pays où personne n’a jamais répondu à nos demandes, si bien que nous avons pensé, l’espace d’un instant, que nous n’y ferions aucune intervention. On nous expliquera, à l’Institut français de Budapest, que « les Hongrois et la communication... no comment ! » et qu’il est extrêmement difficile de rentrer dans les établissements scolaires. Quelque soit la subjectivité de ce point de vue, il corrobore parfaitement notre expérience en Hongrie.

Finalement, si nous avons réalisé ces 11 interventions, c’est parce que nous sommes allés démarcher directement, pour la première fois, les établissements scolaires, dossier et album photo à la main, dans la ville de Veszprem. Aussi, grâce à une lectrice française, à Debrecen, Harinala, qui nous a fort bien accueillie et organisée deux interventions dans son lycée.

 

Nous n’interviendrons que dans ces deux villes, jamais à Budapest où nous avions pourtant d’excellents contacts. Idem pour les familles. Nous ne bénéficierons de l’hospitalité que dans deux d’entre elles et nous logerons, à Budapest, chez une amie française qui commençait son Erasmus dans la capitale.

Peut-être avons-nous manqué de chance ? Reste que le contraste avec notre séjour en Slovaquie est immense. Ce dernier pays s’était montré si accueillant, tellement ouvert, la Hongrie nous tourne le dos ou nous ignore. Dommage ! Je ne manque pas de chercher une explication à ce mystère et je me permets de formuler une hypothèse. Ne nous serions-nous pas confrontés à un pays qui a le complexe du « grand pays » et qui, sûr de son importance et de son prestige, cultive malgré lui une forme d’arrogance ?

 

 

    Le souvenir douloureux du ’’trauma’’

    de Trianon

 

Car en effet, si aujourd’hui la Hongrie est un « petit » pays de dix millions d’habitants, elle fut, avant le Traité de Trianon de 1920 qui a suivi la fin de la Première Guerre mondiale, un pays trois fois plus grand, qui comprenait toute la Slovaquie actuelle, une très grande partie de la Roumanie (Transylvanie, plus exactement), ainsi qu’une partie de la Serbie et de la Croatie.

L'année 1920 fut donc une tragédie nationale. La Hongrie a perdu les deux tiers de son territoire et la plus grande partie de sa population. Aujourd’hui, 5 millions de Hongrois vivent en dehors des frontières nationales et, comme nous l’avons vu pour la Slovaquie, cette situation représente l’une des problématiques les plus sensibles du cœur du continent européen.

 

Sans vouloir rentrer dans des détails trop complexes, lors des négociations qui ont suivies la fin du premier conflit mondial, la Hongrie a assuré sa défense avec un dossier très complet, dont nombre d’arguments étaient tout à fait légitimes. Mais également en assurant Clemenceau et ses compagnons que la supériorité de la culture hongroise était évidente et que tous les Hongrois qui se retrouveraient hors des frontières subiraient un nivellement vers le bas du fait de l’infériorité des cultures environnantes, en particuliers des Roumains. A l’heure du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », on comprend que ce genre d’argumentaire puisse déranger.

Reste qu’il est tout à fait anormal, si l’on reste dans la même logique, que cinq millions de Hongrois se retrouvent hors des frontières nationales, à moins que l’on ait d’autres objectifs en tête. Comme, par exemple, de vouloir paralyser ce pays qui fût dans le camp ennemi, celui des perdants du conflit. Un regard attentif sur le réseau de chemin de fer de cette époque montre que les nouvelles frontières hongroises n’ont peut-être pas été dessinées au hasard, car ce dernier perd toute son efficacité.

 

Quoi qu’il en soit, ce pays, fier d’avoir défendu l’Occident pendant 1000 ans contre les invasions turques, n’a cessé, depuis lors, de vouloir retrouver ses frontières d’avant 1920. Et, même si aujourd’hui cet objectif n’a plus vraiment lieu d’être, la frustration est encore perceptible. Ces voitures, pas si rares, qui abordent fièrement sur leur pare-brise arrière l’autocollant aux couleurs hongroises et à la forme de la « Grande Hongrie ». Ces cartes de l’ancienne Hongrie que l’on retrouvent partout, dans les restaurants, les magasins et même, bien plus surprenant, dans les établissements scolaires.

 

    Quand le nationalisme s’invite

    jusque dans les salles de classe...

 

Lors de l’une de nos interventions à Debrecen, nous aurons un débat des plus intéressants avec un élève. A la fameuse question « pourquoi vous sentez-vous Hongrois ? Qu’est-ce qui fait de vous des Hongrois ? », en dehors des réponses classiques de la langue, de la culture, une élève nous répond que c’est à cause de l’éducation de ses parents qui sont très patriotes. Du coup, elle est elle-même patriote. Une autre nous répond qu’ils ne savent pas si, en tant qu’Hongrois, « ils appartiennent à l’Est ou à l’Ouest ».

 

Enfin, un dernier élève nous dira que « la Hongrie a défendu l’Occident pendant 1000 ans ! ». Cette réponse m’intéresse. Je demande à cet élève d’où il tire cette idée. Il ne comprend pas. « Je le sais, c’est tout ! », me répond-il. J’insiste. Finalement, il avoue qu’il a appris cela à l’école.

J’attaque alors sur une question sensible. J’explique à ce lycéen que les Roumains apprennent la même chose, que ce sont eux qui ont défendu l’Occident face aux « Barbares ». « Mais c’est faux ! », s’emporte-il. Je lui dis que moi je ne sais pas, qui des professeurs hongrois ou roumains disent la vérité. Il me répond sèchement que les Roumains sont des « menteurs » et pour finir que, de toute manière, il « n’aime pas les Roumains ».

Le reste de la classe, c’est rassurant, ne semble pas le suivre et trouve ses propos déplacés. Il renchérit en expliquant que les Hongrois qui se trouvent dans les pays voisins subissent des injustices, voire sont maltraités. Cela semble vrai pour certains cas, particulièrement pour la communauté hongroise située en Serbie Monténégro.

Il ajoute enfin que le problème est que les Slovaques, les Roumains et tous les autres n’aiment pas les Hongrois et ne les acceptent pas. Je prends alors l’exemple de la Slovaquie. Les Slovaques disent qu’ils on subi le joug hongrois pendant 1000 ans et que, de plus, les Hongrois qui se trouvent en Slovaquie bénéficient de plus de droits qu’eux. « Alors, qui dit la vérité ? ». Notre jeune ami tape du poing sur la table et rétorque « alors vous dite que je mens ! ». Je lui réponds que « nous n’avons jamais dit ça ». « Alors vous ne m’avez pas compris ! » rétorque-t-il, furieux.

Si si, nous avons très bien compris !!! Nous expliquons que c’est ce type de comportement qui mène au racisme et au conflit, bien que nous ne doutons pas une seconde que notre interlocuteur est un « jeune homme sympa ».

 

 

    De bien dangereuses conceptions...

 

Mais ce genre de conception peut être très dangereux. Lorsque la Première Guerre mondiale a débuté, le nationalisme excessif enseigné à l’école a facilité le déclenchement du conflit et les soldats sont partis « la fleur au fusil » (même si aujourd'hui on nuance cette version des faits), sûrs de laver l’injustice de l’Alsace-Moselle dérobée par les « bôches », en 1870.

Lorsque les Allemands ont voté pour Hitler en 1933, ils ne pensaient certainement pas que ce monsieur allait faire la guerre à toute l’Europe et qu’il allait exterminer les juifs, les tziganes et les personnes handicapées, même si les envies de revanches vis-à-vis de la France étaient présentes.

Et si la France, l’Angleterre et d’autres pays européens ont colonisé le monde c’est parce qu’ils étaient assuré de leur bon droit, d’apporter la civilisation aux autres cultures inférieures. En tout cas c’est ce qu’on apprenait dès le plus jeune âge, à l’école !

 

La majorité des autres élèves sont de notre avis et notre jeune ami reste perplexe, ne sachant quoi nous répondre. Je termine en lui expliquant mon désarroi face à tant d’obstination à regarder en arrière, vers la « Grande Hongrie », alors que nous avons face à nous un fabuleux projet, d’une dimension bien plus importante, « l’Union européenne », qui permet à chacun de vivre son identité tout en édifiant un projet de société commun et original.

Comme à l’accoutumé, il ne faut pas voir dans ces exemples une généralité porteuse de stéréotypes trompeurs. Reste néanmoins que la Hongrie est aujourd’hui un pays « normalisé », qui peine, comme tous les autres pays européens, à trouver sa juste place et à redéfinir son identité dans le grand ensemble européen. Et nous y ajouterons ce terrible sentiment du « déclassement », lui aussi partagé par de très nombreux pays européens qui tous, à une époque, ont été « plus grands », « plus forts », « plus importants ». Reste une énigme majeure : si tant d’européens souffrent de ce complexe du déclassement, comment se fait-il que l’Union européenne n’y apporte aucun substitut?

 

 

    L’Europe, pourquoi faire ?

 

Peut-être que dans cette Union le problème vient du fait qu’il faut partager le pouvoir et que l’on ne peut plus, comme avant, imposer son point de vue aux autres qui nous sont soumis ? Ou bien que le but de l’Union européenne n’est pas d’être une sorte de nouvel empire qui va pouvoir nous donner l’illusion d’être, à nouveau, les « meilleurs » ? Ou encore vient-il du fait que les principes démocratiques sont mal expliqués, mal intégrés, et que l’on continue de penser son identité en termes simplistes, passéistes et mal adaptés au monde globalisé d’aujourd’hui ?


Comment penser son identité et la démocratie pour comprendre les promesses que peut porter le projet européen ? Et si le projet de l’Union européenne était, en partie, de créer un précédent, de montrer au reste du monde qu’il est possible de vivre la différence au sein d’une société commune et de se fixer des objectifs communs ? Ce projet n’est-il donc pas assez ambitieux ? De mon point de vue, l’histoire n’a jamais donné exemple d’un projet aussi respectueux de la dignité humaine.


Et si beaucoup voient dans les insuffisances de l’Union européenne actuelle la preuve de l’inutilité de son existence, c’est qu’ils n’ont pas compris qu’elle en est le projet de base ou qu’ils manquent d’imagination. Ou peut-être qu’ils ne veulent pas comprendre que les règles qui régissent une société ne sont jamais « gravées dans le marbre », qu’elles évoluent sans cesse et qu’il est toujours possible de changer de direction.

 

Mais encore faut-il vraiment le vouloir, s’investir et ne pas avoir peur de mettre la main à la pâte. C’est en partie le message que nous essayons de faire passer à ces jeunes. Nous quittons donc la Hongrie un peu déçus, sans souvenir significatif, si ce n’est, peut-être, l’immense lac Balaton, complètement gelé, qui nous a frappé par sa beauté. Nous nous dirigeons à présent vers l’Italie, vers la ville de Vérone...
 
 

PIERPAOLI Michel


michelpierpaoli@yahoo.fr


 
 
 
 

 

-LA HONGRIE, EN BREF :

 

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Son nom:

’’Magyarország’’ ou ’’Magyar Köztarsasag’’ (i. e : la ’’patrie des Magyars’’) est le ’’Pays des Magyars’’ (Magyarok) ou Hongrois, peuple finno-ougrien d’Europe centrale.
NB : Le mot ’’magyar’’ viendrait du hongrois ’’megyer’’ : terme ethnocentrique qui, en langue magyare, voudrait dire des Hongrois qu’ils sont en fait des ’’hommes qui parlent’’ (par opposition aux autres peuples avoisinants dont les ’’magyars’’ ne comprendraient décidément pas la langue...).

Quant au mot ’’hongrois’’ par lequel nous les désignons aujourd’hui encore en Europe occidentale, il viendrait en fait du vieux nom des peuplades ’’bulgaro-turques’’ médiévales dîtes ’’Onogurs’’ (i. e : la ’’confédération des dix flêches’’).

 

Superficie:

93 030 km².

 

Drapeau :

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Le drapeau national de la Hongrie est un drapeau tricolore horizontal ’’rouge, blanc, vert’’ rappelant les couleurs traditionnelles du peuple hongrois depuis le moyen âge :
  le rouge des hordes nomades magyares du roi Arpad (qui s’installèrent dans le bassin du Danube, au IXème siècle).
  le blanc associé au roi Etienne 1er (qui accepta le baptême vers l’an 1000, christianisa le pays et fonda le royaume de Hongrie, au XIème siècle).
  et le vert qui s’inspirerait d’un blason du XVème siècle. Trois couleurs associées à l’occasion du soulèvement national de 1848.
Un drapeau qui a la particularité d’être frappé d’un écu où figurent les armoiries traditionnelles de la Hongrie surmontées de la couronne du roi Etienne, ’’Couronne de Hongrie’’ (symbole de la nation hongroise et de sa ’’souveraineté’’, sic).

 

Hymne national :

La Hongrie d’aujourd’hui compte deux hymnes nationaux officiels et semi-officiels : l’« Hymne » (« Bênis le Hongrois, Ô seigneur »), texte du poète Ferenc Kolcsey, mis en musique par le compositeur Ferenc Erkel (1848).
Et (hymne non officiel) la « Proclamation » (« Szozat ») ou « Marseillaise hongroise » (un texte du grand poète Mihaly Vörösmarty, mis en musique par le compositeur René Egressy, 1843) :
Deux hymnes -solennels et édifiants- de loyalisme et d’attachement sentimental à la nation hongroise : avec de longues lamentations sur les malheurs historiques de la patrie et un appel poignant à la miséricorde divine.

 

Devise nationale :

’’Tout le pouvoir est au peuple’’.

 

Fête nationale :

Tous les 15 mars (jour anniversaire de l’insurrection de 1848) et tous les 23 octobre (jour anniversaire de l’insurrection de 1956).

 

Capitale :

La capitale de la Hongrie est, depuis le XVème siècle, la ville de Budapest.
Nb : La ville de Budapest compte aujourd’hui entre 01,5 et 02 millions d’habitants.
Budapest est le résultat de la ’’fusion administrative’’ (en 1872) des anciennes villes de Buda (l’aristocratique), d’Obuda (la bourgeoise) et de Pest (l’industrieuse), la ville de Budapest compte le premier et plus vieux métro d’Europe continentale, le plus ancien après le réseau souterrain de Londres, mis en service en 1863 (puisque inauguré en 1895).

 

Principales grandes villes :

Debrecen, Gyor, Miskolc, Pecs, Szeged, Szekesferhervar.

 

Population :

La Hongrie compte aujourd’hui près de 09,8 à 10 millions d’habitants dont 90% de magyars et 10% de minorités germanophones, tziganes, slovaques, serbes, croates et roumanophones.

 

Langues parlées :

Principalement le magyar (ou hongrois), langue officielle de l’Etat.
Nb : La langue Magyare appartient à la famille linguistique dîte ’’finno-ougrienne’’ (de même que le finnois et de même que l’estonien).

 

Religions principales :

Catholicisme (environ 60 à 70%), Protestantisme (environ 25%) (Calvinistes et Luthériens), Judaïsme, etc.

 

Adhésion à l’UE :

Après avoir officiellement présenté sa candidature pour adhésion à l’UE en avril 1994, la Hongrie entre dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (comme prévu par le Traité de Nice de décembre 2000...).

 

Formalités de séjour :

Pour séjourner en Hongrie, les ressortissants des pays de l’UE doit se munir de leurs pièces d’identité (ici : un passeport)valables pour au moins encore six mois.

 

Régime politique :

La République de Hongrie est une république parlementaire dans laquelle le pouvoir suprême appartient à l’Assemblée nationale.
Celle-ci fait les lois, vote le budget et élit le Chef de l’Etat (Président de la république) pour un mandat de cinq ans.
Lequel nomme le Premier ministre en fonction du résultat des élections législatives.
Nb : Les prochaines élections législatives hongroises doivent prochainement avoir lieu en mai 2006 : des élections pour lesquelles les partis de l’opposition conservatrice de droite (FIDESz) sont donnés en léger ballotage favorable face à l’actuelle coalition au pouvoir alliant sociaux-démocrates (MSZP) et centristes libéraux (SzDSz).

 

Actuel chef de l’Etat (Président de la République, fonction essentiellement honorifique) :

Laszlo Solyom (élu pour cinq ans -ici en juin 2005- par l’Assemblée nationale et pour un seul mandat renouvelable une seule fois), un Conservateur de la coalition ’’Fédération des jeunes démocrates / Alliance civique’’ (i. e : FIDESz : parti populiste de l’opposition de droite et de centre-droit).

 

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Ferenc Gyucsany (nommé en octobre 2004) chef de l’actuelle majorité parlementaire formée du ’’parti socialiste’’ MSzP (parti social-démocrate) et de l’ ’’Alliance des démocrates libres’’ SzDSz (parti libéral).

 

Monnaie:

Le forint (MF) (1MF = 100 ).
NB : La Hongrie projette de rejoindre la zone euro en janvier 2010 (entrée dans la zone euro initialement prévue pour 2008) (1 MF = 0,004 Euros).

 

Economie :

Le renversement économique entamée par la Hongrie depuis le début des années 1990 avec le passage d’une économie socialiste à une économie capitaliste pose encore un certain nombre de difficultés. Aux problèmes structurels tels que le déficit commercial, l’inflation proche de 7%, s’ajoute la question des régions d’industries lourdes et minières qui doivent reconvertir leur économie et doivent faire face au chômage.
Toutefois, depuis 1997, la croissance du PIB a progressé plus vite que dans le reste de l’Union européenne. Elle repose notamment sur l’importance des investissements étrangers. En effet, bénéficiant d’une main-d’oeuvre qualifiée, de nombreuses multinationales s’implantent en Hongrie pour produire des biens à moindre coût.
Les secteurs moteurs de cette croissance sont l’automobile, l’informatique et la pharmacie. Par ailleurs, de nombreuses réformes de structure sont intervenues, concernant notamment les régimes de retraites, avec la mise en place d’un système de capitalisation.
Les échanges commerciaux ont été massivement réorientés, la Hongrie ayant aujourd’hui pour principal partenaire commercial l’Union européenne. Le taux de chômage avec près de 06% de la population active est largement inférieur à la moyenne de l’Union européenne (environ 09% en 2004), mais reste important dans l’est du pays.

 

Un peu d’Histoire :

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Les armoiries de Hongrie

A l’origine, les peuplades magyares sont des populations turco-mongoles et finno-ougriennes venues depuis les lointaines plaines eurasiatiques, sous la conduite de leur chef Arpad, s’installer dans la plaîne du Danube (ancienne Pannonie) à la fin du IXème siècle de notre ère.
Là, se mélangeant avec les populations locales d’origines slaves et antérieures, ils forment un Etat original qui sera pendant près de 500 ans l’un des Etats européens les plus remarquables du moyen age : le Royaume de Hongrie.
Après quatre siècles de domination ottomane (1526) puis autrichienne (dans le cadre de l’Empire des Habsbourg...) et après le soulèvement national de 1848-1849, le Royaume de Hongrie accédera à l’autonomie (1867) puis à l’indépendance (1918).
Après deux guerres mondiales et la parenthèse communiste, la Hongrie retrouve sa souveraineté en 1989. A la suite de quoi elle entre dans l’Union européenne en mai 2004.

 

Personnages célèbres :

Sans remonter jusqu’au temps du roi des Huns Attila (dont le coeur de l’Empire, au Ve siècle de notre ère, se situait effectivement dans la plaine pannonienne, future Hongrie...), on peut citer les deux rois ’’fondateurs’’ Arpad (à la fin du IXème siècle) et Istvan ou Etienne 1er (autour de l’an 1000).
De même, on peut mentionner les deux grands rois médiévaux hongrois Janos Hunyadi et Mathyas Hunyadi dit Matthias Corvin (XVème siècle), les hommes politiques ’’patriotes’’ Ferenc Rákóczi (fin XVIIIe siècle) et István Széchényi (XIXe siècle) ainsi que le grand leader politique (nationaliste libéral) hongrois du XIXème siècle Lajos Kossuth...
De même, on peut citer les deux grands poètes romantiques hongrois Sandor (Alexandre) Petöffi et Mihaly Vörösmarty (XIXème siècle), les grands compositeur Franz Liszt, Zoltan Kodaly et Béla Bartok, le cinéaste Istvan Szabo (’’Colonel Redl’’, ’’Méphisto’’, ’’Sunshine’’, ’’Hannussen’’...), l’artiste pientre contemporain Victor Vasarely et le Prix nobel de Littérature 2002 Imre Kertész.
Sans oublier George & Joseph Laszlo Biro (inventeur du stylo à bille, en 1938), Ernö Rubik, ingénieur et génial inventeur du fameux Rubik’s cube (ou ’’cube hongrois’’). Ainsi que le fameux biochimiste Albert Szent-Györgyi von Nagyrapolt, Prix Nobel de médeçine 1937 pour sa découverte la vitamine C en 1933 (l’isolant même -ainsi- à partir du paprika, ’’piment hongrois’’...).

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.hongrie.org et www.hongrietourisme.com

 

Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org 

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04 March 2006

Analyse Slovaquie

 

 

SLOVAQUIE

 

 

Notre séjour de 18 jours en Slovaquie fut remarquablement complet. Trois grandes villes (Bratislava, Banska Bystrica et Kosice), 14 interventions dans les écoles et 7 familles qui nous ont offert l’hospitalité.

 


     

    Bratislava

 

Arrivés à Bratislava le 12 janvier, en fin d’après-midi, nous dormirons le premier soir dans notre camionnette. Mais dès le lendemain, et jusqu’à la fin de notre séjour en Slovaquie, nous bénéficierons de l’hospitalité des élèves devant lesquels nous intervenons ou de celle de lecteurs français présent dans les lycées bilingues.

En effet, tous les professeurs qui nous reçoivent font preuve d’une rare gentillesse et se font un devoir de nous trouver des élèves prêts à nous héberger. Nous en sommes d’autant plus satisfaits que nous échapperons ainsi à la terrible vague de froid venu de Sibérie qui a fait descendre les températures en dessous des -20°. De ma vie je n’ai pas souvenir d’avoir eu aussi froid !

 

 

    Une inoubliable hospitalité

 

En logeant dans ces familles nous réalisons le « voyage humain » auquel nous aspirons. Par exemple, à Bratislava, nous logerons dans la famille d’Aléna, dans un petit village, Most pri Bratislava (le pont avant Bratislava) à une dizaine de kilomètres de la capitale.

Le week-end, nous rendrons visite, tour à tour, à ses quatre grands parents. Seront présent également des oncles et tantes et les parents d’Aléna. Par deux fois nous aurons plus de trois heures de discussion.

        

 

            Apprendre au contact d'autrui...

 

Nous voulons tout savoir. Ont-ils encore des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale ? Quel était leur travail ? Quels souvenirs gardent-t-ils de leurs années passées ? Comment ont-ils vécu les événements de 1989, lors de la chute du communisme ? Ceux de 1993, lors de la séparation de la Tchécoslovaquie ? Que pensent-ils de l’adhésion à l’Union européenne ? Se sentent-ils Slovaques, Européens ?

Nous récolterons une foule d’informations et parmi elles certaines seront inattendues. Durant nos deux interviews, avec ces trois générations réunies, le cliché des temps infâmes du communisme tombe. D’ailleurs pour les quatre grands parents « c’était mieux avant ! ». Les parents d’Aléna n’iront pas jusque là, mais il est très clair que les temps présents sont chargés de nouveaux problèmes qui n’existaient pas avant.

Nous les interrogeons sur 1989. Qu’ont-ils éprouvé à ce moment là ? Nous répéterons une bonne dizaine de fois la question, en l’expliquant sous tous les angles possibles, pour finalement constater l’évidence : ils n’ont absolument RIEN ressenti. Ni joie, ni tristesse, ni espoir... Tout juste savaient-ils ce qui se passait. Une seule chose les inquiétaient : qu’allait-il se passer maintenant ? Et qu’allons nous faire sans les Russes ?

 

          ... d'autres points de vue!


Nous sommes bluffés ! Pour nous Européens de l’ouest (dans les pays que nous avons traversés on nous appellent aussi les « Occidentaux »), il est tellement évident que la chute du Mur de Berlin, qui entraîne dans son sillage celle du communisme, est une grande victoire de l’humanité, de la démocratie sur la tyrannie. Pour eux, ils ont avant tout perdu beaucoup de sécurité. Ils se fichent pas mal de la démocratie, ce n’est qu’une autre forme de gouvernement.

Nous leur parlons de l’idéal européen d’union entre les peuples. On nous répond que l’URSS avait le même idéal, mais ils conviennent que cela ne se fait pas de la même manière... Ouf !

Il n’empêche, aujourd’hui il y a énormément de chômage, des inégalités beaucoup trop importantes, scandaleuses, les possibilités théoriques de faire beaucoup de choses, sauf que la nouvelle tyrannie de l’argent empêche cette possibilité de se réaliser pour la majorité.

Enfin nous terminons sur la séparation de 1993. Verdict ? « Ce sont deux imbéciles de politiciens qui ont décidé cela ! ». Apparemment les Slovaques ne voulaient pas franchement cette séparation, en tout cas pas ceux que nous avons rencontrés.


Nous constatons une fois de plus le décalage fréquent entre théoriciens intellectuels et les attentes du « monde réel ». Des repères identitaires, ne pas subir la domination d’une autre culture ou d’un autre pays, une certaine égalité entre les hommes et de quoi vivre décemment, dans une certaine stabilité, en SECURITE, voilà ce que semble avant tout rechercher les êtres humains. Le bon système est celui qui saura assurer ces priorités.

 

 

    Les défis qui attendent l’Union européenne

 

Et ce n’est pas ce que fait l’Union européenne aujourd’hui, même si, dans les livres et dans la réalité, c’est une réalisation humaine fantastique que j’affectionne particulièrement. Mais il ne faut pas confondre théorie et réalité.

L’Union européenne peine à se forger une identité, faute de quoi elle favorise le repli identitaire. Elle donne l’impression de ne pas jouer son rôle en ce qui concerne la protection du citoyen mais plutôt de défaire les règles établies et de se plier au diktat de l’économie mondiale, ce qui est tout de même en partie la vérité. Les inégalités n’ont jamais été aussi grandes et l’instabilité mêlée de précarité est toujours plus importante.

Bref, dans ces conditions, les demandes de stabilité et de sécurité minimale ne sont pas remplies. Et faute de projet clair et cohérent, le futur est incertain, il fait peur, il facilite le repli sur soi, l’individualisme et le nationalisme.

Il ne faut donc pas s’étonner que l’Union européenne ne réussisse pas à faire chavirer le cœur des Européens. Ces populations qui ont fait tant d’efforts pour devenir des « membres officiels » sont aigries, déçues. Pourtant une touche positive subsiste : tous nous disent que « plus tard, puisque nous faisons parti de l’Union européenne, ce sera mieux ! ». Il faudra prendre garde à ne pas décevoir ce dernier espoir !

 

 

    Un rapport complexe au voisin tchèque

 

Les interventions que nous réalisons semblent toujours, pour la majorité d’entre elles, beaucoup plaire aux lycéens comme aux professeurs que nous rencontrons.

Nous n’apprendrons rien de particulier si ce n’est l’attraction majeure qu’exerce sur eux aussi la ville de Prague pour aller y étudier. Rien ne les distingue fondamentalement de leurs voisins Tchèques desquels, d’ailleurs, ils se sentent encore très proches.

Une élève nous avouera même qu’elle se sent « tchécoslovaque » entraînant l’indignation bruyante de ses camarades de classe. Nous leur demandons immédiatement « pourquoi une telle réaction ? » Vous l’aurez deviné, personne ne sera capable de nous répondre !


    La brûlante question magyare


 

Au sujet des problématiques identitaires, il faut évoquer la « question hongroise ». Sur une population de 5 millions d’habitants, la Slovaquie compte une minorité de 600 000 hongrois, pour la grande majorité d’entre eux localisés dans le sud du pays.

Il faut savoir que la Slovaquie a toujours été une partie de la Hongrie jusqu’au démantèlement de cette dernière après la première guerre mondiale et le fameux « Traité de Trianon ». L’histoire de ce petit pays est donc très récente et le rapport avec les Hongrois difficile, en particulier avec la minorité qui vit dans le pays.

Nous n’avons pas senti de réelle haine à leur encontre mais une certaine animosité. Les Slovaques nous ont souvent fait part des droits trop élevés, à leurs yeux, dont bénéficient la minorité hongroise. Ces derniers deviendraient même parfois discriminants à l’encontre des Slovaques, toujours selon eux.

Quant au grand-père d’Aléna il nous avouera qu’il n’aime pas les Hongrois, mais il a l’intelligence d’ajouter que c’est normal car il a toujours appris, à l’école, que les Hongrois ont dominé les Slovaques pendant 1000 ans. Quoi qu’il en soit, les rapports entre ces deux nationalités restent tendus !

 

 

    L’explosive question tzigane


 

Enfin nous terminerons par la « question tzigane ». Celle-ci est réellement explosive ! Même si nous ne l’avons pas ressenti directement, les nombreux témoignages de nos amis lecteurs rencontrés dans le lycée bilingue de Kosice semblent confirmer que le racisme à l’encontre des tziganes reste omniprésent, normal, même parmi les plus jeunes. La « question tzigane » concerne plusieurs millions d’individus, 5 millions me semble-t-il, présent avant tout en Slovaquie, Hongrie et Roumanie. Nous pourrons y revenir prochainement.


 

Reste que notre séjour fut donc, néanmoins, très complet, ponctué d’excellents souvenirs (voir les notes « Bratislava », « Banska Bystrica » et « Kosice » dans la rubrique « Où sommes nous ? » de notre blog). Mais, une fois de plus, 18 jours restent bien peu de chose pour se faire une idée précise du pays. Nous repartons néanmoins très satisfaits de tous ces visages, ces familles, ces discussions, ces villes et ces interventions dans les écoles, dont regorge notre boîte à souvenir.

 

 

PIERPAOLI Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

 

 

 

LA SLOVAQUIE, EN BREF:

 

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Son nom :

« Slovensko » (i.e. : la Slovaquie) est le « Pays des Slovaques », peuple slave.
N.B. : Le terme générique « slave » viendrait (étymologie contestée qui n’a aucune véritable base scientifique sérieuse...) de « slovo » (i.e. : « langage, mot »). Il s’agit là d’un terme ethnocentrique par lequel les peuples en question se désignent effectivement.
Considérant là que ceux qui parlent d’« autres langues » ont, à leurs yeux, des langages complètement incompréhensibles (et ne « sauraient » donc pas vraiment parler...).

 

Superficie :

49 035 km².

 

Drapeau :

medium_800px-Flag_of_Slovakia.svg.pngLe drapeau national de la Slovaquie est un drapeau tricolore horizontal « bleu, blanc, rouge » rappelant les couleurs panslaves du XIXe siècle.
Un drapeau frappé d’un écu : y figure, sur fond rouge, la double croix (patriarcale) argentée de Hongrie surmontant une représentation stylisée des trois grandes montagnes du pays (Mts Tatras, Nitra et Fratra).

 

Hymne national :

« Nad tatrou sa blyska » (i.e. : « Au-dessus des monts Tatras, brille l’éclair ») : chant de la révolte slovaque de 1848, contre les Hongrois (un texte du poète Janko Matuska, élève de l’érudit Ljudovit Stur, sur un air folklorique populaire).
Un hymne adopté, en 1918, en tant que seconde partie de l’hymne national tchécoslovaque (texte confirmé, en 1993, en tant qu’hymne national slovaque).

 

Fête nationale :

En Slovaquie on commémore les 1er janvier (jour de l’indépendance, acquise en 1993), les 1er septembre (jour de la Constitution, de 1992) et tous les 29 août (anniversaire du soulèvement national slovaque de 1944, contre l’occupation nazie).

 

Capitale :

La capitale de la Slovaquie est la ville de Bratislava (i.e. : « la ville du Roi Brétislav ») : un nom récent en fait recréé de toute pièce (puisque ne datant, en fait, que de 1919...).
Auparavant (avant 1919) cette ville était anciennement appelée Presporok (en slovaque), Poszony (en magyar) ou Presbourg (en allemand) et fut la capitale du Royaume de Hongrie de 1526 à 1783 (Nb : Y ont d’ailleurs été couronnés onze rois et sept reines de Hongrie).
N.B. : La ville de Bratislava (voir illustrations retenues, ci-dessus) compte, aujourd’hui, entre 450 000 et 500 000 habitants.

 

Principales grandes villes :

Banska Bystrica, Kosice, Martin, Nitra, Poprad, Presov, Trencin, Trnava, Zilina.

 

Population :

La Slovaquie compte aujourd’hui près de 5,4 millions d’habitants dont 85% de Slovaques, 10,5% de Magyars (ou Hongrois), 01,5 à 03% de Tziganes (Roms).

 

Langues parlées :

Le slovaque (langue officielle, obligatoire dans l’administration depuis une loi de novembre 1995).
Avec de nombreuses minorités hongroises (magyarophones), tziganes (rom), tchèques, moraves, ruthènes, ukrainiennes, germanophones, polonaises.

 

Religions principales :

Catholicisme (de 50 à 60%), Protestantisme (entre 05 et 20%), Uniates (03,5% : Chrétiens de rite oriental « gréco-byzantin » mais reconnaissant l’autorité spirituelle et morale du Pape de Rome), Orthodoxie (0,5%).

 

Adhésion à l’Union :

Pays candidat à l’adhésion à partir de juin 1995, reconnu en tant que tel par les pays de l’Union à partir de février 2000, la Slovaquie entre dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (comme prévu par le traité de Nice de décembre 2000).

 

Formalités de séjour :

Pour séjourner en Slovaquie, tout ressortissant d’un pays de l’Union doit se munir de ses pièces d’identité (carte d’identité ou passeport en cours de validité).

 

Régime politique :

La République de Slovaquie est une République parlementaire.
Le chef de l’État (président de la République), élu au suffrage universel pour cinq ans, nomme le premier ministre en fonction du résultat des élections législatives au « Conseil national », (chambre unique aux pouvoirs étendus de 150 députés élus pour quatre ans).
Nb : Les prochaines élections législatives slovaques -scrutin anticipé devant initialement avoir lieu en septembre 2006- auront finalement lieu en juin 2006.
S’il est alors très probable que le parti populiste d’opposition « Smer - Démocratie sociale » remporte ce prochain scrutin (puisque profitant du mécontentement des citoyens vis-à-vis des actuelles réformes libérales du gouvernement de coalition...) il est en revanche beaucoup moins sûr qu’il puisse cependant vraiment former un gouvernement majoritaire.

 

Actuel président de la République :

Ivan Gasparovic.

 

Actuel (premier ministre) :

Mikulas Dzurinda (chef de l’actuelle majorité parlementaire).

 

Monnaie :

la Couronne slovaque (SK) (1SK = 100 haleru).
N.B. : la Slovaquie projette de rejoindre la zone euro en janvier 2009.

 

Économie :

L’économie de la Slovaquie a longtemps pâti de son image de pays aux industries lourdes non performantes, non compétitives et sans débouchés, génératrices d’un fort taux de chômage. Or cela est précisément en train de changer.
La croissance économique de l’économie slovaque est aujourd’hui bonne (croissance du PIB : +5,5%) et se raffermit, dopée par l’intérêt des investisseurs par la faiblesse des coûts de main d’oeuvre et par le cycle de privatisations actuellement en cours.
Néanmoins, la Slovaquie est aujourd’hui la partie la moins développée de l’ancienne Tchécoslovaquie (et l’un des pays les plus pauvres de la nouvelle Union à 25), avec un PNB de seulement 1 900 euros (à comparer avec les 2 730 euros de PNB pour la République tchèque voisine, et les 23 660 euros pour la France).

 

Un peu d’Histoire :

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Les armoiries de Slovaquie

C’est probablement sur l’actuel territoire de la Slovaquie que ce sont produits deux événements importants pour l’histoire des peuples slaves : la création d’un tout premier état slave indépendant (la « grande Moravie », aux VIIIe et IXe siècle) et le début de leur évangélisation (par des moines orthodoxes venus de Constantinople : Cyrille et Méthode).
Après avoir passés environ 1000 ans sous la domination hongroise (à partir de 907) puis dans le cadre de l’Empire des Habsbourg (à partir de 1526), la Slovaquie (alors « haute Hongrie ») accédait - en 1918 - à une ’’autonomie supérieure’’ dans le cadre de la nouvelle République tchécoslovaque.
Une république de Tchécoslovaquie bientôt fédérale (1969) dont elle forme alors l’une des composantes. Mais non sans exprimer, souvent, quelques velléités indépendantistes (comme dans les années 1930 et à l’occasion de la seconde guerre mondiale).
Une république de Tchécoslovaquie dont elle se séparera donc en 1993 : lors du fameux « divorce de velours », alors pacifiquement négocié avec la Tchéquie (ou République tchèque).

 

Personnages célèbres :

Le Roi Svatopluk (Fondateur du royaume médiéval de « Grande Moravie », il règne au IXe siècle), le « héros » national Janosik (Bandit d’honneur et « Robin des bois » slovaque aux temps modernes, au XVIIIème siècle),
Les érudits Ljudovit Stur, Jan Kollar, Pavel Jozef Safarik (dont l’Université de Kosice porte le nom) et l’abbé Anton Bernolak (codificateurs de la langue slovaque, au XIXe siècle),
Milan Stefanik (patriote slovaque, héros de la « grande guerre » et co-fondateur de la Tchécoslovaquie), l’ abbé Hlinka (Leader politique slovaque - national-populiste - de l’entre-deux-guerres), Mgr Josef Tiso (Dictateur clérical, allié aux nazis durant la seconde guerre mondiale), Alexandre Dubcek (l’homme du « Printemps de Prague » de 1968 et chantre du « Socialisme à visage humain« ), Vladimir Méciar (PM populiste, « Père de l’indépendance recouvrée« , en 1993),
Ivan Lendl (joueur de tennis), Stefan Banic l’ingénieur et génial inventeur du parachute (en 1913), Andy Warhol (le plus célèbre slovaque de la « diaspora »), Adriana Skleranikova-Karembeu (mannequin)...

Pour en savoir plus :

  informations pratiques et agenda culturel : www.france.sk et www.slovakiatourism.sk.
  La Slovaquie sur wikipedia.

 

Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org 

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09 February 2006

Analyse République Tchèque

 

 

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

 

 

Nous avons passé 15 jours en République Tchèque dans les villes de Olomouc et Prague.

Je ne cache pas ma déception car nous sommes un peu passé « à côté » de ce pays. Seulement deux villes, une famille d’accueil à Olomouc et quelques jours avec deux jeunes journalistes à Prague, c’est peu !

Et c’est le problème que nous allons rencontrer tout au long du voyage. Mais c’est encore le début de notre aventure et nous ne sommes pas encore tout à fait au point. Il faut ajouter que l’hiver est pour nous un réel problème. Il nous limite aux grandes villes et aux grands axes routiers.

 


Néanmoins, pour une « mise en jambe », nous avons tout de même réussi à réaliser 9 interventions dans les lycées. Ces dernières ont concerné des lycéens de section bilingue français et anglais. Des jeunes comme chez nous avec lesquels nous avons passés de très bons moments.

 

Pourtant, en règle générale, nous les sentirons beaucoup plus résignés que les jeunes que nous avons l’habitude de côtoyer en France. Il est très clair qu’on ne leur avait jamais présenté la démocratie comme nous l’avons fait et qu’ils se sont presque étonnés à l’idée qu’ils pouvaient aussi s’impliquer ou réaliser des projets dans leur société, en bref qu’ils peuvent être des citoyens actifs.

 

 

    Une jeunesse entre pessimisme

    et résignation 

 

Lorsque je dis résignés, il faut même y ajouter pessimistes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque durant notre première intervention, à la question « comment voyez vous l’Union européenne dans 30 ans ? Comment aimeriez-vous la voir ? » la réponse d’un jeune homme de 18 ans fut la suivante : « de toute manière, dans 30 ans, l’Union européenne n’existera plus ! Nous sommes trop différents, nous n’arriverons pas à nous entendre. » Mes efforts réussiront à lui faire voir d’autres possibilités avec un point de vue renouvelé, mais tout de même !

La résignation précoce de ces jeunes est troublante, voir inquiétante. Elle est sûrement le fruit de leur éducation, celle d’une génération qui a vécue sous le communisme et habituée à subir les événements plus qu’à pouvoir les influencer. La conséquence de cette résignation est simple : ces jeunes n’ont quasiment aucun idéal, sont plutôt pessimistes et n’imaginent pas une seconde qu’ils puissent avoir une influence sur le cour des choses.

Du coup ils n’ont jamais pensé à ce qu’ils pouvaient -eux- souhaiter, et comment ils aimeraient voir l’Europe, le monde. Nous ajouterons également que leurs connaissances sur l’Union européenne étaient inexistantes. Les programmes scolaires n’ont sans doute pas eu le temps de s’adapter.

Mais tout de même ! A coup sûr ces jeunes risquent de ne pas être le « fer de lance » d’une Union européenne plus intégrée. Ils pensent tout d’abord à leur pays ou à le fuir. Ils ne pensent pas à l’Europe. Et si on leur parle de l’Union européenne, c’est à leurs yeux une construction économique qui permet -entre autre- de voyager plus facilement et d’avoir des opportunités à l’étranger. Rien de plus !

Jamais nous ne rencontrerons un jeune qui évoquera l’idéal européen de communauté politique supérieure. Et lorsque nous expliquons que c’est cet idéal qui est à l’origine de la construction européenne, on nous regarde avec de gros yeux, voire on peine à nous croire.

 

 

    Bon voyage !

 

Nous avons tout de même la satisfaction de constater que nos interventions ont un impact évident. D’ailleurs, nous avons un argument de choix : notre voyage, notre projet est la meilleure preuve qu’il est possible de réaliser ses rêves à condition de s’investir et de travailler. Un commentaire d’une élève sur notre blog nous apportera une satisfaction supplémentaire après notre première intervention : « C’est une super idée ! Je suis une des élèves d’Olomuc et je voudrais vous dire merci que vous êtes venu chez nous. Votre point de vue m’a vraiment inspiré, alors merci ! Et BON VOYAGE ! » Tereza Machacikova.

 


Pour terminer sur les deux villes que nous avons fréquentées, Olomouc et Prague, ainsi que les routes que nous avons empruntées, il est indéniable que la République Tchèque est un beau pays et qu’on s’y sent pleinement chez soit, en Europe. La ville de Prague est impressionnante de beauté même si le trop plein de touristes lui donne un côté « Disneyland » dommageable. Néanmoins c’est une ville internationale, très culturelle, une ville phare, qui attire. Tous les jeunes nous ont dit leur rêve d’aller étudier, travailler ou vivre à Prague.


 

Quant aux tchèques, que j’ai peu fréquenté, je les ai senti plutôt calmes, sans ambition ni frustration particulière, contrairement aux Polonais, par exemple. Ils répètent simplement, assez souvent, que la République Tchèque est « petite » et qu’elle ne peut réussir toute seule. Le besoin d’Europe est donc bien présent. Reste un travail immense en terme d’explication technique et historique de l’Union européenne ainsi que de réflexion sur les enjeux de notre avenir commun.

 

PIERPAOLI Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

 

-LA REPUBLIQUE TCHEQUE, EN BREF :

 

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Son nom :

« Cechy » (i. e : Tchéquie), en référence à Cech, héros éponyme (i. e : ’’qui donne son nom’’) et ancêtre mythique du peuple tchèque, lorsqu’il vint s’installer dans le pays de Bohême (légende médiévale).

 

Superficie :

Environ 78 900 km².

 

Drapeau :

medium_800px-Flag_of_the_Czech_Republic.svg.pngLa République tchèque a conservé le drapeau tricolore de l’ancienne fédération tchécoslovaque, fondé sur les couleurs panslaves (XIXème siècle).
Les bandes blanches et rouges peuvent faire référence à la Bohême (et à ses armoiries médiévales), le triangle bleu à la Moravie.

 

Fête nationale :

Tous les 28 octobre (commémoration de la proclamation de l’indépendance, en 1918).

 

Capitale :

Prague (en tchèque : Praha ; i. e : ’’les essarts’’), aujourd’hui plus d’un million d’habitants.

 

Principales grandes villes :

Brno, Hradlec Kralove, Liberec, Olomouc, Ostrava, Plzen, Usti nad Labem, etc.

 

Population :

Environ 10,3 millions d’habitants (dont près de 97% de tchèques, moraves et minorités slovaques).

 

Langues parlées :

tchèque (langue officielle) avec des minorités slovaques, polonaises, ruthéno-ukrainiennes, hongroises, tziganes (roms) et germanophones.

 

Religions principales :

Catholicisme (environ 50%), Protestantisme (environ 20%), autres (environ 30%).

 

Adhésion à l’UE :

Effective le 1er mai 2004 ; une candidature pour adhésion officiellement déposée en janvier 1996 et des négociations d’adhésions ayant commencé en 1998.
(NB : Adhésion effective après ratification du peuple tchèque -par référendum- les 13 et 14 juin 2003, avec 77,33% de OUI).

 

Formalités de séjour :

Pour séjourner en République tchèque, il vous suffit d’avoir un passeport en cours de validité. Mais, pour les séjours en RTC de plus de trois mois, un visa est nécessaire.
(NB : La République tchèque participe aux programmes communautaires SOCRATES, LEONARDO DA VINCI & JEUNESSE).

 

Régime politique :

La République tchèque est une démocratie parlementaire où le pouvoir législatif est détenu par un Parlement bicaméral composé de deux chambres : une Chambre basse (la Chambre des Députés) et une Chambre haute (le Sénat), lesquelles réunies en Congrès élisent conjointement le Président de la république, tous les cinq ans (mandat renouvelable une fois).

 

Actuel chef de l’Etat (Président de la République) :

Vaclav Klaus (Conservateur, parti ’’civique démocratique’’ ODS).

 

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Jiri Paroubek (Socialiste, parti ’’social-démocrate’’ CSSD).

 

Monnaie :

Couronne tchèque (1 CK = 100 haleru).
Entrée dans la zone euro prévue pour 2010 (1 CK = 0,035 Euros).

 

Economie :

La RTC a pour principales ressources naturelles l’anthracite, le charbon, l’argile et le graphite.
Parmi les pays néo-entrants de 2004, elle fait partie des Etats dont le niveau économique est le plus élevé avec un PNB annuel de 2730 Euros par habitants (23660 Euros pour la France) et avec un salaire mensuel moyen brut de 430 Euros (2200 en France).

 

Un peu d’Histoire :

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Les armoiries de la République tchèque

Après dix siècles passés dans le giron du Saint Empire romain germanique puis sous la domination impériale des Habsbourg d’Autriche, les pays tchèques (ancien royaume médiéval de Bohême) obtinrent leur indépendance en 1918, dans le cadre de la république tchécoslovaque.Après la seconde guerre mondiale puis la période communiste, il fallu attendre 1989 (la révolution de velours) et 1993 (la séparation d’avec la Slovaquie) pour que soit proclamée la République tchèque, entrée dans l’UE en mai 2004.

 

Personnages célèbres :

St Wenceslas, ’’Vaclav’’ en langue tchèque (Roi de la Bohême médiévale, au Xème siècle), Charles IV de Luxembourg (Roi de Bohême et Empereur germanique, au XIVème siècle), Jan Hus (Prédicateur et réformateur du XVème siècle), Jan Amos Komensky dit Comenius (Humaniste et pédagogue du XVIIème siècle, dont l’université slovaque de Bratislava porte le nom), Albrecht von Wallenstein (Chef militaire et Homme politique du XVIIème siècle),
les Erudits Frantisek Palacky, Josef Jungmann, Frantisek Celakovsky (’’Eveilleurs’’ de la conscience nationale tchèque et codificateurs de la langue tchèque, au XIXème siècle), Bedrich Smetana, Antonin Dvorak & Leos Janacek (compositeurs), Alfons Mucha (artiste peintre), Jaroslav Hasek, Karel Kapek, Franz Kafka & Milan Kundera (écrivains),
Tomas Garrigue Masaryk, Edvard Benes, Alexander Dubcek -d’ailleurs plutôt slovaque que tchèque- et Vaclav Havel (hommes politiques du XXème siècle), Milos Forman (cinéaste), etc.

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.centretchèque.org, www.visitczechia.cz et www.czech.cz

 

Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org

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