15 February 2006
Banska-Bystrica
18 au 24 février 2006
Nous quittons Bratislava vers 10h30. La neige, comme par hasard, a recommencé à tomber. Vu que notre destination, Banska Bystrica, se trouve dans les montagnes, nous n’aimons guère l’idée de nous balader sur les routes nationales avec une telle météo. Mais nous n’avons plus le choix. Il faut maintenant partir et, Dominique Bisset, la professeur du lycée bilingue français avec qui nous sommes en contact, nous attendra jusqu’à 14h30 au plus tard.
La route est relativement bien dégagée, même si parfois, celle-ci est recouverte de neige. Nous nous tromperons de route, puisque j’avais confondu la ville de Banska Stanilvtca avec celle de Banska Bystrica. Nous nous en apercevons lorsque la route que nous devons emprunter se retrouve être de plus en plus étroite et recouverte de neige. Nous rectifions notre trajet, non sans quelques sueurs froides après cette erreur de quelques centaines de mètres sur route totalement enneigée. A mesure que nous approchons de notre destination, le paysage prend du relief. Les montagnes, recouvertes du voile blanc de l’hiver, sont superbes. C’est un paysage familier en Slovaquie, pays largement recouvert par les montagnes.
Enfin nous arrivons à Banska-Bystrica. Il est 13h45 ! On pourrait croire que nous sommes en avance. Mais 45 minutes ce n’est rien lorsque le plus difficile reste à faire : trouver notre école, puis trouver notre professeur. Après de nombreux demi-tours, trois personnes interrogées, nous trouvons un parking de Lidl non loin de l’école que nous cherchons. Puis, pas moins de 25 minutes nous seront nécessaires avant de mettre la main sur notre professeur.
Il est 14h30, juste à temps ! Toute l’équipe de ce lycée en charge de la section bilingue de français est particulièrement attentionnée et prête à faire des concessions vis-à-vis de leur programme pour laisser place à nos interventions. Puis, rapidement, on nous trouve des élèves qui pourront nous offrir l’hospitalité. C’est un accueil royal ! Pour la première fois nous allons être séparés. Yves ira dormir dans la famille de Chila, quant à moi, je serai accueilli chez Marketa.
Le lendemain, nous réalisons plus de cinq heures d’intervention d’affilée. Nous répétons notre credo. Pourquoi voyageons-nous ? L’importance de se décentrer de sa propre culture pour mieux comprendre l’autre mais avant tout mieux se comprendre soi-même ; Quel est le sens de notre culture ? De notre identité ? Vous sentez-vous slovaques ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Y a-t-il un danger à ne pas connaître l’autre ? A ne pas se connaître soi-même ? Arrivés là nous réalisons un petit exercice.
Nous les invitons à se lever et à fermer les yeux. Tous doivent compter mentalement une minute puis s’asseoir et ouvrir les yeux. Les premiers vont s’asseoir après 40 secondes, les derniers une minute et 30 secondes, voire quelques fois davantage. Mais la plupart du temps, les premiers qui s’assoient entraînent dans leur sillage tous les autres. Cet exercice nous permet de montrer que, malgré le fait qu’une minute est rationnellement de même valeur pour chacun d’entre nous, personne ne la ressent exactement de la même manière. Nous avons tous un ressenti différent.
La seconde chose, très intéressante, est de constater combien nous sommes influençable. En effet, la majorité d’entre eux, entendant les premiers s’asseoir, s’asseyent à leur tour. Se sentir slovaque n’est-il pas le fruit de ce même réflexe humain ? Nous en aurons un parfait exemple.
Lors de la première intervention du matin, une élève avoue qu’elle se sent « tchécoslovaque »… Elle sera rapidement et énergiquement reprise à l’ordre par l’ensemble de ses camarades. Nous demandons pourquoi ? Personne n’est capable de nous répondre ! Cela fait parti de ces choses si logiques, si naturelles, auxquelles nous n’avons jamais pris la peine de réfléchir. Comme de rediffuser la finale de hockey dans un bar, normal non ? (Voir la note « Prague »).
Savoir qui nous sommes pour savoir qui l’on veut être. Savoir la société dans laquelle nous vivons pour savoir celle que nous souhaitons, celle qui est possible. Nous réfléchissons sur la notion de démocratie, de citoyenneté. Ont-ils un rôle à jouer ? Peuvent-ils en jouer un ? A leur niveau, peuvent-ils être des citoyens actifs ? Est-ce utile ? Que peut-on retirer de l’engagement ? Qu’est-ce qui existe autour de nous pour nous aider à réaliser nos projets ? Notre voyage nous permet d’apporter la preuve que le travail et l’investissement sont payants et que, même si cela peut paraître infime, nous participons, à notre échelle, à la construction de la société à laquelle nous aspirons.
Voilà le grand plus de la démocratie, voilà la chance qui leur est offerte et qu’ils peuvent saisir. Mais ils ne sont pas obligés, ils ont le choix, ils sont, aussi, responsables ! A chaque fin de séance nous montrons notre album photo qui a toujours beaucoup de succès. On y voit des photos de notre association, les « Jeunes Européens France », de nos interventions, de la confection de notre camionnette, de nos familles et de nos villes d’origines, de Paris, de Lyon et de notre voyage.
Le jour suivant nous réalisons à nouveau trois interventions et, jusqu’au mardi 24 janvier, nous dormirons, tour à tour, chez Marketa, Kristina, une seconde Kristina qui habitait un superbe petit village à 10 km de Banska Bystrica, puis, enfin, chez Zuzka, dont les parents possèdent un hôtel quatre étoiles.
Nous serons logés gratuitement, pendant deux jours, dans le plus bel appartement… nous aurons même le privilège supplémentaire de réaliser notre baptême de moto-neige avec le père de Zuzka dans les montagnes alentours. Nous n’en demandions pas tant ! Superbes souvenirs ! En étant logés dans ces familles, nous réalisons le « voyage humain » auquel nous aspirons. Banska Bystrica ne se résumera pas à sa très jolie place principale. Des visages, des familles, des discussions, des plats typiques, des rires, des balades, des galères partagées avec notre camionnette et beaucoup d’autres choses encore, voilà ce dont notre boîte à souvenir regorge lorsque nous quittons la ville. Nous nous dirigeons à présent en direction de Kosice, la seconde plus grande ville de Slovaquie, à l’Est du pays.
Michel
michelpierpaoli@yahoo.fr
08:40 Posted in Où sommes-nous? | Permalink | Comments (2)
Comments
Good morning the aventurers,et oui nous apprenons l'anglais! est-ce que vous allez bien?
Comment se passent les interventions dans les écoles?
Comment est la Hongrie, est-ce que s'est un beau pays, avez-vous des photos de ce pays?
Nous allons bien, demain nous sommes en vacances ouf un peu de repos!
Est-ce qu'en Hongrie les enfants sont en vacances aussi en ce moment?
Est-ce que les gens fêtent la saint valentin et carnaval comme chez nous?
Est-ce qu'il y a de la neige? En classe, nous avons parlé des Jeux Olympiques,est-ce que là-bas aussi on en parle à la télévision?
bonne continuation, bon courage et à bientôt pour d'autres nouvelles sur la toile.
La clis de Contrexeville
Posted by: clis contrex | 17 February 2006
J'aime bcp la tournure que prend votre blog depuis 1 ou 2 mois avec du ressenti, du vécu...Cela nous permet de,modestement, rentrer dans votre univers...continuez comme çà les gars et bon vent
Posted by: michael | 17 February 2006
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