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03 March 2006

Kosice

Du Mardi 24 janvier au lundi 30 janvier.


  
Nous nous levons tôt, préparons nos affaires, et nous apprêtons à partir ; contre toute attente, notre camionnette refuse de démarrer !!! Le froid aura eu raison de nos deux batteries respectives… Après quelques heures d’attentes, nous remercions chaleureusement nos hôtes de Banska Bystrica pour leur accueil et leur gentillesse et nous dirigeons vers Kosice situé à l’est à environ 200 km…

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Rien à signaler durant cette traversée si ce n’est, l’éternel tintamarre musical que diffuse la radio. Horreur et damnation !!! Nous en avons plus qu’assez de ces tubes diffusés en boucle : une dizaine de fois par jour pour raison commerciale. 

Joël, lecteur de chimie au lycée bilingue de Kosice viendra nous accueillir. Il nous amène dans un bar où nous attendent Jan et l’ensemble de la communauté française. Jan, un jeune homme de 17 ans m’accordera l’hospitalité. Arrivé devant son appartement, il ne peut s’empêcher de se justifier : désolé d’habiter dans de telles conditions, l’influence communiste, tu sais !!! Son humour ne manque pas de piquant mais témoigne de son habitude à subir le regard des autres Français, comme il le dira lui-même.

Ceux-ci, pour la plupart, ne parviennent pas à réfréner leur jugement, bien souvent trop hâtif et irrévérencieux. Leur attitude dû à une certaine ignorance peut être interprétée pour de l’arrogance, attention donc messieurs les Français…

 


medium_PICT0017.2.JPGNotre première intervention a lieu le lendemain vers 10 h00 dans le réfectoire… Nous déjeunons ensuite à la cantine où une table nous est réservée… Jan, accompagné d’une amie nous sert de guide, nous écumons les magasins spécialisés, afin d’imprimer notre carte de visite. Notre excursion dure toute l’après-midi et se solde une fois de plus par un échec. Kosice se révèle être une ville dotée d’un centre original, mais le froid nous empêche d’en apprécier les charmes.


Me voici le jour suivant, contre toute attente, confronté à un public hétérogène de 8 à 15 ans, ainsi que d’une dizaine de professeurs, 150 personnes regroupées dans une salle de conférence. Quelque peu décontenancé, je m’efforce de faire bonne figure, dans quelle langue vais-je bien pouvoir m’exprimer ? J’opte rapidement pour l’anglais. A la demande des élèves je m’exprimerai aussi en allemand. Je parviens à gérer la situation, non sans difficultés. Valika traduira, puis expliquera les quelques concepts trop difficiles à comprendre. La salle est équipée d’un vidéo-projecteur me permettant de présenter quelques photos de notre voyage.

medium_PICT0024.JPGLa fin de l’intervention est ponctuée d’une salve d’applaudissements…Cette séance organisée de façon complètement spontanée s’est déroulée finalement sans encombres… La plupart des élèves vont même jusqu’à me demander… Un autographe !!! Je ne me fais pas prier et distribue allégrement, signature et sourire. Enfin je quitte cette atmosphère joyeuse, et regagne le froid.

Une intervention doit bientôt commencer, il s’agit de ne pas arriver en retard... Je me précipite… Michel m’attend déjà.  Nous prenons garde, comme à l’accoutumée, de rester pédagogue.

 


De retour dans ma famille d’accueil slovaquo-hongroise, je m’efforce de communiquer en polonais avec la maman qui me répond en slovaque… Nos conversations sont souvent approximatives mais auréolées de bienveillance et de respect commun.

L’heure est grave, nous nous apprêtons à aller à un enterrement à 150 km à l’est de Kosice. Nous nous levons auparavant à 5h du matin, j’ai, en effet, promis d’aller courir avec la maman de Jan, qui participe régulièrement à des marathons !!! Quel plaisir de renouer avec ce sport que j’affectionne tant, mais quelle folie d’aller courir lorsque la température avoisine les – 15 degrés!!!

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Une préparation préalable est nécessaire ; application de crème protectrice sur le visage et autres rituels sont de rigueur. La magie opère peu à peu. Les étoiles scintillent, la neige crisse sous nos semelles. Les kilomètres défilent à un rythme tranquille. Une douche salutaire me réconforte.

En route !!! Direction la gare, l’ambiance est sereine. Jan lit le père Goriot de Balzac. Je m’efforce de lui expliquer les mots les plus ardus et m’interroge sur le bien-fondé d’imposer un ouvrage, inaccessible pour la plupart des Français, à un public de jeunes Slovaques ne disposant pas du niveau de langue nécessaire, ni la maturité, pour en saisir toutes les nuances.

A la gare, changement de décor : deux hommes nous accueillent les yeux rougis. Nous nous rendons dans un village qui regroupe une communauté de Hongrois. La grand-mère nous accueille nous accueille à coup de egichigedre, et de larges sourires. Jan m’explique que la menace bohémienne est omniprésente : ils volent des poules, même les chiens pour les manger… Je remarque petit à petit les difficultés que connaît le village.  Beaucoup d’Hommes, 1 sur 3, selon Jan boivent énormément afin d’oublier leurs problèmes, la vie difficile. 1 sur 5 bat sa femme.

 
La communauté Hongroise n’est guère appréciée des Slovaques pour des raisons historiques (la Slovaquie faisait partie de la grande Hongrie jusqu’au traité de Trianon de 1920). Enfin, nous rejoignons Pecho et le reste de la famille, l’église est comble. Le pasteur vêtu de ses habits de cérémonie psalmodie quelques prières, nous nous levons. Je ne comprends évidemment rien. Les hommes, pour la plupart chantent très fort, pas forcément très juste. Toutes les femmes, surtout les plus âgées portent un ensemble similaire : un chapeau noir, des vêtements noirs… Le cercueil est disposé au centre de l’église. Des fauteuils très confortables sont réservés au proche de la famille. La cérémonie touche à sa fin, les fidèles se dirigent comme un seul homme, direction le cimetière. Un trou béant accueille le cercueil, celui-ci est rapidement recouvert de terre par les porteurs. La besogne accomplie, chacun s’éloigne ; nous nous rendons chez l’oncle de Jan.

Là encore l’accueil est exceptionnel, l’alcool coule à flots, les mets servis sont d’une qualité exceptionnelle, viande, salade typique hongroise… Je communique avec des gestes, beaucoup de sourires, de nombreux Hongrois ne parlant même pas slovaque : notre voyage est décidément avant tout humain.

 

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Le jour suivant, j’ai la chance d’accompagner Jan à l’une de ses répétitions, sa spécialité : le trombone… Toute la famille m’accompagne jusqu’à l’arrêt de bus. Le cœur serré, je fais mes adieux à cette famille qui se sera montrée si généreuse à mon égard.

Nous terminons notre séjour à Kosice chez Fanny, une autre lectrice du lycée bilingue. Les soirées sont ponctuées de longues conversations : chacun y va de son anecdote, notamment Virginie, lectrice à l’Université, qui nous narre ses aventures à Rostov, en Russie… Echange de bourlingueurs patentés…

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

Comments

Pas tentée? Si, si...

Posted by: La roumaine | 17 March 2006

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