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25 March 2006

Debrecen

Mercredi 15 février au vendredi 17 février

 

Nous terminons nos interventions, et tâchons de ne pas trop nous attarder : une longue route nous attend jusqu’à Debrecen. Le trajet se déroule sans incidents. Seule difficulté lorsque nous rejoignons la fin de l’autoroute, nous ferons environ une trentaine de kilomètres sur une route en bien mauvaise état, mais l’on s’en sort indemne. 

medium_P1000014.JPGLa radio diffuse une pièce de théâtre française, ce qui nous amuse fortement. Harinala, la lectrice de français et son ami Nicolas nous accueillent comme il se doit : un bon repas, une bonne bouteille, notre séjour à Debrecen s’annonce sous les meilleurs augures.

 

 

Après avoir savouré une bonne nuit de sommeil et la douche matinale, plus qu’appréciable, puisque occasionnelle, nous nous dirigeons vers le lycée. L’espagnol est indéniablement beaucoup plus à la mode que le français, les lecteurs sont plus nombreux, le public beaucoup plus intéressé par le pays de Cervantes.

medium_PICT0040.JPGNous faisons deux interventions. Seule péripétie intéressante : un élève tape rageusement du poing sur la table, il réclame de vive voix un retour à la Grande Hongrie, après cela, selon lui, il se tournera davantage vers l’Europe.

Un débat s’amorce, nous lui expliquons désespérément que sa vision est nationaliste et que c’est ce genre de posture qui contribue à alimenter la haine, et à mettre en branle l’implacable bellicisme des peuples. La Grande Hongrie appartient au passé, il s’agit de se tourner vers le futur… Michel s’efforce de malmener la vision surannée de ce jeune homme : doit-il considérer ses connaissances comme des faits établis ?

Une autre intervention est prévue dans l’après-midi, il s’agit, cette fois de s’occuper d’un public estudiantin. Malheureusement, et à notre grande surprise un seul élève se rendra à l’alliance française pour débattre avec nous.

Nous ferons la connaissance d’un français, professeur de science physique, actuel directeur de l’alliance française, marié à une Hongroise. Son point de vue nous intéresse vivement. Il nous apprend que Debrecen était une ville de marchands. Cette ville est, à notre grande surprise, considérée comme la Rome calviniste.

 

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Il nous avoue une fois de plus que la rancœur vis-à-vis des Français est encore grande. Certains professeurs refusent de prononcer les noms des villes françaises à la française à cause du traité de Trianon (1920, Clemenceau). La frontière roumaine est à proximité, les Hongrois considèrent que les Français ont choisi leur camp en apportant leur soutien à la Roumanie. D'une certaine façon, la Hongrie connait actuellement le syndrome du pays déclassé, celle-ci a en effet un autre passé que la Slovénie... L’Union européenne, comme en France joue le rôle de bouc émissaire...

Nous retrouvons ensuite Harinala et Nicolas à l’alliance française, mangeons dans un restaurant quelques spécialités. Le soir Michel dort sans tarder. Quant à moi je regarderai Once upon a time in America. Ce film avec l’incontournable Robert de Niro me fait l’effet d’une bombe. Il narre l’ascension d’une jeune crapule au rang de richissime mafieux; l’amour, l’amitié, la trahison, autant d’ingrédients prometteurs, ce film est tout simplement époustouflant.

 

Le lendemain, nous répartissons les tâches, Michel va à l’université, je m’occupe des journalistes. Après la neige : une pluie battante. Les conditions climatiques de ce voyage sont décidément catastrophiques.

Sans tarder je me présente au journal local : le Naplo. Après avoir présenté le voyage en anglais, une charmante journaliste me conduit au bureau du rédacteur en chef. Nous conversons en allemand. Celui-ci est on ne peut plus intéressé par notre projet. Un rendez-vous est fixé l’après-midi même avec une journaliste : Maria Meszesan.

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Je déguste un hamburger, prends le bus et m’en retourne, trempé jusqu’aux os chez Harinala et Nicolas. Quelques heures plus tard, nous retournons en ville, je me fais interroger, prendre en photo… Mission accomplie !!! Le soir, nous partons aussitôt, direction le Médiamarkt. Nous achetons enfin l’appareil photo et le caméscope tant attendu, non sans mal. Nous tentons de négocier, rien n’y fait, aucune ristourne ne nous sera accordée. Nous obtempérons et achetons, malgré tout, les précieux instruments.

De retour, nous ne pouvons nous empêcher de manipuler nos nouvelles acquisitions. Sans tarder, je me lance dans une préparation culinaire des plus originales : un mélange entre la cuisine française et chinoise... Notre soirée sera ponctuée de longues conversations… Au programme : de vieux sketchs de comique français : le fou rire est garanti.

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

 


 

Comments

Une très bonne analyse, aussi concise que précise du sentiment national hongrois et de l'amertume persistante, quoique compréhensible, à l'encontre des Français.

Posted by: michael | 01 April 2006

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