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24 March 2006

Livre voyage.

 

TOUR DU MONDE D’UN

SCEPTIQUE


Aldous Huxley



J’ai lu ce livre juste avant de commencer le voyage. On connaît avant tout Aldous Huxley pour son célébrissime « Le Meilleur des mondes ». Mais ce livre là, qui fut écrit avant, reste inconnu du grand public. A tort ! C’est une lecture agréable et intéressante. Aldous Huxley relate dans ce livre un voyage qui se déroule avant tout en Inde, Birmanie et Malaisie mais passe aussi par Shanghai, le Japon et l’Amérique. Personnellement, moi qui ne suis pas trop « littéraire », j’avoue que certaines pages m’ont un peu ennuyées. Mais le livre est ponctué d’analyses excellentes, subtiles et déroutantes. Au final, c’est une très bonne lecture, surtout lorsque l’on pense que ce livre fut écrit en…1926 et que beaucoup de son contenu reste toujours d’actualité.

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CITATIONS :


- « En Occident nous admirons un homme qui jeûne pour battre un record mondial ou gagner un prix ; nous comprenons ses motifs et nous pouvons y être sensibles. Mais l’homme qui s’en va passer quarante jours dans le désert (et que sont quarante jours comparés aux records d’aujourd’hui ?), l’homme qui jeûne pour le bien de son âme, est, pour nous, incompréhensible. Nous le considérons avec méfiance, et non, comme l’eussent fait nos aïeux, avec respect. Loin de l’adorer, nous estimons qu’il faudrait l’enfermer. L’ascète, le mortificateur de la chair pour l’amour de l’ « esprit », le bourreau de soi-même, a cessé d’imposer le respect. Nous admirons encore le saint qui abandonne fortune et honneur pour l’amour d’une idée ; mais nous exigeons que son sacrifice ne soit pas trop excessif, tout au moins en apparence. Nous déplorons certains signes visible de la sainteté, tel que le cilice. Il ne nous plaît pas qu’un saint sacrifie, en même temps que son argent et sa situation mondaine, ses vêtements, son confort, ses liens familiaux, son lit conjugal.

Aux Indes, c’est tout différent. L’enthousiasme des hindous pour la sainteté, jusque dans ses manifestations extrêmes, est aussi vif qu’il l’était chez les chrétiens des premiers siècles. L’éloquence, l’énergie, et ce qu’on appelle le magnétisme personnel, sont pour nous des qualités suffisantes pour donner à un homme un rôle de chef. Mais pour capturer l’imagination des foules indiennes, il lui faut avoir, outre ces qualités, les caractéristiques spécifiques d’un saint. Un Disraéli peut captiver le cœur des Anglais ; il n’aurait aucune chance de réussir aux Indes. Là, le chef populaire le plus influent de notre temps, c’est Gandhi, un saint et un ascète, et pas le moins du monde un politicien. Sainteté et astuce politique sont rarement réunies. La sainteté de Gandhi lui a donné le pouvoir sur le peuple, mais il a manqué d’habileté politique pour tirer de ce pouvoir le meilleur parti. »


- « C’est pour son « matérialisme » que notre civilisation occidentale est généralement condamnée. A tort, à mon avis. Car le matérialisme – si par matérialisme on entend le souci immédiat du monde réel où nous vivons – est tout à fait digne d’admiration. Si la civilisation occidentale laisse à désirer ce n’est pas parce que nous nous intéressons au monde tel qu’il est mais parce que la majorité d’entre nous ne s’intéresse qu’à une infime partie de se monde. Notre monde est immense, incroyablement varié et plus fantastique qu’aucune imagination ne pourrait le concevoir. Et pourtant la vie de la grande majorité des hommes et des femmes est, chez les peuples occidentaux, étroite, monotone et terne. Nous ne sommes pas assez matérialiste, voilà le mal. Nous ne nous intéressons pas assez à ce monde merveilleux qui est le nôtre. Les voyages sont rapides et peux coûteux : de tous côtés s’entassent les immenses accumulations de la science moderne. Tout homme disposant d’un peu de loisir et d’assez d’argent pour prendre un billet de chemin de fer, voire tout homme capable de lire, a le pouvoir de se magnifier lui-même, de multiplier sa propre existence, de rendre sa vie pleine, significative et intéressante. Or, pour quelque raison inexplicable, beaucoup d’entre nous préfèrent employer leurs loisirs et leur surplus de force à s’appliquer à tuer le temps de façon coûteuse et inintelligente. Nos vies, par suite, sont vides et sans intérêt et nous n’en sommes, en général, que trop nettement conscients. Le remède est dans plus de matérialisme et non, comme l’affirme les faux prophètes orientaux, dans plus de « spiritualité » ; dans un plus grand intérêt pour ce monde, et non dans un plus grand intérêt pour l’Autre Monde, celui de la métaphysique et de la religion qui ne saurait être aussi intéressant que celui-ci, et pour une bonne raison : l’Autre Monde est une invention de l’esprit humain et participe des limites de son créateur. Notre monde, au contraire, le monde des matérialistes, est l’invention prodigieuse et incroyable de… eh bien, en tout cas, pas de Mrs Annie Besant. »


- « Il se trouve que je suis porté vers la démocratie, le libre arbitre et tout ce qui s’ensuit. Mais les convictions politiques sont généralement affaire de hasard plutôt que de choix délibéré. Si j’avais été élevé tant soit peu différemment, j’aurais pu, je suppose, être fasciste et apôtre du plus sanguinaire impérialisme. Quand je suis honnête avec moi-même, il me faut reconnaître que je ne m’intéresse pas pour deux sous aux principes politiques. Pourvu qu’il garantisse ma sécurité et me permette de travailler en paix, je serais tout aussi heureux sous un despotisme étranger que sous la constitution britannique. Si jadis les hommes se sont battus pour la démocratie, s’ils ont fait des révolutions pour conquérir le droit de se gouverner eux-mêmes, c’est que, le plus souvent, ils espéraient y gagner une meilleure administration que celle qu’ils auraient eue sous le despotisme ou la domination étrangère. Une fois obtenues, la démocratie et l’autonomie – prises en soi – cessent d’intéresser ceux-là même qui, peu de temps avant, combattaient passionnément pour elles. »


Et l’une des phrases de conclusion : « Voyager c’est découvrir que tout le monde a tort »


Michel

 

Source photo: http://www.amazon.fr 

16:45 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

Comments

Bonjour Michel et Yves, comment allez-vous au bout de 4 mois de voyage?
Nous espérons que ça se passe bien , que vous n'étes pas trop fatigué?
Dans quel pays vous trouvez vous en ce moment , est-ce beau, comment sont les gens, les paysages, quelles sont leurs coutumes. Y at-il le poisson d'avril comme chez nous?
Pour nous c'est le printemps, nous avons changé d'heure ce week end, est-ce le cas dans les pays que vous visitez?
En ce moment nous parlons du racisme et du tri des déchets en classe, il y a des personnes qui interviennent dans notre classe.
Nous espérons avoir des nouvelles et voir d'autres belles photos comme celles que nous avons déjà vu.

les élèves de la clis de Contrexeville

carlos,alexandre;anthony;maryannick;justine;nicolas et les autres.

Posted by: clis contrex | 30 March 2006

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