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22 March 2006

Florence,

Témoignage d’une parisienne

 

J’ai quitté Paris, vendredi 3 février 2006, pour retrouver nos deux amis à Budapest. Cela fait deux mois que je ne les ai pas vu; il me tarde donc de les voir ! Paradoxalement, je dois avouer que j’éprouve une certaine appréhension : Quel impact aura eu le voyage sur  Michel et Yves ? Auront-ils changé ? Arriverais-je à m’adapter à leurs conditions de vie durant ces dix jours? Bref, j’effectue un saut dans l’inconnu…

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Suivant des cours à l’université et ayant fini les partiels du premier semestre, ces quelques jours représentaient pour moi des vacances. Très vite, je me suis rendue compte du décalage qu’il y avait avec nos amis. Pour eux, rien de tout cela ! Le terme de « vacances » est banni de leur vocabulaire pour le moment. Le voyage est avant tout synonyme de travail, ou plus précisément de recherche de temps pour le faire ! Comment faire quand le temps nous échappe face à des impératifs quotidiens ? Prenons un exemple : si nous trouvons des personnes pour nous héberger, nous devons décharger nos affaires, les lits, notre nourriture,la batterie de la voiture qui ne tient pas le froid, et refaire la même chose en sens inverse pour repartir le lendemain matin. Et ainsi de suite. Rien que cette opération empiète sur une bonne partie de la journée.

 

Ce n’est donc pas étonnant que j’ai retrouvé nos deux amis, heureux d’accomplir un tel projet mais également très fatigués, physiquement comme mentalement. Ayant vécu leur quotidien, je tiens d’autant plus à les féliciter ! Difficile en effet de vivre constamment dans la précarité, la promiscuité, surtout quand il fait froid comme maintenant ! A deux, 24 h sur 24 qui plus est ! Pour l’instant heureusement, la cohabitation à l’air de ne pas trop les déranger (nos deux amis se séparent régulièrement). A cela, doit-on ajouter le stress lié à leur sécurité; ils doivent constamment être sur leurs gardes, être attentifs. Cela tourne presque à l’obsession…Yves se promène d’ailleurs constamment une main dans sa poche, avec la bombe lacrymogène, prêt à dégainer, à chaque instant. J’avais donc deux gardes du corps remarquable !

Quand il fait trop froid, ils se battent pour trouver un endroit où dormir... Peu de personnes ont eu en effet le réflexe de nous offrir l’hospitalité! Et même en les mettant sur la voie avec des allusions explicites, peu réagissent favorablement !

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Fatigués aussi, même s’ils sont « là pour ça », de répéter toujours les mêmes choses quand ils effectuent leurs interventions ou quand ils présentent leur projet. Cela devient lassant de devoir tout reprendre à chaque fois depuis le début, avoir les mêmes questions, les mêmes réactions. Je les comprends !

Mais c’est aussi le prix à payer pour faire un voyage de la sorte ! Malgré la fatigue, nos deux amis n’ont donc jamais regretté de le faire ! Ils étaient d’ailleurs conscients des difficultés auxquelles ils devraient faire face bien avant de prendre la route ! Sans oublier que c’est avant tout une expérience humaine très riche... Ils en apprennent au final autant sur « l’Autre » que sur eux-mêmes…

Si j’ai tenu à vous écrire, c’est pour que tout un chacun se rende compte des efforts que Michel et Yves fournissent au quotidien. Peu de personnes sont prêtes à donner autant de leur temps, de leur énergie. Leur travail mérite véritablement le respect.  Plus que de leur écrire (car comme vous l’avez vu ils ont déjà beaucoup à faire !), chacun de nous devrait retirer l’enseignement que Michel et Yves tentent de faire passer à travers ce voyage : chacun, à son niveau, avec ses moyens peut contribuer à construire un monde qui soit plus en accord avec ses attentes. La plus belle preuve de reconnaissance et de soutien que nous pouvons donc leur faire est de nous investir à notre tour.

 

Florence

 

 

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