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07 July 2006

Livre, voyage.

L’ART DU VOYAGE

 

Alain de Botton

 

Ce livre est un régal, comme d’ailleurs, tous les livres de Alain de Botton. De façon légère et agréable, l’auteur médite sur le thème du voyage en se référant, pour chacun des thèmes traités, à des écrivains, peintres ou voyageurs connus. Le livre est également agrémenté de photos qui illustrent efficacement les propos de l’auteur.

 

Cinq thèmes : « le départ », « les motifs » (du départ en voyage), « les paysages », « l’art » et enfin « le retour ».

 

medium_Lart_du_voyage.2.jpgPourquoi cette envie du voyage ? Pourquoi partir ? La vie est-elle plus intéressante lorsqu’on part pour une destination lointaine ? Comment choisissons nous notre lieu de vacances ? Savons nous vraiment regarder convenablement un paysage ? Qu’est-ce que la beauté ? Comment échapper à ses habitudes ? Autant de questions auxquelles l’auteur répond avec finesse et intelligence tout au long des 272 pages du livre.

  

 

 

Au cours d’un voyage à La Barbade et à l’aide de J.- K. Huysmans, Alain de Bottom réfléchit sur les raisons qui nous poussent au voyage, à cette croyance que si l’on part en direction d’une destination aussi mythique que les îles au sable blanc bordées de palmiers, le bonheur ne peut être qu’au rendez-vous. Mais la différence est souvent bien grande entre la simple photographie d’une brochure touristique et la vie réelle qui se déroule là-bas. Sans compter que le problème le plus important est que l’on s’emmène avec soit et qu’on ne se débarrasse pas aussi facilement de ses soucis, de son passé, de ses angoisses et d’un esprit qui, même dans les îles, continue de penser à milles et unes choses qui n’ont aucun rapport avec l’endroit où l’on se trouve.

 

Après une méditation sur les « lieux de voyage » dont Charles Baudelaire fut l’un des premiers à leur rendre hommage, ainsi que le peintre Edward Hopper, l’auteur réfléchit sur la notion d’exotisme au cours d’une excursion à Amsterdam. Il nous parle de Flaubert et de son amour pour l’Orient en particulier de l’Egypte. Un amour d’autant plus grand qu’il pense trouver dans cette civilisation tout le contraire de la sienne, une société bourgeoise qu’il exècre.

 

Puis vient le tour de la curiosité comme grande cause de départ. En comparant un séjour de quelques jours à Madrid et le formidable voyage de Alexandre von Humboldt dans le continent sud-américain, l’auteur pose le problème de ce qu’il reste réellement à découvrir. Lorsque Humboldt entreprit son voyage en 1799 tout était à faire et à son retour il publia les trente volumes de son Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent. Mais aujourd’hui, que reste-il à explorer ? Peut-on vraiment découvrir quelque chose dont les guides touristiques ne parlent pas déjà en terme très précis ?

 

Au cours d’un séjour dans la région des lacs en Grande-Bretagne, William Wordsworth nous rappelle combien la vie dans les grandes cités perturbe l’homme en l’éloignant de la nature. « Le poète accusait la ville d’engendrer toutes sortes de sentiments destructeurs : anxiété au sujet de notre position dans la hiérarchie sociale, envie à l’égard du succès d’autrui, orgueil et désir de briller aux yeux d’inconnus. Il pensait que les citadins n’avaient aucunes liberté d’esprit, qu’ils étaient les esclaves de ce qui se disait dans les rues ou à la table du dîner. Si bien pourvus qu’ils fussent, ils désiraient toujours de nouvelles choses, dont ils n’avaient pas vraiment besoin et dont leur bonheur ne dépendait pas. Et dans ces lieux pleins de gens anxieux, il semblait plus difficile de nouer des relations sincères avec les autres que dans une ferme isolée. » Wordsworth aura ces vers : « Si mêlé au tumulte du monde, je me contente de mes modestes plaisirs, et si j’ai vécu […] à l’écart des petites inimitiés et des désirs bas, c’est à vous que je le dois […] Ô vents et sonores cataractes ! À vous, montagnes ! À toi, Nature ! » .

 

Enfin le livre continue avec Edmund Burke et Job lors d’un voyage dans le désert, avec Vincent Van Gogh en Provence, John Ruskin sur le thème de la possession de la beauté et Xavier de Maistre pour le retour à Hammersmith et le thème de l’habitude.

 

 

Un livre idéal pour allier plaisir et réflexion, pour apprendre sur nous même et les hommes illustres cités précédemment.

 

 

Michel

 

Source photo: http://www.amazon.fr

14:50 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (3)

Comments

j'ai bcp aimé aussi ce livre et De Botton en général

Posted by: blue | 14 July 2006

j'ai bcp aimé aussi ce livre et De Botton en général

Posted by: blue | 14 July 2006

j'ai bcp aimé aussi ce livre et De Botton en général

Posted by: blue | 14 July 2006

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