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01 November 2006

Répartition ethnique en Bosnie-Herzégovine

Ces deux cartes mettent en relief la cause principale des guerres qui ont ensanglantées les pays de l’Ex-Yougoslavie : la volonté de construire un Etat national sur la base d’un territoire ethniquement pur !

  

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Il faut bien comprendre que les pays de l’Ex-yougoslavie n’avaient presque jamais existé en tant que nations indépendantes. Pour certains d’ailleurs, comme la Slovénie et la Croatie, l’indépendance de 1991 est une première historique ! C’est la raison pour laquelle certains historiens voient dans ces guerres la suite, et presque un achèvement du processus de construction nationale qui a commencé sur le continent européen deux siècles auparavant. Personne ne pourra contester que toutes les nations du continent aient parachevé, d’une manière ou d’une autre, leur construction par des guerres ou des conflits.

 

Ces mêmes historiens, ainsi que d’autres spécialistes, expliquent que si aucun conflit n’a ensanglanté les pays d’Europe Centrale après la chute du mur de Berlin et de l’URSS c’est sans doute que ces pays avaient déjà une population relativement homogène. Je cite l’un d’eux : « Enfin l’hypothèse la plus problématique, mais pas moins pertinente pour comprendre les succès ou les échecs des passages à la démocratie après 1989 : la construction d’Etats-nations homogènes fut parachevée en Europe Centrale par les efforts conjugués de Hitler et Staline pendant la Seconde Guerre mondiale alors que ce processus et plus généralement la recomposition des identités et des territoires a dominé l’après-guerre froide dans les Balkans. La Pologne, comme la Bohème, sont aujourd’hui des Etats-nations homogènes. Hitler a exterminé les juifs, Staline favorisa l’expulsion des Allemands de Silésie et des Sudètes. Autrement dit, les Européens du Centre ne sont pas plus tolérants ou pluralistes que ceux du sud-est. La différence entre l’Europe centrale et les Balkans ? Cinquante ans ! » [1]

 

Sur ces deux cartes, on voit bien que la Bosnie-Herzégovine était particulièrement « non-homogène », ce qui, dans un contexte de construction nationale très… nationaliste, pouvait poser quelques problèmes. On comprend donc pourquoi c’est ce pays qui fût le plus durement touché par la guerre, de 1992 jusqu’aux Accords de Dayton de 1995. Au final, plus de 220000 morts et une ville, Sarajevo, qui a subie l’un des plus long siège de l’histoire contemporaine. Enfin, on constate que l’une des conséquences majeures des conflits est bel et bien une répartition plus homogène des populations.

 

On comprendra pourquoi il faudrait vraiment tenter de penser l’Etat national en dehors du mythe fondateur exclusif de la langue et de la religion… vision on ne peut plus simplifiée et réductrice de l’identité humaine !

 

Michel

 

 

1. Jacques Rupnik, « L’Europe de l’Est entre élargissement et protectorat », dans « Les Frontières de l’Europe », Eli Barnavi, Paul Goossens, De Boeck, Bruxelles, 2001.
Source cartes: http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/ 

15:25 Posted in Cartes - Maps | Permalink | Comments (0)

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