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15 April 2006

Bande dessinée, guerre.

Notes pour une histoire de

guerre

 

Scenariste, dessinateur: Gipi, de son vrai nom Gian Alfonso Pacinnotti.

Bande dessinée Traduit de l’italien par Hélène Dauniol-Remaud.

La ville fut florissante, puis en ruine, enfin, et c’était incroyable, elle fut florissante de nouveau.

Dans un pays ravagé par la guerre, trois jeunes garçons de 17 ans, Christian, Stéphane dit P’tit Kalibre et Julien sont confrontés à une société de non-droit qui n'a plus d'autre règle que celle du plus fort. Ils essayent tant bien que mal de survivre dans cet environnement hostile, en vivant de petits larcins en marge du conflit… Ces trois adolescents errent tant bien que mal dans une guerre civile dont ils ne comprennent pas la trame ni les enjeux. Leur vie bascule quand, Félix, un milicien profitant de ces circonstances sinistres, leur propose de se joindre à lui et de prendre part à ses multiples trafics. Les trois jeunes, acceptant cette terrible proposition, vont peu à peu sombrer dans la délinquance, la violence, et le crime…

Une des particularités de cette histoire est sa contemporanéité, Julien, le narrateur, passait avant la guerre des après-midi entières sur Internet. Puis, comme P’tit Kalibre et Christian, ses deux compagnons, s’est laissé emporter dans un irrésistible engrenage. Des causes du conflit, des forces en présence ou des vainqueurs de cette guerre nous ne saurons rien, le contexte reste volontairement flou, la guerre présentée étant imaginaire, même si Gipi semble faire référence aux conflits yougoslaves des années 90 tendue et âpre, terne et pessimiste.

L’auteur exprime pleinement ses opinions sur les réalités sociales, économiques et psychologiques de nations et de citoyens en état de guerre, quand l’urgence et la survie sont primordiales, amenant d’inévitables dérives : état de non-droit, enfants-soldats, déprédation… Sous cette toile de fond pessimiste, il rend compte d’une belle amitié qui se dissout lentement.

Cet album (102 planches en noir et blanc), est graphiquement proche de Baru. Le dessin sobre, oscille entre le gris-blanc et l’ocre sombre, des traits simples mais engendrant une esthétique émotionnelle brutale. Le lecteur suit, au cours de ce roman d’apprentissage, la lente descente de trois jeunes dans la délinquance. De fil en aiguille, marqués par la rudesse de leur propre survie, ces gamins des rues à la recherche d’une identité vont entretenir la machine de guerre en devenant miliciens, donnant par la même occasion, un sens à leur existence. L’album met en lumière certains mécanismes fondamentaux de la culture de la haine, son influence sur la jeunesse désœuvrée, ses conséquences : individualisme effréné, déshumanisation... Notes pour une histoire de guerre campe l’histoire de trois ados paumés empruntant une voie qui n’est en effet pas la plus honnête. Ces jeunes adolescents qui n’hésitent pas à transgresser la loi sont-ils des victimes de ce conflit ou de jeunes adultes s’efforçant de se frayer un chemin dans le chaos de la guerre, assumant parfaitement les conséquences de leurs actes ?

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

22:30 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

Comments

nice blog, interesting themes.

Posted by: Michele | 25 April 2006

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