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07 April 2006

Italie, Vérone

Du 19 au 27 février 2006.

Après un court mais excellent séjour à Debrecen, nous nous apprêtons à réaliser notre plus grand trajet depuis le début du voyage. Nous nous dirigeons en effet vers l’Italie, à Vérone, où nous sommes invités chez Giulia, une ancienne élève de Yves.

Internet nous conseille de passer par l’Autriche, ce qui veut dire un trajet de plus de 1200 Km. Pas question ! Nous décidons de passer par la Slovénie. Il est vrai que le trajet sera moins long en terme de distance, environ 1000 Km, mais la durée sera beaucoup plus conséquente. Nous arrivons, le soir, aux alentours de Ljubljana, la capitale de la Slovénie, et nous dormirons sur le parking d’une station essence. Petite anecdote : une fois passé la frontière entre la Hongrie et la Slovénie, nous tombons, 15 minutes plus tard, sur un second poste frontière. Que se passe-t-il ? Après avoir vérifié nos papiers et l’intérieur de la camionnette, les douaniers me demandent où nous allons. « En Italie, à Vérone ! ». « Très bien ! », me répondent-ils, « sauf que là, vous vous dirigez vers la Hongrie ! ». Nous serons victimes, une fois de plus, du manque d’indications. Non pas que les directions sont mal indiquées dans les pays que nous traversons, mais elles ne manquent jamais d’être partielles, ce qui provoque, relativement souvent, ce genre d’erreurs !!!

Nous repartons le lendemain matin vers l’Italie. Dès le passage de la frontière, nous sentons la différence. Ah, l’Italie ! De plus les températures sont clémentes. Nous arrivons à Vérone, où nous attendent Giulia et Zou Yun, venue nous rejoindre durant notre séjour ici. Nous garons la camionnette chez l’oncle de Giulia et nous installons chez elle, juste à côté de la place principale. Je ne cache pas mon enchantement en retrouvant tant de beauté architecturale. Pas besoin d’être allé en Italie auparavant pour connaître le style très marqué de ses paysages et de ses villes. C’est un régal ! D’autant plus qu’il fait 7°, autant dire, pour nous, des températures estivales.

Nous passerons une semaine avec Giulia et ses parents qui feront preuve d’une hospitalité irréprochable. Nous mangerons comme des rois, Polenta, pastas, soupes spéciales, le tout toujours agrémenté des incontournables parmesan et huile d’olive, ainsi que d’excellents vins régionaux. On respire l’Italie dans tout ce que nous faisons et les parents de Giulia nous apprennent beaucoup au cours d’excellentes discussions.

 

Nous réaliserons également huit interventions de près de deux heures chacune. Nous retrouvons, parmi ces jeunes, un style vestimentaire plus proche de celui des jeunes Français et une langue, bien entendue, familière, à la différence que celle-ci « chante » et vibre de manière bien plus prononcée. Personnellement j’aime beaucoup ! Ces jeunes nous réserverons de bonnes surprises. Tout d’abord, nous avons affaire à des classes très multiculturelles. Des Brésiliens, Congolais, Albanais, Nigériens, Vietnamiens, mais surtout beaucoup de Roumains et Moldaves. Nous n’étions plus habitué à une telle richesse humaine. Ce qui nous fera particulièrement plaisir c’est que lorsque nous les faisons réfléchir sur les problèmes qui les entourent, enfin, et pour la première fois depuis le début du voyage (nous avions déjà réalisés 34 interventions), on va nous citer « la guerre », « l’inégalité homme femme », « le travail des enfants », « la prostitution », « la pollution » et même « le salaire trop élevé des footballeurs ». Bien sûr, tous n’ont pas répondu de la sorte sur les huit interventions réalisées. Les jeunes Italiens ne sont pas très différents des autres jeunes que nous avons rencontrés. Mais tout de même, nous entendrons, je le répète, ENFIN, une conscience plus importante des problèmes qui concernent la société et le monde en général. Quant aux professeurs qui nous accueillerons, ils seront d’une rare gentillesse et serviabilité. On nous payera même le restaurant, au fameux « Bella Napoli », où nous dégusterons d’excellentes pizzas. Et pour couronner le tout, les élèves se cotiseront pour nous rembourser les 40 € qui furent dérobés dans l’un de nos portefeuilles qui fut oublié dans une salle de conférence. « Bravissimo » pour les Italiens de Vérone qui nous ont permis de passer un magnifique séjour.

Yves ira même avec Zou Yun visiter la merveilleuse Venise. Quant à Vérone, en plus d’être une ville splendide, elle nous offrira, la veille de notre départ, un remarquable carnaval que nous n’oublierons pas de sitôt. La seule petite fausse note sera le parallèle que nous ferons rapidement entre une immigration certes très présente et très « visible » (nous avouons avoir été surpris pas le nombre très importants d’ « étrangers »), et de l’autre, une présence non moins discrète de croix gammées, de graffitis « skin », d’autocollants de « Forza Nuova » avec pour insigne une flamme aux couleurs du drapeau italien (ce qui rappelle une autre flamme aux couleurs du drapeau français), ou pire encore, et j’en ai toujours froid dans le dos lorsque je me remémore cet instant, ces groupes de jeunes, pendant le carnaval, qui, une fois engouffrés dans une rue étroite, commencent à chanter des chants fascistes en brandissant le bras comme dans les pires moments de l’histoire. Je ne vais pas m’attarder à juger. Je voudrais simplement éviter de revivre les erreurs du passé faute de pouvoir affronter les problemes auxquels nous sommes confrontés autrement que par une simplification ridicule et fausse ou par le replis sur soi,  porteur des pires catastrophes. Espérons que nous n’y retournerons pas et pour cela, une chose est sûre, c’est qu’il ne faudra pas rester les bras croisés.

 

Michel

 

06 April 2006

Carte de l'Italie

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02 April 2006

Le Service Volontaire Européen

SERVICE VOLONTAIRE

 

EUROPÉEN

 

Vous avez entre 13 et 30 ans. Vous êtes motivés pour découvrir un autre pays, une autre culture et pour être utile aux autres. Le Service Volontaire Européen vous offre cette possibilité sans aucun critère de formation, de diplôme ou de connaissance de la langue étrangère. Depuis 2000, plus de 10000 jeunes européens dont 1800 Français ont réalisé cette expérience.

 

EN QUOI CONSISTE LE VOLONTARIAT ?

- Vous participerez aux activités d’une organisation à but non lucratif que vous aurez choisi dans des domaines aussi diverses que la culture, la santé, l’environnement, l’animation socio-culturelle, les médias et l’information, les enfants et les personnes âgées, la lutte contre l’exclusion, l’aide aux personnes handicapées, le sport, la lutte contre le racisme, la danse... les activités doivent être utiles à la communauté d’accueil, liées au développement local, à la solidarité. Elles sont à but non lucratif et non rémunérées. Elles doivent également vous permettre d’acquérir des compétences sociales, techniques, personnelles.

 

POURQUOI PARTIR ?

- Vivre une expérience unique. Ce volontariat offre une occasion de découvrir un autre pays, une autre culture et une autre langue. Il permet d’acquérir une expérience particulière dans le domaine d’activité choisie, de partager la richesse des différentes approches européennes sur la question. C’est une véritable préparation à l’insertion dans la vie active. C’est avant tout partager avec d’autres Européens une riche expérience de solidarité et participer à la réalisation d’une véritable citoyenneté européenne.

 

DANS QUEL PAYS ?

- Vous pouvez partir dans tous les pays d’Europe pour une durée de 6 à 12 mois. Dans les pays de l’Union européenne (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte, Chypre), dans les pays de l’Espace économique européen (Islande, Liechtenstein, Norvège), les pays associés (Bulgarie, Roumanie et pour la Turquie contacter l’agence) ou dans les pays tiers (Bassin méditerranéen, Europe du Sud Est, Europe orientale et Caucase, Amérique latine).

 

COMMENT FINANCER MON VOYAGE ?

- Mon volontariat est entièrement financé : La Commission européenne et votre organisation d’accueil financent vos frais de transports, et votre logement sur place. Vous disposez également chaque mois d’une bourse pour vos besoins alimentaires et d’argent de poche.

 

CE QUE VOUS NE POUVEZ PAS FAIRE

- Le Service Volontaire Européen ne peut se substituer au service national (civil ou militaire), ou à un emploi rémunéré. Ce n’est ni un stage, ni une formation, ni un emploi-jeune, ni un séjour linguistique. Vous ne pouvez pas en même temps suivre des études universitaires. Vous ne pouvez pas en même temps occuper un emploi rémunéré à temps partiel.

 

TÉMOIGNAGES

 

 

« En profiter jusqu ‘au bout car on savait que c’était court, on vivait à 100 à l’heure, situation de découverte en permanence, notre esprit s’habitue à cela donc quand on revient, on en a encore envie. » AUDE

 

 

« Quand tu aimes il faut partir, quitte ton pays, quitte tes amis, quitte ton amour. Ne pars pas pour fuir mais pour rencontrer, renouer, lier, aimer ! Et le volontariat m’a donné la chance de partir et, pendant trois ans, de travailler pour diverses associations, organismes, centres... Merci à tous ceux qui m’ont aidé à avoir confiance ! Une expérience à vivre ! »

MARIE-PIERRE

 

 

« Le SVE, c’est surtout une montagne d’expériences personnelles insoupçonnées, qui permet de se rendre compte tout de suite d’erreurs de parcours avant de les commettre ou de les vivre trop longtemps. » ISABELLE

 

 

« La chance de pouvoir intégrer plus d’humanité, de mieux connaître l’autre et donc soi-même, de voyager et rencontrer, de grandir et s’enrichir...  en somme vivre personnellement l’expérience européenne ! » MICHEL

 

LES AUTRES ACTIONS DU PROGRAMME JEUNESSE

Le Service Volontaire Européen (action 2) fait partie du Programme jeunesse de l’Union européenne qui regroupe d’autres actions : - L’action 1 permet de réaliser des échanges multilatéraux de jeunes concernant le théâtre, le sport,, la photo, etc. Il suffit d’avoir entre 15 et 25 ans et de réaliser un projet d’échange. - L’action 3 permet d’obtenir des subventions pour réaliser son propre projet d’éducation informelle à destination des jeunes.

 

VOUS SOUHAITEZ PARTICIPER AU SVE ?

Contacts :   Agence française du Programme Européen Jeunesse, Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire,                     11 rue Paul Leplat , 78160 Marly-le-Roi

                    Tel : 0139172770   Fax : 0139172757   Web : www.injep.fr 

  Site officiel de l’Union européenne : http://europa.eu.int/ploteus    

Vous pouvez télécharcher cette plaquette avec le lien ci-contre:

SVE.doc

 

01 April 2006

Analyse Hongrie

 

HONGRIE

 

Notre séjour de 20 jours en Hongrie fut plutôt complet. Quatre villes visitées (Miskolc, Budapest, Veszprem et Debrecen), le lac Balaton et 11 interventions dans les lycées.

 

 

    Frustrations ou malentendus ?

 

Pourtant nous restons légèrement frustrés, sûr d’avoir seulement effleuré ce pays qui nous donne l’impression de ne pas avoir voulu nous révéler tous ses secrets. Avions-nous de fausses attentes ? Peut-être que la particularité de son histoire, de sa langue (langue d’origine finno-ougrienne, comme celles de l’Estonie et de la Finlande, au milieu de toutes les autres langues européennes d’origines latine, germanique et slave) me donnaient l’illusion de trouver dans ce pays un peu de nouveauté, d’inattendu ! Ce ne fût pas le cas. Bien au contraire !


C’est le seul pays où personne n’a jamais répondu à nos demandes, si bien que nous avons pensé, l’espace d’un instant, que nous n’y ferions aucune intervention. On nous expliquera, à l’Institut français de Budapest, que « les Hongrois et la communication... no comment ! » et qu’il est extrêmement difficile de rentrer dans les établissements scolaires. Quelque soit la subjectivité de ce point de vue, il corrobore parfaitement notre expérience en Hongrie.

Finalement, si nous avons réalisé ces 11 interventions, c’est parce que nous sommes allés démarcher directement, pour la première fois, les établissements scolaires, dossier et album photo à la main, dans la ville de Veszprem. Aussi, grâce à une lectrice française, à Debrecen, Harinala, qui nous a fort bien accueillie et organisée deux interventions dans son lycée.

 

Nous n’interviendrons que dans ces deux villes, jamais à Budapest où nous avions pourtant d’excellents contacts. Idem pour les familles. Nous ne bénéficierons de l’hospitalité que dans deux d’entre elles et nous logerons, à Budapest, chez une amie française qui commençait son Erasmus dans la capitale.

Peut-être avons-nous manqué de chance ? Reste que le contraste avec notre séjour en Slovaquie est immense. Ce dernier pays s’était montré si accueillant, tellement ouvert, la Hongrie nous tourne le dos ou nous ignore. Dommage ! Je ne manque pas de chercher une explication à ce mystère et je me permets de formuler une hypothèse. Ne nous serions-nous pas confrontés à un pays qui a le complexe du « grand pays » et qui, sûr de son importance et de son prestige, cultive malgré lui une forme d’arrogance ?

 

 

    Le souvenir douloureux du ’’trauma’’

    de Trianon

 

Car en effet, si aujourd’hui la Hongrie est un « petit » pays de dix millions d’habitants, elle fut, avant le Traité de Trianon de 1920 qui a suivi la fin de la Première Guerre mondiale, un pays trois fois plus grand, qui comprenait toute la Slovaquie actuelle, une très grande partie de la Roumanie (Transylvanie, plus exactement), ainsi qu’une partie de la Serbie et de la Croatie.

L'année 1920 fut donc une tragédie nationale. La Hongrie a perdu les deux tiers de son territoire et la plus grande partie de sa population. Aujourd’hui, 5 millions de Hongrois vivent en dehors des frontières nationales et, comme nous l’avons vu pour la Slovaquie, cette situation représente l’une des problématiques les plus sensibles du cœur du continent européen.

 

Sans vouloir rentrer dans des détails trop complexes, lors des négociations qui ont suivies la fin du premier conflit mondial, la Hongrie a assuré sa défense avec un dossier très complet, dont nombre d’arguments étaient tout à fait légitimes. Mais également en assurant Clemenceau et ses compagnons que la supériorité de la culture hongroise était évidente et que tous les Hongrois qui se retrouveraient hors des frontières subiraient un nivellement vers le bas du fait de l’infériorité des cultures environnantes, en particuliers des Roumains. A l’heure du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », on comprend que ce genre d’argumentaire puisse déranger.

Reste qu’il est tout à fait anormal, si l’on reste dans la même logique, que cinq millions de Hongrois se retrouvent hors des frontières nationales, à moins que l’on ait d’autres objectifs en tête. Comme, par exemple, de vouloir paralyser ce pays qui fût dans le camp ennemi, celui des perdants du conflit. Un regard attentif sur le réseau de chemin de fer de cette époque montre que les nouvelles frontières hongroises n’ont peut-être pas été dessinées au hasard, car ce dernier perd toute son efficacité.

 

Quoi qu’il en soit, ce pays, fier d’avoir défendu l’Occident pendant 1000 ans contre les invasions turques, n’a cessé, depuis lors, de vouloir retrouver ses frontières d’avant 1920. Et, même si aujourd’hui cet objectif n’a plus vraiment lieu d’être, la frustration est encore perceptible. Ces voitures, pas si rares, qui abordent fièrement sur leur pare-brise arrière l’autocollant aux couleurs hongroises et à la forme de la « Grande Hongrie ». Ces cartes de l’ancienne Hongrie que l’on retrouvent partout, dans les restaurants, les magasins et même, bien plus surprenant, dans les établissements scolaires.

 

    Quand le nationalisme s’invite

    jusque dans les salles de classe...

 

Lors de l’une de nos interventions à Debrecen, nous aurons un débat des plus intéressants avec un élève. A la fameuse question « pourquoi vous sentez-vous Hongrois ? Qu’est-ce qui fait de vous des Hongrois ? », en dehors des réponses classiques de la langue, de la culture, une élève nous répond que c’est à cause de l’éducation de ses parents qui sont très patriotes. Du coup, elle est elle-même patriote. Une autre nous répond qu’ils ne savent pas si, en tant qu’Hongrois, « ils appartiennent à l’Est ou à l’Ouest ».

 

Enfin, un dernier élève nous dira que « la Hongrie a défendu l’Occident pendant 1000 ans ! ». Cette réponse m’intéresse. Je demande à cet élève d’où il tire cette idée. Il ne comprend pas. « Je le sais, c’est tout ! », me répond-il. J’insiste. Finalement, il avoue qu’il a appris cela à l’école.

J’attaque alors sur une question sensible. J’explique à ce lycéen que les Roumains apprennent la même chose, que ce sont eux qui ont défendu l’Occident face aux « Barbares ». « Mais c’est faux ! », s’emporte-il. Je lui dis que moi je ne sais pas, qui des professeurs hongrois ou roumains disent la vérité. Il me répond sèchement que les Roumains sont des « menteurs » et pour finir que, de toute manière, il « n’aime pas les Roumains ».

Le reste de la classe, c’est rassurant, ne semble pas le suivre et trouve ses propos déplacés. Il renchérit en expliquant que les Hongrois qui se trouvent dans les pays voisins subissent des injustices, voire sont maltraités. Cela semble vrai pour certains cas, particulièrement pour la communauté hongroise située en Serbie Monténégro.

Il ajoute enfin que le problème est que les Slovaques, les Roumains et tous les autres n’aiment pas les Hongrois et ne les acceptent pas. Je prends alors l’exemple de la Slovaquie. Les Slovaques disent qu’ils on subi le joug hongrois pendant 1000 ans et que, de plus, les Hongrois qui se trouvent en Slovaquie bénéficient de plus de droits qu’eux. « Alors, qui dit la vérité ? ». Notre jeune ami tape du poing sur la table et rétorque « alors vous dite que je mens ! ». Je lui réponds que « nous n’avons jamais dit ça ». « Alors vous ne m’avez pas compris ! » rétorque-t-il, furieux.

Si si, nous avons très bien compris !!! Nous expliquons que c’est ce type de comportement qui mène au racisme et au conflit, bien que nous ne doutons pas une seconde que notre interlocuteur est un « jeune homme sympa ».

 

 

    De bien dangereuses conceptions...

 

Mais ce genre de conception peut être très dangereux. Lorsque la Première Guerre mondiale a débuté, le nationalisme excessif enseigné à l’école a facilité le déclenchement du conflit et les soldats sont partis « la fleur au fusil » (même si aujourd'hui on nuance cette version des faits), sûrs de laver l’injustice de l’Alsace-Moselle dérobée par les « bôches », en 1870.

Lorsque les Allemands ont voté pour Hitler en 1933, ils ne pensaient certainement pas que ce monsieur allait faire la guerre à toute l’Europe et qu’il allait exterminer les juifs, les tziganes et les personnes handicapées, même si les envies de revanches vis-à-vis de la France étaient présentes.

Et si la France, l’Angleterre et d’autres pays européens ont colonisé le monde c’est parce qu’ils étaient assuré de leur bon droit, d’apporter la civilisation aux autres cultures inférieures. En tout cas c’est ce qu’on apprenait dès le plus jeune âge, à l’école !

 

La majorité des autres élèves sont de notre avis et notre jeune ami reste perplexe, ne sachant quoi nous répondre. Je termine en lui expliquant mon désarroi face à tant d’obstination à regarder en arrière, vers la « Grande Hongrie », alors que nous avons face à nous un fabuleux projet, d’une dimension bien plus importante, « l’Union européenne », qui permet à chacun de vivre son identité tout en édifiant un projet de société commun et original.

Comme à l’accoutumé, il ne faut pas voir dans ces exemples une généralité porteuse de stéréotypes trompeurs. Reste néanmoins que la Hongrie est aujourd’hui un pays « normalisé », qui peine, comme tous les autres pays européens, à trouver sa juste place et à redéfinir son identité dans le grand ensemble européen. Et nous y ajouterons ce terrible sentiment du « déclassement », lui aussi partagé par de très nombreux pays européens qui tous, à une époque, ont été « plus grands », « plus forts », « plus importants ». Reste une énigme majeure : si tant d’européens souffrent de ce complexe du déclassement, comment se fait-il que l’Union européenne n’y apporte aucun substitut?

 

 

    L’Europe, pourquoi faire ?

 

Peut-être que dans cette Union le problème vient du fait qu’il faut partager le pouvoir et que l’on ne peut plus, comme avant, imposer son point de vue aux autres qui nous sont soumis ? Ou bien que le but de l’Union européenne n’est pas d’être une sorte de nouvel empire qui va pouvoir nous donner l’illusion d’être, à nouveau, les « meilleurs » ? Ou encore vient-il du fait que les principes démocratiques sont mal expliqués, mal intégrés, et que l’on continue de penser son identité en termes simplistes, passéistes et mal adaptés au monde globalisé d’aujourd’hui ?


Comment penser son identité et la démocratie pour comprendre les promesses que peut porter le projet européen ? Et si le projet de l’Union européenne était, en partie, de créer un précédent, de montrer au reste du monde qu’il est possible de vivre la différence au sein d’une société commune et de se fixer des objectifs communs ? Ce projet n’est-il donc pas assez ambitieux ? De mon point de vue, l’histoire n’a jamais donné exemple d’un projet aussi respectueux de la dignité humaine.


Et si beaucoup voient dans les insuffisances de l’Union européenne actuelle la preuve de l’inutilité de son existence, c’est qu’ils n’ont pas compris qu’elle en est le projet de base ou qu’ils manquent d’imagination. Ou peut-être qu’ils ne veulent pas comprendre que les règles qui régissent une société ne sont jamais « gravées dans le marbre », qu’elles évoluent sans cesse et qu’il est toujours possible de changer de direction.

 

Mais encore faut-il vraiment le vouloir, s’investir et ne pas avoir peur de mettre la main à la pâte. C’est en partie le message que nous essayons de faire passer à ces jeunes. Nous quittons donc la Hongrie un peu déçus, sans souvenir significatif, si ce n’est, peut-être, l’immense lac Balaton, complètement gelé, qui nous a frappé par sa beauté. Nous nous dirigeons à présent vers l’Italie, vers la ville de Vérone...
 
 

PIERPAOLI Michel


michelpierpaoli@yahoo.fr


 
 
 
 

 

-LA HONGRIE, EN BREF :

 

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Son nom:

’’Magyarország’’ ou ’’Magyar Köztarsasag’’ (i. e : la ’’patrie des Magyars’’) est le ’’Pays des Magyars’’ (Magyarok) ou Hongrois, peuple finno-ougrien d’Europe centrale.
NB : Le mot ’’magyar’’ viendrait du hongrois ’’megyer’’ : terme ethnocentrique qui, en langue magyare, voudrait dire des Hongrois qu’ils sont en fait des ’’hommes qui parlent’’ (par opposition aux autres peuples avoisinants dont les ’’magyars’’ ne comprendraient décidément pas la langue...).

Quant au mot ’’hongrois’’ par lequel nous les désignons aujourd’hui encore en Europe occidentale, il viendrait en fait du vieux nom des peuplades ’’bulgaro-turques’’ médiévales dîtes ’’Onogurs’’ (i. e : la ’’confédération des dix flêches’’).

 

Superficie:

93 030 km².

 

Drapeau :

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Le drapeau national de la Hongrie est un drapeau tricolore horizontal ’’rouge, blanc, vert’’ rappelant les couleurs traditionnelles du peuple hongrois depuis le moyen âge :
  le rouge des hordes nomades magyares du roi Arpad (qui s’installèrent dans le bassin du Danube, au IXème siècle).
  le blanc associé au roi Etienne 1er (qui accepta le baptême vers l’an 1000, christianisa le pays et fonda le royaume de Hongrie, au XIème siècle).
  et le vert qui s’inspirerait d’un blason du XVème siècle. Trois couleurs associées à l’occasion du soulèvement national de 1848.
Un drapeau qui a la particularité d’être frappé d’un écu où figurent les armoiries traditionnelles de la Hongrie surmontées de la couronne du roi Etienne, ’’Couronne de Hongrie’’ (symbole de la nation hongroise et de sa ’’souveraineté’’, sic).

 

Hymne national :

La Hongrie d’aujourd’hui compte deux hymnes nationaux officiels et semi-officiels : l’« Hymne » (« Bênis le Hongrois, Ô seigneur »), texte du poète Ferenc Kolcsey, mis en musique par le compositeur Ferenc Erkel (1848).
Et (hymne non officiel) la « Proclamation » (« Szozat ») ou « Marseillaise hongroise » (un texte du grand poète Mihaly Vörösmarty, mis en musique par le compositeur René Egressy, 1843) :
Deux hymnes -solennels et édifiants- de loyalisme et d’attachement sentimental à la nation hongroise : avec de longues lamentations sur les malheurs historiques de la patrie et un appel poignant à la miséricorde divine.

 

Devise nationale :

’’Tout le pouvoir est au peuple’’.

 

Fête nationale :

Tous les 15 mars (jour anniversaire de l’insurrection de 1848) et tous les 23 octobre (jour anniversaire de l’insurrection de 1956).

 

Capitale :

La capitale de la Hongrie est, depuis le XVème siècle, la ville de Budapest.
Nb : La ville de Budapest compte aujourd’hui entre 01,5 et 02 millions d’habitants.
Budapest est le résultat de la ’’fusion administrative’’ (en 1872) des anciennes villes de Buda (l’aristocratique), d’Obuda (la bourgeoise) et de Pest (l’industrieuse), la ville de Budapest compte le premier et plus vieux métro d’Europe continentale, le plus ancien après le réseau souterrain de Londres, mis en service en 1863 (puisque inauguré en 1895).

 

Principales grandes villes :

Debrecen, Gyor, Miskolc, Pecs, Szeged, Szekesferhervar.

 

Population :

La Hongrie compte aujourd’hui près de 09,8 à 10 millions d’habitants dont 90% de magyars et 10% de minorités germanophones, tziganes, slovaques, serbes, croates et roumanophones.

 

Langues parlées :

Principalement le magyar (ou hongrois), langue officielle de l’Etat.
Nb : La langue Magyare appartient à la famille linguistique dîte ’’finno-ougrienne’’ (de même que le finnois et de même que l’estonien).

 

Religions principales :

Catholicisme (environ 60 à 70%), Protestantisme (environ 25%) (Calvinistes et Luthériens), Judaïsme, etc.

 

Adhésion à l’UE :

Après avoir officiellement présenté sa candidature pour adhésion à l’UE en avril 1994, la Hongrie entre dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (comme prévu par le Traité de Nice de décembre 2000...).

 

Formalités de séjour :

Pour séjourner en Hongrie, les ressortissants des pays de l’UE doit se munir de leurs pièces d’identité (ici : un passeport)valables pour au moins encore six mois.

 

Régime politique :

La République de Hongrie est une république parlementaire dans laquelle le pouvoir suprême appartient à l’Assemblée nationale.
Celle-ci fait les lois, vote le budget et élit le Chef de l’Etat (Président de la république) pour un mandat de cinq ans.
Lequel nomme le Premier ministre en fonction du résultat des élections législatives.
Nb : Les prochaines élections législatives hongroises doivent prochainement avoir lieu en mai 2006 : des élections pour lesquelles les partis de l’opposition conservatrice de droite (FIDESz) sont donnés en léger ballotage favorable face à l’actuelle coalition au pouvoir alliant sociaux-démocrates (MSZP) et centristes libéraux (SzDSz).

 

Actuel chef de l’Etat (Président de la République, fonction essentiellement honorifique) :

Laszlo Solyom (élu pour cinq ans -ici en juin 2005- par l’Assemblée nationale et pour un seul mandat renouvelable une seule fois), un Conservateur de la coalition ’’Fédération des jeunes démocrates / Alliance civique’’ (i. e : FIDESz : parti populiste de l’opposition de droite et de centre-droit).

 

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Ferenc Gyucsany (nommé en octobre 2004) chef de l’actuelle majorité parlementaire formée du ’’parti socialiste’’ MSzP (parti social-démocrate) et de l’ ’’Alliance des démocrates libres’’ SzDSz (parti libéral).

 

Monnaie:

Le forint (MF) (1MF = 100 ).
NB : La Hongrie projette de rejoindre la zone euro en janvier 2010 (entrée dans la zone euro initialement prévue pour 2008) (1 MF = 0,004 Euros).

 

Economie :

Le renversement économique entamée par la Hongrie depuis le début des années 1990 avec le passage d’une économie socialiste à une économie capitaliste pose encore un certain nombre de difficultés. Aux problèmes structurels tels que le déficit commercial, l’inflation proche de 7%, s’ajoute la question des régions d’industries lourdes et minières qui doivent reconvertir leur économie et doivent faire face au chômage.
Toutefois, depuis 1997, la croissance du PIB a progressé plus vite que dans le reste de l’Union européenne. Elle repose notamment sur l’importance des investissements étrangers. En effet, bénéficiant d’une main-d’oeuvre qualifiée, de nombreuses multinationales s’implantent en Hongrie pour produire des biens à moindre coût.
Les secteurs moteurs de cette croissance sont l’automobile, l’informatique et la pharmacie. Par ailleurs, de nombreuses réformes de structure sont intervenues, concernant notamment les régimes de retraites, avec la mise en place d’un système de capitalisation.
Les échanges commerciaux ont été massivement réorientés, la Hongrie ayant aujourd’hui pour principal partenaire commercial l’Union européenne. Le taux de chômage avec près de 06% de la population active est largement inférieur à la moyenne de l’Union européenne (environ 09% en 2004), mais reste important dans l’est du pays.

 

Un peu d’Histoire :

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Les armoiries de Hongrie

A l’origine, les peuplades magyares sont des populations turco-mongoles et finno-ougriennes venues depuis les lointaines plaines eurasiatiques, sous la conduite de leur chef Arpad, s’installer dans la plaîne du Danube (ancienne Pannonie) à la fin du IXème siècle de notre ère.
Là, se mélangeant avec les populations locales d’origines slaves et antérieures, ils forment un Etat original qui sera pendant près de 500 ans l’un des Etats européens les plus remarquables du moyen age : le Royaume de Hongrie.
Après quatre siècles de domination ottomane (1526) puis autrichienne (dans le cadre de l’Empire des Habsbourg...) et après le soulèvement national de 1848-1849, le Royaume de Hongrie accédera à l’autonomie (1867) puis à l’indépendance (1918).
Après deux guerres mondiales et la parenthèse communiste, la Hongrie retrouve sa souveraineté en 1989. A la suite de quoi elle entre dans l’Union européenne en mai 2004.

 

Personnages célèbres :

Sans remonter jusqu’au temps du roi des Huns Attila (dont le coeur de l’Empire, au Ve siècle de notre ère, se situait effectivement dans la plaine pannonienne, future Hongrie...), on peut citer les deux rois ’’fondateurs’’ Arpad (à la fin du IXème siècle) et Istvan ou Etienne 1er (autour de l’an 1000).
De même, on peut mentionner les deux grands rois médiévaux hongrois Janos Hunyadi et Mathyas Hunyadi dit Matthias Corvin (XVème siècle), les hommes politiques ’’patriotes’’ Ferenc Rákóczi (fin XVIIIe siècle) et István Széchényi (XIXe siècle) ainsi que le grand leader politique (nationaliste libéral) hongrois du XIXème siècle Lajos Kossuth...
De même, on peut citer les deux grands poètes romantiques hongrois Sandor (Alexandre) Petöffi et Mihaly Vörösmarty (XIXème siècle), les grands compositeur Franz Liszt, Zoltan Kodaly et Béla Bartok, le cinéaste Istvan Szabo (’’Colonel Redl’’, ’’Méphisto’’, ’’Sunshine’’, ’’Hannussen’’...), l’artiste pientre contemporain Victor Vasarely et le Prix nobel de Littérature 2002 Imre Kertész.
Sans oublier George & Joseph Laszlo Biro (inventeur du stylo à bille, en 1938), Ernö Rubik, ingénieur et génial inventeur du fameux Rubik’s cube (ou ’’cube hongrois’’). Ainsi que le fameux biochimiste Albert Szent-Györgyi von Nagyrapolt, Prix Nobel de médeçine 1937 pour sa découverte la vitamine C en 1933 (l’isolant même -ainsi- à partir du paprika, ’’piment hongrois’’...).

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.hongrie.org et www.hongrietourisme.com

 

Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org 

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