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25 March 2006

Debrecen

Mercredi 15 février au vendredi 17 février

 

Nous terminons nos interventions, et tâchons de ne pas trop nous attarder : une longue route nous attend jusqu’à Debrecen. Le trajet se déroule sans incidents. Seule difficulté lorsque nous rejoignons la fin de l’autoroute, nous ferons environ une trentaine de kilomètres sur une route en bien mauvaise état, mais l’on s’en sort indemne. 

medium_P1000014.JPGLa radio diffuse une pièce de théâtre française, ce qui nous amuse fortement. Harinala, la lectrice de français et son ami Nicolas nous accueillent comme il se doit : un bon repas, une bonne bouteille, notre séjour à Debrecen s’annonce sous les meilleurs augures.

 

 

Après avoir savouré une bonne nuit de sommeil et la douche matinale, plus qu’appréciable, puisque occasionnelle, nous nous dirigeons vers le lycée. L’espagnol est indéniablement beaucoup plus à la mode que le français, les lecteurs sont plus nombreux, le public beaucoup plus intéressé par le pays de Cervantes.

medium_PICT0040.JPGNous faisons deux interventions. Seule péripétie intéressante : un élève tape rageusement du poing sur la table, il réclame de vive voix un retour à la Grande Hongrie, après cela, selon lui, il se tournera davantage vers l’Europe.

Un débat s’amorce, nous lui expliquons désespérément que sa vision est nationaliste et que c’est ce genre de posture qui contribue à alimenter la haine, et à mettre en branle l’implacable bellicisme des peuples. La Grande Hongrie appartient au passé, il s’agit de se tourner vers le futur… Michel s’efforce de malmener la vision surannée de ce jeune homme : doit-il considérer ses connaissances comme des faits établis ?

Une autre intervention est prévue dans l’après-midi, il s’agit, cette fois de s’occuper d’un public estudiantin. Malheureusement, et à notre grande surprise un seul élève se rendra à l’alliance française pour débattre avec nous.

Nous ferons la connaissance d’un français, professeur de science physique, actuel directeur de l’alliance française, marié à une Hongroise. Son point de vue nous intéresse vivement. Il nous apprend que Debrecen était une ville de marchands. Cette ville est, à notre grande surprise, considérée comme la Rome calviniste.

 

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Il nous avoue une fois de plus que la rancœur vis-à-vis des Français est encore grande. Certains professeurs refusent de prononcer les noms des villes françaises à la française à cause du traité de Trianon (1920, Clemenceau). La frontière roumaine est à proximité, les Hongrois considèrent que les Français ont choisi leur camp en apportant leur soutien à la Roumanie. D'une certaine façon, la Hongrie connait actuellement le syndrome du pays déclassé, celle-ci a en effet un autre passé que la Slovénie... L’Union européenne, comme en France joue le rôle de bouc émissaire...

Nous retrouvons ensuite Harinala et Nicolas à l’alliance française, mangeons dans un restaurant quelques spécialités. Le soir Michel dort sans tarder. Quant à moi je regarderai Once upon a time in America. Ce film avec l’incontournable Robert de Niro me fait l’effet d’une bombe. Il narre l’ascension d’une jeune crapule au rang de richissime mafieux; l’amour, l’amitié, la trahison, autant d’ingrédients prometteurs, ce film est tout simplement époustouflant.

 

Le lendemain, nous répartissons les tâches, Michel va à l’université, je m’occupe des journalistes. Après la neige : une pluie battante. Les conditions climatiques de ce voyage sont décidément catastrophiques.

Sans tarder je me présente au journal local : le Naplo. Après avoir présenté le voyage en anglais, une charmante journaliste me conduit au bureau du rédacteur en chef. Nous conversons en allemand. Celui-ci est on ne peut plus intéressé par notre projet. Un rendez-vous est fixé l’après-midi même avec une journaliste : Maria Meszesan.

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Je déguste un hamburger, prends le bus et m’en retourne, trempé jusqu’aux os chez Harinala et Nicolas. Quelques heures plus tard, nous retournons en ville, je me fais interroger, prendre en photo… Mission accomplie !!! Le soir, nous partons aussitôt, direction le Médiamarkt. Nous achetons enfin l’appareil photo et le caméscope tant attendu, non sans mal. Nous tentons de négocier, rien n’y fait, aucune ristourne ne nous sera accordée. Nous obtempérons et achetons, malgré tout, les précieux instruments.

De retour, nous ne pouvons nous empêcher de manipuler nos nouvelles acquisitions. Sans tarder, je me lance dans une préparation culinaire des plus originales : un mélange entre la cuisine française et chinoise... Notre soirée sera ponctuée de longues conversations… Au programme : de vieux sketchs de comique français : le fou rire est garanti.

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

 


 

24 March 2006

Livre voyage.

 

TOUR DU MONDE D’UN

SCEPTIQUE


Aldous Huxley



J’ai lu ce livre juste avant de commencer le voyage. On connaît avant tout Aldous Huxley pour son célébrissime « Le Meilleur des mondes ». Mais ce livre là, qui fut écrit avant, reste inconnu du grand public. A tort ! C’est une lecture agréable et intéressante. Aldous Huxley relate dans ce livre un voyage qui se déroule avant tout en Inde, Birmanie et Malaisie mais passe aussi par Shanghai, le Japon et l’Amérique. Personnellement, moi qui ne suis pas trop « littéraire », j’avoue que certaines pages m’ont un peu ennuyées. Mais le livre est ponctué d’analyses excellentes, subtiles et déroutantes. Au final, c’est une très bonne lecture, surtout lorsque l’on pense que ce livre fut écrit en…1926 et que beaucoup de son contenu reste toujours d’actualité.

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CITATIONS :


- « En Occident nous admirons un homme qui jeûne pour battre un record mondial ou gagner un prix ; nous comprenons ses motifs et nous pouvons y être sensibles. Mais l’homme qui s’en va passer quarante jours dans le désert (et que sont quarante jours comparés aux records d’aujourd’hui ?), l’homme qui jeûne pour le bien de son âme, est, pour nous, incompréhensible. Nous le considérons avec méfiance, et non, comme l’eussent fait nos aïeux, avec respect. Loin de l’adorer, nous estimons qu’il faudrait l’enfermer. L’ascète, le mortificateur de la chair pour l’amour de l’ « esprit », le bourreau de soi-même, a cessé d’imposer le respect. Nous admirons encore le saint qui abandonne fortune et honneur pour l’amour d’une idée ; mais nous exigeons que son sacrifice ne soit pas trop excessif, tout au moins en apparence. Nous déplorons certains signes visible de la sainteté, tel que le cilice. Il ne nous plaît pas qu’un saint sacrifie, en même temps que son argent et sa situation mondaine, ses vêtements, son confort, ses liens familiaux, son lit conjugal.

Aux Indes, c’est tout différent. L’enthousiasme des hindous pour la sainteté, jusque dans ses manifestations extrêmes, est aussi vif qu’il l’était chez les chrétiens des premiers siècles. L’éloquence, l’énergie, et ce qu’on appelle le magnétisme personnel, sont pour nous des qualités suffisantes pour donner à un homme un rôle de chef. Mais pour capturer l’imagination des foules indiennes, il lui faut avoir, outre ces qualités, les caractéristiques spécifiques d’un saint. Un Disraéli peut captiver le cœur des Anglais ; il n’aurait aucune chance de réussir aux Indes. Là, le chef populaire le plus influent de notre temps, c’est Gandhi, un saint et un ascète, et pas le moins du monde un politicien. Sainteté et astuce politique sont rarement réunies. La sainteté de Gandhi lui a donné le pouvoir sur le peuple, mais il a manqué d’habileté politique pour tirer de ce pouvoir le meilleur parti. »


- « C’est pour son « matérialisme » que notre civilisation occidentale est généralement condamnée. A tort, à mon avis. Car le matérialisme – si par matérialisme on entend le souci immédiat du monde réel où nous vivons – est tout à fait digne d’admiration. Si la civilisation occidentale laisse à désirer ce n’est pas parce que nous nous intéressons au monde tel qu’il est mais parce que la majorité d’entre nous ne s’intéresse qu’à une infime partie de se monde. Notre monde est immense, incroyablement varié et plus fantastique qu’aucune imagination ne pourrait le concevoir. Et pourtant la vie de la grande majorité des hommes et des femmes est, chez les peuples occidentaux, étroite, monotone et terne. Nous ne sommes pas assez matérialiste, voilà le mal. Nous ne nous intéressons pas assez à ce monde merveilleux qui est le nôtre. Les voyages sont rapides et peux coûteux : de tous côtés s’entassent les immenses accumulations de la science moderne. Tout homme disposant d’un peu de loisir et d’assez d’argent pour prendre un billet de chemin de fer, voire tout homme capable de lire, a le pouvoir de se magnifier lui-même, de multiplier sa propre existence, de rendre sa vie pleine, significative et intéressante. Or, pour quelque raison inexplicable, beaucoup d’entre nous préfèrent employer leurs loisirs et leur surplus de force à s’appliquer à tuer le temps de façon coûteuse et inintelligente. Nos vies, par suite, sont vides et sans intérêt et nous n’en sommes, en général, que trop nettement conscients. Le remède est dans plus de matérialisme et non, comme l’affirme les faux prophètes orientaux, dans plus de « spiritualité » ; dans un plus grand intérêt pour ce monde, et non dans un plus grand intérêt pour l’Autre Monde, celui de la métaphysique et de la religion qui ne saurait être aussi intéressant que celui-ci, et pour une bonne raison : l’Autre Monde est une invention de l’esprit humain et participe des limites de son créateur. Notre monde, au contraire, le monde des matérialistes, est l’invention prodigieuse et incroyable de… eh bien, en tout cas, pas de Mrs Annie Besant. »


- « Il se trouve que je suis porté vers la démocratie, le libre arbitre et tout ce qui s’ensuit. Mais les convictions politiques sont généralement affaire de hasard plutôt que de choix délibéré. Si j’avais été élevé tant soit peu différemment, j’aurais pu, je suppose, être fasciste et apôtre du plus sanguinaire impérialisme. Quand je suis honnête avec moi-même, il me faut reconnaître que je ne m’intéresse pas pour deux sous aux principes politiques. Pourvu qu’il garantisse ma sécurité et me permette de travailler en paix, je serais tout aussi heureux sous un despotisme étranger que sous la constitution britannique. Si jadis les hommes se sont battus pour la démocratie, s’ils ont fait des révolutions pour conquérir le droit de se gouverner eux-mêmes, c’est que, le plus souvent, ils espéraient y gagner une meilleure administration que celle qu’ils auraient eue sous le despotisme ou la domination étrangère. Une fois obtenues, la démocratie et l’autonomie – prises en soi – cessent d’intéresser ceux-là même qui, peu de temps avant, combattaient passionnément pour elles. »


Et l’une des phrases de conclusion : « Voyager c’est découvrir que tout le monde a tort »


Michel

 

Source photo: http://www.amazon.fr 

16:45 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

22 March 2006

Florence,

Témoignage d’une parisienne

 

J’ai quitté Paris, vendredi 3 février 2006, pour retrouver nos deux amis à Budapest. Cela fait deux mois que je ne les ai pas vu; il me tarde donc de les voir ! Paradoxalement, je dois avouer que j’éprouve une certaine appréhension : Quel impact aura eu le voyage sur  Michel et Yves ? Auront-ils changé ? Arriverais-je à m’adapter à leurs conditions de vie durant ces dix jours? Bref, j’effectue un saut dans l’inconnu…

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Suivant des cours à l’université et ayant fini les partiels du premier semestre, ces quelques jours représentaient pour moi des vacances. Très vite, je me suis rendue compte du décalage qu’il y avait avec nos amis. Pour eux, rien de tout cela ! Le terme de « vacances » est banni de leur vocabulaire pour le moment. Le voyage est avant tout synonyme de travail, ou plus précisément de recherche de temps pour le faire ! Comment faire quand le temps nous échappe face à des impératifs quotidiens ? Prenons un exemple : si nous trouvons des personnes pour nous héberger, nous devons décharger nos affaires, les lits, notre nourriture,la batterie de la voiture qui ne tient pas le froid, et refaire la même chose en sens inverse pour repartir le lendemain matin. Et ainsi de suite. Rien que cette opération empiète sur une bonne partie de la journée.

 

Ce n’est donc pas étonnant que j’ai retrouvé nos deux amis, heureux d’accomplir un tel projet mais également très fatigués, physiquement comme mentalement. Ayant vécu leur quotidien, je tiens d’autant plus à les féliciter ! Difficile en effet de vivre constamment dans la précarité, la promiscuité, surtout quand il fait froid comme maintenant ! A deux, 24 h sur 24 qui plus est ! Pour l’instant heureusement, la cohabitation à l’air de ne pas trop les déranger (nos deux amis se séparent régulièrement). A cela, doit-on ajouter le stress lié à leur sécurité; ils doivent constamment être sur leurs gardes, être attentifs. Cela tourne presque à l’obsession…Yves se promène d’ailleurs constamment une main dans sa poche, avec la bombe lacrymogène, prêt à dégainer, à chaque instant. J’avais donc deux gardes du corps remarquable !

Quand il fait trop froid, ils se battent pour trouver un endroit où dormir... Peu de personnes ont eu en effet le réflexe de nous offrir l’hospitalité! Et même en les mettant sur la voie avec des allusions explicites, peu réagissent favorablement !

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Fatigués aussi, même s’ils sont « là pour ça », de répéter toujours les mêmes choses quand ils effectuent leurs interventions ou quand ils présentent leur projet. Cela devient lassant de devoir tout reprendre à chaque fois depuis le début, avoir les mêmes questions, les mêmes réactions. Je les comprends !

Mais c’est aussi le prix à payer pour faire un voyage de la sorte ! Malgré la fatigue, nos deux amis n’ont donc jamais regretté de le faire ! Ils étaient d’ailleurs conscients des difficultés auxquelles ils devraient faire face bien avant de prendre la route ! Sans oublier que c’est avant tout une expérience humaine très riche... Ils en apprennent au final autant sur « l’Autre » que sur eux-mêmes…

Si j’ai tenu à vous écrire, c’est pour que tout un chacun se rende compte des efforts que Michel et Yves fournissent au quotidien. Peu de personnes sont prêtes à donner autant de leur temps, de leur énergie. Leur travail mérite véritablement le respect.  Plus que de leur écrire (car comme vous l’avez vu ils ont déjà beaucoup à faire !), chacun de nous devrait retirer l’enseignement que Michel et Yves tentent de faire passer à travers ce voyage : chacun, à son niveau, avec ses moyens peut contribuer à construire un monde qui soit plus en accord avec ses attentes. La plus belle preuve de reconnaissance et de soutien que nous pouvons donc leur faire est de nous investir à notre tour.

 

Florence

 

 

20 March 2006

Florence, Budapest, Virginie et Sandor, Veszprem

Vendredi 3  au mercredi 15 février,

 

Je vais chercher Florence à l’aéroport le vendredi 3 février au soir. Elle avait raté son vol de la veille mais, heureusement, elle a eu la possibilité de prendre celui-ci. Pour l’occasion nous nous sommes fait un petit plaisir : nous avons loué une chambre pour la nuit car il continue de faire très froid et dormir à trois dans la camionnette ne sera pas aisé.

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Après une bonne nuit et, surtout, une bonne douche, nous passons la journée à nous balader dans la ville : l’ « Andrassy utca », « La Place des Héros », « Le Château », « Le Parlement », « Le Bastion des pêcheurs » et nous terminons, épuisés, notre après-midi dans un bar au décor parisien. Le gérant est un fan de la capitale française et s’adresse à nous dans un français charmant. Moi qui suis parisien dans l’âme, ainsi que Florence, ce moment dans ce bar est un peu particulier.

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Yves a passé sa journée à bosser à l’Institut français et nous nous retrouvons le soir avec Virginie, l’une de nos amies parisiennes qui étudie le danois et se trouve à Budapest depuis à peine une semaine dans le cadre d’un échange Erasmus.

Nous pouvons, le soir même, nous garer devant chez elle et dormir dans l’appartement qu’elle partage avec Sandör, un hongrois fort sympathique. Mais après avoir terminé d’ « emménager » chez nos hôtes je traverse mon premier moment de difficulté. Une convergence de beaucoup de choses: le froid continuel, la précarité incessante, le squattage perpétuel des bars, notre sécurité et sans doute la présence de Florence qui me fait relâcher une pression devenue pesante… cela ne durera qu’un petit quart d’heure, juste le temps que ça passe.

Notre épreuve, nous la voulions, nous l’avons ! Ce qui est difficile est bien de tenir la durée, voilà le vrai challenge !

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Sandör nous propose de passer quelques jours chez ses parents qui habitent tout en bas du lac Balaton, dans le petit village de ?. Nous acceptons et partons le lundi matin. Mais nous ferons d’abord un arrêt à Veszprem, une ville non loin du lac.

medium_PICT0055.JPGPuisque aucune école n’a daigné répondre à nos demandes nous allons essayer, pour la première fois, les « demandes spontanées ». Album photo et dossier à la main, nous abordons le premier lycée que nous trouvons, puis le second. En deux tours de main, nous obtenons des interventions pour le mercredi.

Eh voilà ! Rien n’est si compliqué avec un peu de bonne volonté. Nous prendrons bien la peine d’éviter le troisième lycée de la ville, le bilingue français, qui, lui, avait déjà eu de nos nouvelles par Internet, trois semaines auparavant. Pour nous, c’est un joli pied de nez.

 

Nous ferons un second arrêt sur la presqu’île de Tihan. Spectacle grandiose ! S’offre à nous les 75 km du lac Balaton complètement gelé !!! Une mer de glace et un silence total. La seule chose que l’on entend, c’est, à intervalle régulier, les sons « galactiques » des mouvements de l’immense plaque de glace. Le coucher de soleil finit de graver ce moment « surnaturel » dans notre mémoire.

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Enfin nous arrivons chez les parents de Sandör. Nous sommes très bien accueillis et utiliserons l’allemand comme langue de communication. En effet, dans cette région, la langue de Goethe et encore très populaire, notamment à cause des touristes, souvent allemands ou autrichiens. Bonne nourriture, bonnes discussions, nous passons deux jours très sympathiques avec eux.

De bonnes interventions également dans la très jolie ville de Veszprem. Surprise interessante, Yves ira dormir chez Pierre, un etudiant, qui connaît des journalistes de la télé local. Le lendemain, nous passerons devant les caméras de « Sed TV ».

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Enfin, nous retournons à Budapest jusqu’au départ de Florence le dimanche 12 février. Son séjour avec nous fut assez court mais complet. Elle aura goûté à toutes les facettes de notre quotidien en à peine une semaine et nous laissera, d’ailleurs, un témoignage qui paraîtra sur le blog.

Nous avons également passé d’excellents moments avec Virginie et Sandör et constaté, une fois de plus, les bienfaits du programme Erasmus ou du Service Volontaire Européen, en discutant des nombreux échanges et des excellentes expériences que nous avions tous réalisés.

Enfin, la ville de Budapest nous laisse une impression mitigée. Certes, de belles choses, mais une ville avant tout monumentale qui, de notre point de vue, manquait un peu de charme. Reste qu’une ville en plein hiver n’est pas la même qu’en plein été.

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L’été !!! Comme nous l’attendons ! La fin de la neige et des températures négatives suffira déjà à notre bonheur. Direction Veszprem, où nous avons promis aux professeurs de revenir car ils ont beaucoup apprécié nos premières interventions.

Arrivés à quelques kilomètres de la ville, une voiture de police nous fait signe de nous arrêter. A notre tour de subir le fameux contrôle de routine. Or, une fois ce dernier réalisé, cette chère madame me dit que nous roulions à 66 Km/h alors que nous sommes en agglomération et que la vitesse est limitée à 50 Km/h !!! Je peux vous assurer que la route où nous nous trouvions est une double voie, quasiment dans la campagne et qu’aucun panneau n’indiquait les fameux 50 Km/h. Nous tentons de négocier mais les deux femmes sont intraitables. 10000 Forint d’amende, soit 40 € ! Elle nous fait un petit papier qui nous rassure, l’argent n’ira pas dans sa poche.

Que ceux qui se baladent en Hongrie prennent garde, les panneaux indiquant la vitesse autorisée sont quasiment inexistants, ce qui devient rapidement énervant car on ne sait jamais trop sur quel « pied danser ». L’amende se règle à la poste et il y a un guichet spécialement dédié à cette fonction. Les gens devant nous défilent et payent : 30000, 40000 Forint… Nous relativisons un peu notre amende sans manquer de penser que le « marché des contraventions » est décidément lucratif pour les Etats.

 

medium_PICT0010.JPGNous passerons deux jours à Veszprem, réaliserons encore 5 interventions dans nos deux lycées, puis partons pour l’Est de la Hongrie, la deuxième ville du pays, Debrecen.

 

Michel

 

19 March 2006

Hongrie, Budapest


1er février 2006

 

Nous arrivons dans la capitale en début d’après midi et trouvons de quoi nous garer dans une sorte de bois à proximité de beaux bâtiments. Nous mangeons rapidement et partons à la découverte de la ville. Nous sommes, en fait, juste à côté de la « Place des Héros » (« Hoesök tere » en hongrois) qui termine l’immense avenue appelée « Andrássy utca », classée aujourd’hui au Patrimoine mondiale de l’UNESCO.

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Alors que nous nous apprêtons à nous engager dans l’avenue, un immense drapeau français orne un bâtiment d’une rue parallèle. L’Ambassade ? Oui, c’est bien elle, du premier coup ! Seul problème, elle n’ouvre que le matin, bien entendu !

Une femme sort. Nous lui demandons si il est possible de voir l’ambassadeur ou l’un de ces conseillers. « Si vous voulez voir l’Ambassadeur, le voilà justement ! » nous répond-elle. Une Peugeot 607 se gare juste derrière nous et, sans se faire prier, nous accostons ce cher monsieur et ses collègues. J’imagine qu’ils ont dû, l’espace d’un instant, être victime d’une petite frayeur car notre style vestimentaire inspire plutôt la méfiance, ce qui est d’ailleurs voulu. Mais notre rapide présentation et l’utilisation d’un langage soutenu rassurent immédiatement nos interlocuteurs. Ils seront, d’ailleurs, extrêmement aimables et serviables. Adresse, numéro de téléphone, Institut français, ils restent 15 bonnes minutes pour nous écouter et nous donner des conseils.

Décidément, la réputation de mauvais accueil des ambassades françaises ne semble pas se vérifier avec nous, bien au contraire, et à notre plus grand plaisir.

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Nous nous dirigeons alors vers l’Institut français. Nous sentons bien que nous sommes dans une capitale. La ville est avant tout monumentale. Nous descendons la très impressionnante « Andrássy utca » puis tombons sur le Danube qui, ici, contrairement à Prague, est immense. Il fait froid et le brouillard, même léger, ne permet pas de voir à plus de 500 mètres.

S’offre à nous le fameux « Pont de chaîne » au pied du château de Buda. Ce dernier est assez impressionnant mais nous sommes finalement déçus par ce dernier . Il a toujours l’air tellement immense sur les photos. Il est beau, certes, mais pas vraiment exceptionnel, de notre point de vue, bien sûr ! Par contre, beaucoup plus inattendu sont les blocs de glace qui flottent à la surface de l’eau. Avec le froid et le brouillard on se croirait sur la banquise !

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Enfin nous trouvons l’Institut français. Nous serons une fois de plus très bien accueillis. Mais si ce n’est nous donner les adresses des différentes Alliances françaises et autres lycées français, on calme rapidement nos ardeurs en nous informant qu’en Hongrie, il est très difficile de rentrer dans les établissements scolaires.

Après une explication plus détaillée et trop longue à rapporter ici, nous comprenons mieux pourquoi, pour la première fois depuis le début de notre voyage, personne n’avait répondu à nos demandes Internet pourtant écrites trois semaines auparavant.

medium_PICT0105.JPGJe suis immédiatement déçu. Allez savoir pourquoi, je voyais la Hongrie comme un pays plutôt original au milieu de tous ses voisins slaves et germanophones, si ce n’est les Roumains qui sont latins. J’en attendais sans doute des surprises, enfin un peu de nouveauté. Or pour le moment, nous n’avons encore aucune intervention de prévue et aucune qui se profile à l’horizon. Allons-nous passer notre séjour en Hongrie à se contenter de faire du tourisme ? Nous finirons la journée à la cafétéria de l’Institut et rentrons à la camionnette vers 20h.

 


La soirée nous réserve une petite surprise. Après avoir terminé de manger, Yves sort de la camionnette pour vider notre bidon d’eau usagée. A peine sorti, il me regarde en fermant la porte et me dit « pas de bol, police juste devant nous et ils me regardent ! ». Merde ! Nous nous souviendrons que le camping sauvage est interdit en Hongrie.

Yves monte à l’avant de la camionnette est fait mine de regarder la carte routière. Après cinq bonnes minutes, il revient et me dit qu’il ne sait pas quoi faire car « les flics » sont toujours là. Je propose de venir devant avec la batterie (que nous sortons maintenant à chaque arrêt prolongé afin de la protéger du froid) et de s’amuser à trafiquer le moteur… ce que nous faisons.

On démarre la voiture et nous nous interrogeons. En fait les policiers sont à une vingtaine de mètres devant nous, sur le bord de la route, et arrêtent des voitures. Ils n’ont plus l’air de faire attention à nous. Comme nous avons trouvé une bonne place, on ne voudrait guère arpenter toute la ville pour en trouver une autre.

Nous décidons alors de partir nous balader un petit quart d’heure, le temps qu’ils s’en aillent. A notre retour, ils sont partis, mais une voiture de police qui arrive de face s’arrête à notre niveau, de l’autre côté de la route. « Monsieur l’agent » n’est donc pas tombé de la dernière pluie, eux aussi sont partis faire un petit tour mais ne semblent pas nous avoir oublié. Nous montons à l’avant de la camionnette, eux sortent de leur voiture. Alors que j’étais persuadé qu’ils allaient venir nous rendre une petite visite, ils commencent à nouveau, mais cette fois-ci dans le sens inverse de ceux de tout à l’heure, à arrêter des voitures.

Nous ne savons plus quoi penser ! Quel que soit le nœud de l’affaire, nous décidons qu’il est temps de filer une fois pour toute. Nous dormirons sur un autre parking dans un quartier résidentiel, sans savoir si nous l’avons échappée belle ou si c’est notre imagination qui nous a joué des tours.

 

Michel

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