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30 April 2006

Témoignage Slovénie

 

Merci au témoignage de madame Nataša Žugelj et de ses étudiants de la Faculté des Lettres à Ljubljana.

Intervention du lundi 6 mars.

 

  • Nataša Žugelj – témoignage

Lundi 6 mars mes étudiants en première année de français et moi avons assisté à une intervention de Yves et Michel à la Faculté des Lettres à Ljubljana. Même si les étudiants étaient un peu réservés dans leurs échanges avec les deux intervenants, nous étions tous d'accord, après une heure et demie de débat, que Michel et Yves nous ont incités à surmonter nos préjugés sociaux et culturels. 

Leurs explications soulignent l'importance d'une bonne entente entre les peuples, non seulement dans le cadre de l'Union européenne, mais sur une échelle plus large, à savoir, sur toute notre planète. Par ailleurs, elles mettent en valeur le rôle de la tolérance, du respect de l'autre, de l'ouverture de l'esprit, de l'acquisition du savoir, etc. Bref, Yves et Michel transmettent des messages que l'on ne peut que saluer dans notre monde qui, trop souvent, nous renvoie une image opposée à tout ce qu'on vient d'énumérer.

Donc, je recommande vivement cette intervention à tous ceux qui souhaitent construire un monde meilleur.

Bonne continuation du projet!  

Nataša Žugelj, lectrice de français

 

Traduction slovène:

V ponedeljek 6. marca sem s študenti prvega letnika francoščine na Filozofski fakulteti v Ljubljani prisostvovala predavanju Yvesa in Michela. Čeprav so bili študentje sprva pri odgovorih na vprašanja bolj zadržani, smo se po uri in pol vsi strinjali, da sta nam Yves in Michel pomagala premagati naše družbene in kulturološke predsodke.

Njune razlage poudarjajo kako pomembno je dobro razumevanje med narodi, ne samo v okviru Evropske unije, temveč širše, povsod po našem planetu. Prav tako izpostavljata vlogo strpnosti, spoštovanja soljudi, odprtosti duha, pridobivanja novih znanj, ipd. Yves in Michel torej posredujeta sporočila, ki jih v današnjem svetu kjer zgoraj omenjene kvalitete nimajo prave teže, lahko samo pozdravimo.

Predavanje obeh gospodov zato lahko samo toplo priporočim vsem, ki želijo obrniti svet na bolje.

Veliko sreče pri izpeljavi projekta!

Nataša Žugelj, lektorica za francoski jezik

 

  • Témoignage des étudiants:

- "La présentation était très intéressante et pleine d'humour. J'ai découvert beaucoup de nouveaux aspects de la notion d'identité et de l'Union européenne. Je pense que Michel et Yves travaillent sur un projet très intéressant. Ils étaient très sympathiques."

 

- "C'était très intéressant et utile. Les présentateurs étaient gentils, ouverts, communicatifs, amusants et sympathiques."

 

- "La présentation était très intéressante car j'aime voyager. Le projet de Michel et d'Yves et une bonne manière de conjuguer les voyages et l'apprentissage de l'idée européenne. Les questions présentées et les interprétations étaient importantes et difficiles. L'idée de l'influence des identités différentes est très importante."

 

- "The presentation was sooooo good mainly due to the optimism of the presenters. The presentation was done in such an interesting way and they showed us a totally new approach to the EU."

 

- "Ce projet prouve que les jeunes ont la possibilité de coopérer avec les institutions européennes. Je regrette qu'on ait pas eu assez de temps pour la discussion."

 

- "Predstavitev mi je bila zelo všeč, saj je bila sproščena, polna improvizacije, na nek način izzivalna in razumljiva tudi zaradi govorice teles. Tudi njune izkušnje iz potovanja so bile zelo zanimiva, kakor tudi podatek, da za tako idejo lahko dobiš denar v Evropi."

 

- "Predavanje prejšnjega tedna je bilo nedvomno zanimivo, dinamično, poučno in primerno naši študijski smeri. Mislim, da je bilo dobro slišati izkušnje popotnikov in prostovoljcev iz prve roke in tako neposredno doživeti, kaj pomeni ''evropski projekt''. Bistveno me je pritegnila vsebina predavanja, ki mi je pokazala nekaj novih pogledov na evropsko identiteto, prihodnost Evropske unije in mobilnost znotraj nje."

 

- "Predavanje se mi je zdelo zelo zanimivo in aktualno. Še posebej tisti del o identitetah. Danes, v Evropski uniji na začetku 21. stoletja, je to vprašanje še kako aktualno, z vstopom Slovenije v EU pa je postalo še kompleksnejše, saj je družba v kateri živimo multikulturna. Pomembno se mi zdi dejstvo, da se zavedamo tako svoje ''slovenskosti'' kot tudi ''evropskosti''."

 

 

29 April 2006

Analyse Slovénie

 

SLOVÉNIE

 

Cet article va peut-être décevoir ceux qui souhaitaient recueillir notre point de vue sur la Slovénie. En effet, ayant sacrifié ce pays sur l’autel du travail et du repos, nous avons passé 12 jours sur 14 à l’Institut français et à l’Instituto Cervantes de Ljubljana.

Notre expérience ne nous permet donc pas d’en tirer une véritable analyse. A moins de synthétiser l’ensemble des connaissances que nous avons tiré de nos différentes lectures. Or tel n’est pas notre but.

 

 

    Lever un malentendu

 

        Il convient de lever un malentendu sur la nature de notre voyage et des articles que nous rédigeons.
 

Nous ne sommes ni des guides touristiques, ni des encyclopédistes. A ceux qui veulent une information complète sur les pays que nous traversons, il existe en France, comme dans tous les pays démocratiques bénéficiant de la liberté d’expression, une infinité de moyens de connaître tout sur tout. Livres, magazines, Internet, journaux, Cdrom, encyclopédies, reportages télé, etc. Il est donc tout à fait inutile, à nos yeux, de simplement reproduire ce qui est accessible par un simple clic de souris ou la lecture d’un quelconque support papier.

Si nous avons décidé d’entreprendre ce voyage c’est pour acquérir un nouveau point de vue, celui de l’expérience sensible directe. Cette expérience n’a pas pour but de se substituer à notre culture livresque mais elle doit pouvoir la compléter.

 

        La subjectivité de toute expérience... 

Or cette nouvelle expérience, comme n’importe quelle expérience, est et ne peut être que partiel et partial. Est-il vraiment utile de le préciser ? Nous n’avons jamais eu la prétention de tout savoir sur un pays en y séjournant seulement une quinzaine de jours. Et nous n’aurions pas davantage cette prétention même après avoir passé 15 ans dans un pays.

Comme nous l’expliquons dans nos interventions, notre appréciation du monde est le résultat de notre histoire personnelle, de l’environnement qui nous entoure, bref, de notre expérience au sens le plus général du terme. Or cette expérience est avant tout unique et donne à chacun d’entre nous, avant d’être français ou slovène, un caractère, une sensibilité personnelle particulière. Voilà pourquoi les habitants de Maribor ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de Ljubljana ou encore de Koper. Les habitants de la campagne ne sont pas tout à fait les même que les citadins. Et les citadins d’une petite ville ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux qui habitent dans une plus grande métropole. Idem entre ceux qui habitent la montagne et ceux qui habitent la plaine ou encore la côte. Idem entre ceux qui sont architectes, boulangers, coiffeurs ou encore dentistes. Et pourtant toutes ces personnes sont des Slovènes.

 

        ... ne lui enlève pas toute sa crédibilité!

 
Alors laquelle va-t-elle bien pouvoir me dire la vérité sur la Slovénie ? La réponse est évidemment simple : toutes et aucunes ! Chacun détient une partie de la vérité mais malheureusement jamais les clés de la compréhension totale qui reste, elle, pour toujours inaccessible. Voilà pourquoi chaque point de vue est intéressant car il a toujours quelque chose à nous apprendre, à condition, bien sûr, qu’il ne s’érige pas en vérité absolue. Nous sommes partis non pas chercher la vérité mais un nouveau point de vue, une expérience, et cette expérience nous semble légitime, comme toutes les autres. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons la partager.

Ayant subi de nombreuses critiques de la part de personnes qui tentent de nous convaincre que nous avons vécu la mauvaise expérience et donc que ce que nous rapportons dans nos articles est faux ou sans fondements, il nous a semblé utile de préciser cette évidence.

 

 

    Alors que dire de la Slovénie ? 

 

Peut-être allons nous encore attirer les critiques si nous mentionnons le fait qu’au milieu de la nuit, sur un parking de Koper, alors que nous dormions dans notre camionnette, nous fumes tirés de notre sommeil par quelques individus qui ont passé une vingtaine de minutes à dérober les quatre roues de la petite voiture sportive qui se trouvait à côté de nous. On va nous dire qu’à cause de nous tout le monde va croire que les Slovènes sont des voleurs de roues de voitures alors que ce n’est pas vrai… sans blagues ?

Par contre on va nous féliciter de dire qu’un soir, un policier en civil nous surprenant dans notre camionnette, à Ljubljana, se montrera particulièrement conciliant alors que le camping sauvage est interdit. « Don’t worry ! », répondra-t-il, « you are in Europe ! ». Bien, cela veut donc dire que tous les policiers slovènes sont sympas. Je ne le crois pas !

 

Alors quoi qu’on en pense, en quelques lignes, nous allons relater notre mince expérience et ce que nous en avons retenu de ce pays où nous avons passé 14 jours dont 12 dans la capitale. Nous avons visité trois villes (Koper, Piran et Ljubljana) et réalisé 4 interventions (Instituto Cervantès, université des Sciences sociales, université de philosophie et devant des jeunes du Rotary Act).

Nous avons parcouru un pays magnifique qui mérite bien son surnom de « petite suisse » car les montagnes sont omniprésentes. La côte est très « méditerranéenne » comme le prouve la jolie ville de Koper, (le seul port de la Slovénie), et la superbe ville de Piran. En général, les paysages comme le style architectural des villes nous font comprendre que nous sommes en Europe.

Nos interventions furent « ordinaires ». Nous discuterons entre autre, avec des étudiants, du problème de la minorité italienne qui vit dans le sud du pays et de l’incompréhension qui persiste souvent entre cette minorité et le reste des Slovènes. Une élève éduquée dans les deux cultures nous dira son chagrin face à la persistance de tensions basées sur des préjugés ou encore des faits historiques qui ne sont plus d’actualité. Enfin, pour la première fois, nous réaliserons une intervention dans un Instituto Cervantès, celui de Ljubljana, où nous parlerons en espagnol, en français et en anglais. Dimension et ambiance européenne garantie.

 

Voilà, malheureusement, tout ce que nous pouvons partager de notre séjour en Slovénie qui fut avant tout consacré à nous reposer et à nous mettre à jour dans notre travail. Par contre, notre séjour en Croatie, entièrement planifié par les Jeunes Européens Fédéralistes de ce pays, promet d’être autrement plus complet.

 

Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

 

 

LA SLOVENIE,EN BREF :
 
medium_800px-Europe_location_SLO.2.png
 

 

  • Son nom :

’’Slovenija’’, la Slovénie.

NB : Le mot ’’Slovénie’’ viendrait du mot ’’slave’’ dont une étymologie (non scientifique mais souvent avancée...) serait en étroite relation avec le terme ’’slovo’’ (i. e : le ’’mot’’) : terme ethnocentrique par lequel les peuples slaves se désignent en tant que ’’peuple du verbe’’. Et ce, par opposition à tous les autres peuples dont ils ne comprennent pas la langue : sabir incompréhensible à leurs yeux.

 

  • Superficie :

20 256 km².

 

  • Drapeau :

medium_600px-Flag_of_Slovenia.svg.2.pngLe drapeau national de la Slovénie (adopté le 24 juin 1991) est un drapeau tricolore horizontal ’’blanc, bleu, rouge’’ reprenant les couleurs panslaves du XIXe siècle.

Un drapeau qui a la particularité d’être frappé d’un écu armorié où figurent une représentation armoriale des paysages de ce pays : montagnes (i. e : trois pics des Alpes, dont le Mt Triglav, plus haut sommet slovène avec ses 2864 m) et rivières (i. e : Drave et Save) ; écu surmonté de trois étoiles d’or à six branches provenant des armes traditionnelles de l’ancien comté de Selje (fin XIVe / début XVe siècle).

 

  • Hymne national :

Il s’agit de la septième strophe du poème ’’Zdravljica’’ (Un Toast, 1844) du poète national slovène France Preseren (XIXe siècle) :

Il s’agit là d’une invocation à l’amitié entre les peuples et à la fraternité humaine, à l’imitation de l’hymne à la joie de Schiller. C’est un hymne à la liberté... et au vin, qui parle de la coexistence des petites et grandes nations du monde dans la paix, dans l’égalité et dans le respect de chacun.

 

  • Fête nationale :

Tous les 25 juin, en référence au 25 juin 1991, date de la proclamation de l’indépendance de la Slovénie.

 

  • Capitale :

La capitale de la Slovénie est la ville de Ljubljana, ’’l’endroit où l’on se sent bien’’, ville dont la légende nous dit qu’elle aurait été fondée par le héros mythologique grec Jason, au retour de son expédition en Colchide où il aurait dérobé la fameuse toison d’or.

Nb : La ville de Ljubljana (anciennement Laybach) compte aujourd’hui environ 250 à 350 000 d’habitants.

 

  • Principales grandes villes :

Bled, Celje, Koper (25 000 habitants), Maribor (100 000 habitants), etc.

 

  • Population :

La Slovénie compte aujourd’hui près de 2 millions d’habitants dont environ 90% de Slovènes et 10% de minoritaires essentiellement croates, serbes, bosniaques, hongrois et italiens.

 

  • Langues parlées :

Principalement le slovène, langue officielle de l’Etat, sans parler des minorités croates, hongroises et italiennes.

 

  • Religions principales :

Catholicisme (75 à 90%), avec des minorités serbes orthodoxes, protestantes (surtout pentecôtistes), musulmanes, israélites, etc.

 

  • Adhésion à l’UE :

Après avoir officiellement signé un accord d’association avec l’UE dès juin 1996, la Slovénie entre officiellement dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (comme prévu par le Traité de Nice de décembre 2000...).

 

  • Formalités de séjour :

Pour séjourner en Slovénie, les ressortissants des pays de l’UE doivent se munir de leurs pièces d’identité en cours de validité.

 

  • Régime politique :

La République de Slovénie, Etat unitaire, est une république parlementaire dans laquelle le pouvoir suprême appartient à un Parlement bicamérale composé de deux chambres : les ’’Drzavni Zbor’’ et ’’Drzavni Svet’’ (i. e : Assemblée nationale et Conseil national).

L’Assemblée nationale (’’Drzavni Zbor’’), élue au suffrage universel (scrutin mixte) tous les quatre ans, détient le pouvoir législatif : elle fait les lois, vote le budget et investit le gouvernement.

Elle travaille sous le contrôle d’une Chambre haute dénommée ’’Drzavni Svet’’ (i. e : ’’Conseil national’’), Sénat composé de membres élus directement ou élus par l’intermédiaire d’un collège électoral) qui peut opposer un droit de véto aux décisions prises par la Chambre basse.

Le Chef de l’Etat (Président de la République) et directement élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois seulement. Parmi ses fonctions, il nomme le Premier ministre en fonction du résultat des élections législatives.

Actuel chef de l’Etat (Président de la République)

Janez Drnovsek, libéral démocrate (Pdt depuis 2002, élu pour un mandat de cinq ans).

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Janez Jansa, social-démocrate (PM depuis 2004).

 

  • Monnaie :

Le tolar (SIT) ( 1 SIT = 100 stotin).

NB : La Slovénie projette de rejoindre la zone euro en janvier 2007. (Nb : 1 SIT = 0,005 euro).

 

  • Economie :

La Slovénie est, parmi les pays ayant rejoint l’Union européenne en 2004, celui qui possède le niveau de vie le plus élevé. Les récentes profondes mutations des structures économiques ont permis la mise en place d’une économie de marché stable, caractérisée par une réduction de l’inflation et du déficit commercial et budgétaire.

L’agriculture occupe une place moindre dans l’économie et en couvre qu’à moitié les besoins alimentaires du pays. Compte tenu du relief montagneux, les terres cultivables sont peu nombreuses. Les deux principales activités sont l’élevage et le vignoble.

C’est l’industrie qui est le véritable moteur de l’économie. Avec des ressources naturelles importantes (plomb, zinc, charbon, pétrole), le secteur industriel est performant mais aussi diversifié. A côté des activités traditionnelles comme la sidérurgie et la métallurgie, on trouve des industries modernes comme l’électronique ou l’agroalimentaire.

Ouverte sur l’extérieur, l’économie slovène tire ses principaux revenus des exportations. La position géographique de la Slovénie, voie de communication entre l’Adriatique et l’Europe centrale, est un atout majeur. De plus, les privatisations et la politique de libéralisation attirent les investisseurs étrangers aujourd’hui en nombre croissant.

 

  • Un peu d’Histoire :

medium_232px-Coat_of_Arms_of_Slovenia.svg.png

 

 

 

 

 

 

 

Les armoiries de la Slovénie

Les Slaves slovènes occupent cette région située entre Alpes, Danube moyen et golfe de Trieste à partir de la fin du VIe siècle de notre ère.

Là, ils fondent un Etat slave momentanément indépendant (aux VIIe et VIIIe siècles), bientôt soumis aux bavarois, intégré à l’Empire franc, placé sous la tutelle impériale germanique (au Xe siècle) puis sous la dynastie impériale autrichienne des Habsbourg (à partir du XIVe siècle) (avec une brève période d’administration française ’’napoléonienne’’, entre 1809 et 1813).

Relativement épargnés par la flambée nationaliste du XIXe siècle, les Slovènes n’en connaitront pourtant pas moins une attirance certaine (courant de pensée alors dit ’’Illyrisme’’) pour leurs voisins slaves du sud, serbes et croates, avec lesquels ils songent alors à fonder un Etat commun ’’sud-slave’’ : la Yougoslavie.

Ce qui vaudra alors à la Slovénie d’être intégrée, après les traités de Versailles, Saint-Germain et Trianon (de 1919-1920), au futur royaume de Yougoslavie (devenue République populaire fédérative en 1946).

Après après proclamé son indépendance (en juillet 1990), confirmée par référendum (plus de 88% de OUI) en décembre 1992, la Slovénie allait connaître une dizaine de jours de combats avec l’armée fédérale yougoslave pour son indépendance (en juin-juillet 1991 ; 66 morts), avant que celle-ci ne soit finalement reconnue par la Yougoslavie (en juillet 1991), puis par la communauté internationale (en janvier 1992).

Associée à l’UE dès juin 1996, elle entre officiellement dans l’UE en mai 2004.

L’Histoire de la Slovénie croise celle de la France par l’intermédiaire de quelques grands personnages historiques : Marmont, Junot et Fouché (gouverneurs ’’napoléoniens’’, entre 1809 et 1813, de ces ’’Provinces illyriennes’’ dont l’actuelle Slovénie fasait alors partie...), le romancier Charles Nodier (qui vécut à Laybach à la même période...) et Charles X, dernier roi bourbon de France (décédé - en 1836 - à Gorizia, en exil sur ces terres ’’habsbourgeoises’’ et depuis lors enterré au monastère de Kostanjevica, près de Nova Gorica).

 

  • Personnages célèbres :

Les érudits ’’yougoslaves’’ Jernej Kopitar et, surtout, France Preseren (XIXe siècle), l’architecte Joze Plecnik (rénovateur du centre de Ljubljana, au XIXe siècle).

L’abbé catholique Anton Korosec (chef du mouvement national chrétien slovène au début du XXe siècle, président du ’’Comité national yougoslave’’ de Zagreb et fondateur de la Yougoslavie), le ’’Père de l’indépendance’’ Milan Kucan (Président de la Slovénie indépendante, en 1990-1991 et de 1992 à 2002).

De même, juste signaler que le fameux dictateur yougoslave Tito (Josip Broz) (au pouvoir de 1945 à 1980) était certes croate par sa mère, mais aussi d’origines slovènes de par son père.

Enfin, autant citer les célébrités sportives du pays : les fameux footballeurs Srecko Katanec (qui avait joué dans la grande équipe de Yougoslavie du début des années 1990, avant de devenir entraîneur de l’équipe nationale de Slovénie) et le milieu de terrain et meneur de jeu Zlatko Zahovic (le ’’Zidane’’ slovène).

Ainsi que, dans un tout autre domaine, le dessinateur de bandes dessinées Tomaz Lavric.

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.slovenia-tourism.si

 

 Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org

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28 April 2006

Livre identité, interculturel.

 

LES IDENTITES MEURTRIERES

Amin Maalouf

 

Un livre simple, clair, accessible. En moins de 200 pages, Amin Maalouf lance un cri du cœur. Il s’attelle, sans complication intellectuelle, à la lourde question de l’identité. Cette identité par essence complexe mais qui trop souvent, par simplification et replis sur soi devient agressive, revancharde, intolérante et « meurtrière ».

Amin Maalouf, a vécu jusqu’à l’âge de 27 ans au Liban, mais il vit depuis 22 ans en France. Et le tout début de son livre s’insurge contre une vision de l’identité qui reste avant tout, sur l’ensemble de la planète, « ethnique ». Lorsqu’on lui pose la question de savoir « s’il se sent plutôt libanais ou plutôt français », il a coutume de répondre « aucun des deux » et, bien évidement, reste, de par cette réponse, incompris. Alors même qu’il explique que son identité est la somme de son expérience vécue et que cette expérience comprend une moitié de vie au Liban, une autre moitié en France, et l’apport de milliers, de millions d’autres expériences, on lui répond qu’il a raison, qu’il a bien fait de parler de la sorte, mais dans l’oreille, on lui glisse tout de même la question « mais dites-nous, franchement, au fond, vous vous sentez plutôt Libanais ou plutôt Français ? ». Voilà tout le drame de l’histoire ! Même si en théorie les hommes sont capables de comprendre que l’identité est par essence complexe, il n’en reste pas moins que dans la pratique, ils continuent de se comporter comme les garants d’une vision ethnique du monde. La preuve est que l’on nous somme de choisir, si bien que tous ceux qui portent en eux une histoire un peu plus atypique que la majorité des leurs sont rejetés, ou se trouvent déchirés et incomplets face à l’impossibilité de vivre la complexité de leur identité. Le plus navrant est que même cette « majorité » est dans son ensemble formée d’une infinité d’identités plus complexes les unes que les autres, mais elle en reste largement inconsciente. De fait, un Suédois pourra se trouver plus de point commun avec un Hongrois qui pratique la même religion que lui et appartient à la même « catégorie sociale » qu’avec son propre voisin avec qui, pourtant, il partage la même langue et la même nationalité.

Alors qu’est-ce qui fait notre identité ? La religion ? La nationalité ? La profession ? Nos activités sportives ? Nos idéaux ? Notre style vestimentaire ? Assurément ni l’un, ni l’autre, mais l’ensemble de ces composantes. Si bien que si je partage ma religion musulmane avec plusieurs milliards d’autres personnes, si je partage ma citoyenneté slovène avec deux millions d’autres personnes, si je partage mon goût pour la natation avec plusieurs millions d’autres personnes et si je partage mon amitié pour untel avec quelques dizaines d’autres personnes, je ne partage, avec PERSONNE, l’intégralité des composantes de mon identité. Chacun est unique de par son histoire, son expérience particulière et les multiples facettes de son identité.

Alors pourquoi faut-il toujours qu’une partie de cette identité en vienne à éclipser toutes les autres au point de devenir la seule et unique identité ? Pourquoi faut-il que cette dernière finisse par s’opposer aux autres et, trop souvent, se transforme en « identité meurtrière » ? C’est à cette question que tente de répondre, avec simplicité et efficacité, le livre d’Amin Maalouf.

J’aime particulièrement la conclusion que nous partageons entièrement, Yves et moi, avec l’auteur. Il ne souhaite qu’une seule chose quant à l’avenir de son livre, à savoir que son « petit-fils, devenu homme, le découvrant un jour par hasard dans la bibliothèque familiale, le feuillette, le parcoure un peu, puis le remette aussitôt à l’endroit poussiéreux d’où il l’avait retiré, en haussant les épaules, et en s’étonnant que du temps de son grand-père, on eût encore besoin de dire ces choses-là ». Il en est de même pour nos interventions dans les écoles. Tous sont surpris de notre réflexion sur l’identité, préalable nécessaire à toute réflexion sur l’identité de l’Union européenne. Combien de fois nous a-t-on répété « nous n’avions jamais eu ce genre de débat ! », « on ne nous avait jamais parlé de cette manière de l’Union européenne et du monde », « on ne parle jamais de ça en classe », « je n’avais jamais envisagé mon identité de ce point de vue » et tous ces professeurs ravis qui nous demandent toujours plus d’interventions, qui regrettent de ne pouvoir en faire bénéficier toutes leurs classes ou encore qui regrettent que ce genre de sujet ne soit pas abordé à l’école. Certes, nous sommes heureux de tant d’enthousiasme et de tous ces élèves et professeurs qui nous répètent sans cesse que ce que nous faisons est « utile » et « important ». Pourtant il ne faut pas s’y tromper, si nous réalisons ce projet, c’est avant tout pour que ce genre de débat n’ait plus lieu d’être, que la complexité de l’identité de chacun ne soit plus seulement une idée théorique, ce qui n’est déjà pas le cas pour tout le monde, mais bien une réalité vécue au quotidien, quelque chose de normal et d’évident. Notre but est donc simple : que notre travail devienne inutile, tout comme le livre de Amin Maalouf.

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CITATIONS :

 

- « Qui, dans l’Europe d’aujourd’hui, ne perçoit pas un tiraillement, qui va nécessairement augmenter, entre son appartenance à une nation plusieurs fois séculaire – la France, l’Espagne, le Danemark, l’Angleterre… - et son appartenance à l’ensemble continental qui se construit ? Et que d’Européens ressentent aussi, du Pays basque jusqu’à l’Ecosse, une appartenance puissante, profonde, à une région, à son peuple, à son histoire et à sa langue ? Qui aux Etats-Unis, peut encore envisager sa place dans la société sans références à ses attaches antérieures – africaines, hispaniques, irlandaises, juives, italiennes, polonaises ou autres ? […] si ces personnes elles-mêmes ne peuvent assumer leur appartenances multiples, si elles sont constamment mises en demeure de choisir leur camp, sommées de réintégrer les rangs de leur tribu, alors nous sommes en droit de nous inquiéter sur le fonctionnement du monde.

« Mises en demeure de choisir », « sommées », disais-je. Sommées par qui ? Pas seulement par les fanatiques et les xénophobes de tous bords, mais par vous et moi, par chacun d’entre nous. A cause, justement, de ces habitudes de pensée et d’expression si ancrées en nous tous, à cause de cette conception étroite, exclusive, bigote, simpliste, qui réduit l’identité entière à une seule appartenance, proclamée avec rage.

C’est ainsi que l’on « fabrique » des massacreurs, ai-je envie de crier ! Une affirmation un peu brusque, je l’admets, mais que je me propose d’expliciter dans les pages qui suivent. »

- « Une vie d’écriture m’a appris à me méfier des mots. »

- Tous les éléments constitutifs de notre identité sont comme « les gênes de l’âme ».

- « Il m’arrive de faire quelquefois ce que j’appellerais « mon examen d’identité », comme d’autres font leur examen de conscience. »

- « C’est justement cela qui caractérise l’identité de chacun : complexe, unique, irremplaçable, ne se confondant avec aucune autre »

- « L’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence. »

Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

Source photo: http://www.amazon.fr 

 

16:15 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (0)

18 April 2006

Ljubljana


27 février au 10 mars


                                                         

Départ de Koper. Lorsque nous sortons de notre camionnette, après notre nuit agitée, nous comprenons mieux pourquoi nos voleurs étaient si long: l'Opel Tigra qui se trouve à côté de notre vehicule n'a plus de roues et repose sur quatre petites briques. C'était notre premier vrai frisson du voyage!
 

Notre départ n’est pas très amusant : à peine arrivés sur l'autoroute, la neige tombe à nouveau. Décidément, cet hiver est interminable ! Nous arrivons à Ljubljana en début d’après midi et trouvons rapidement une place proche du centre ville. La capitale Slovène est une petite ville de 300000 habitants et l’on fait rapidement le tour du centre ville. En nous dirigeant vers ce dernier nous tombons directement sur l’Institut français dans lequel nous sommes attendus. Son directeur, très aimable, nous invitera à prendre une douche chez lui le soir même et à partager une excellente discussion dans un restaurant. Puis, pendant 12 jours, nos journées vont beaucoup se ressembler.

                                                              

Notre but en arrivant à Ljubljana était de nous reposer et surtout de rattraper notre montagne de travail en retard. Pour ce qui est du repos, nous ne pourrons remplir notre mission convenablement. N’ayant trouvé aucun endroit où loger, nous dormirons toujours dans notre camionnette et le froid persistant nous rendra même malade pendant quelques jours, pour la première fois depuis le début du voyage. Par contre, au niveau du travail, nous serons pleinement satisfait. Nous passerons nos matinées et après midi à l’Institut français ou à l’Instituto Cervantès (donc l’institut espagnol) et nos soirées toujours dans le même bar.


Nous ferons également quatre interventions. La première à l’Instituto Cervantès, la seconde à l’Université de Sciences sociales, la troisième à l’Université de philosophie dans la section des langues romanes et la dernière, tout à fait inattendue, devant un groupe de jeunes du Rotary Act (branche jeune du Rotary Club).


Nous n’avons pas grand-chose à raconter de notre séjour dans cette très jolie ville puisque nous avons passé tout notre temps à travailler. Si ce n’est, peut-être, une anecdote amusante avec la police. Un soir, je rentre à la camionnette et je remarque un type avec un téléphone portable à l’oreille qui se ballade dans le parking. A mes yeux il est louche. J’en touche quelques mots à Yves qui était rentré vingt minutes avant moi. Surprise, le type était déjà là lorsque Yves est rentré. Je veux en avoir le cœur net et je sors de la camionnette. Je tombe presque nez à nez avec lui et un second qui sont, apparemment, en train de contrôler une voiture. Le second m’interpelle. Je ne comprends pas. Il me parle directement en anglais et me demande si la voiture m’appartient. Puis il veut savoir si je dors dedans et si je suis seul. Je lui réponds que je suis avec un ami et qu’il nous arrive, en effet, de dormir dans la camionnette. Il veut voir l’intérieur. Je veux savoir d’abord à qui j’ai à faire. Il me répond qu’il est de la police… bien sûr ! Je lui montre l’intérieur de la camionnette où Yves, surpris, salut ce brave monsieur. Ok ! Enfin, il veut savoir combien de temps nous allons rester. Je lui dis que nous resterons à peine une semaine (nous resterons dix jours encore). Ok, pas de problème. Cool ! Tant qu’à faire, je m’informe pour savoir si le camping sauvage est autorisé. La moue sur son visage semble plutôt signifier le contraire mais il me répond que c’est bon, « it’s ok, you are in Europe ! ». Eh bien, si tous les policiers que nous pouvions rencontrer étaient comme ceux là… .

Enfin, dernier fait marquant. En une après-midi, le dimanche 5 mars, il est tombé, en à peine quelques heures, près de 50 centimètres de neige, alors que cette dernière commençait à disparaître. Certes, le spectacle était stupéfiant et vous pouvez admirer ce dernier dans la galerie photo. Mais cela nous désespère également. Nous n’en finirons donc jamais avec la neige !

                                                          


Le 11 mars au matin, l’heure du départ a sonné. Tant mieux ! Nous commencions sérieusement à nous ennuyer de bosser du matin jusqu’au soir. De plus nous n’avons vu quasiment personne pendant notre séjour. C’est un peu dommage pour la Slovénie qui fût « sacrifiée » sur l’autel du travail. Mais nous avons été très efficace et notre séjour en Croatie, entièrement planifié par la section des Jeunes Européens de ce pays, promet d’être bien remplie. De plus, notre départ se fait sous un soleil printanier sublime. Notre destination, Zagreb, n’est qu’à quelques centaines de kilomètres de Ljubljana.

Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

15 April 2006

Bande dessinée, guerre.

Notes pour une histoire de

guerre

 

Scenariste, dessinateur: Gipi, de son vrai nom Gian Alfonso Pacinnotti.

Bande dessinée Traduit de l’italien par Hélène Dauniol-Remaud.

La ville fut florissante, puis en ruine, enfin, et c’était incroyable, elle fut florissante de nouveau.

Dans un pays ravagé par la guerre, trois jeunes garçons de 17 ans, Christian, Stéphane dit P’tit Kalibre et Julien sont confrontés à une société de non-droit qui n'a plus d'autre règle que celle du plus fort. Ils essayent tant bien que mal de survivre dans cet environnement hostile, en vivant de petits larcins en marge du conflit… Ces trois adolescents errent tant bien que mal dans une guerre civile dont ils ne comprennent pas la trame ni les enjeux. Leur vie bascule quand, Félix, un milicien profitant de ces circonstances sinistres, leur propose de se joindre à lui et de prendre part à ses multiples trafics. Les trois jeunes, acceptant cette terrible proposition, vont peu à peu sombrer dans la délinquance, la violence, et le crime…

Une des particularités de cette histoire est sa contemporanéité, Julien, le narrateur, passait avant la guerre des après-midi entières sur Internet. Puis, comme P’tit Kalibre et Christian, ses deux compagnons, s’est laissé emporter dans un irrésistible engrenage. Des causes du conflit, des forces en présence ou des vainqueurs de cette guerre nous ne saurons rien, le contexte reste volontairement flou, la guerre présentée étant imaginaire, même si Gipi semble faire référence aux conflits yougoslaves des années 90 tendue et âpre, terne et pessimiste.

L’auteur exprime pleinement ses opinions sur les réalités sociales, économiques et psychologiques de nations et de citoyens en état de guerre, quand l’urgence et la survie sont primordiales, amenant d’inévitables dérives : état de non-droit, enfants-soldats, déprédation… Sous cette toile de fond pessimiste, il rend compte d’une belle amitié qui se dissout lentement.

Cet album (102 planches en noir et blanc), est graphiquement proche de Baru. Le dessin sobre, oscille entre le gris-blanc et l’ocre sombre, des traits simples mais engendrant une esthétique émotionnelle brutale. Le lecteur suit, au cours de ce roman d’apprentissage, la lente descente de trois jeunes dans la délinquance. De fil en aiguille, marqués par la rudesse de leur propre survie, ces gamins des rues à la recherche d’une identité vont entretenir la machine de guerre en devenant miliciens, donnant par la même occasion, un sens à leur existence. L’album met en lumière certains mécanismes fondamentaux de la culture de la haine, son influence sur la jeunesse désœuvrée, ses conséquences : individualisme effréné, déshumanisation... Notes pour une histoire de guerre campe l’histoire de trois ados paumés empruntant une voie qui n’est en effet pas la plus honnête. Ces jeunes adolescents qui n’hésitent pas à transgresser la loi sont-ils des victimes de ce conflit ou de jeunes adultes s’efforçant de se frayer un chemin dans le chaos de la guerre, assumant parfaitement les conséquences de leurs actes ?

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

22:30 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

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