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08 March 2006

Républicain Lorrain, France

>>  education  
Treize mois sur les routes de l'Europe

Michel Pierpaoli, Messin d'origine et Yves Mouillet, tout deux amoureux de l'Europe, partent sur les routes du vieux continent pour partager leurs connaissances et leur passion.


Yves a 24 ans et déjà une grande expérience européenne de par sa double nationalité (polonaise et française), ses voyages et son cursus universitaire. Michel, son compère de 25 ans, ne possède que la nationalité française mais partage son goût de l'aventure et l'ouverture culturelle.

C'est ce qui les a poussés à organiser un voyage un peu fou au travers de l'Europe. Ils fouleront ainsi le sol de pas moins de 20 pays différents, privilégiant les nouveaux adhérents de l'Union Européenne et ceux en voie de l'être comme la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie. Ce parcours ambitieux se fera sur une durée de 13 mois.

L'idée: sensibiliser les jeunes à leur citoyenneté européenne grâce à un programme mis en place par les jeunes européens de France et parrainé par le ministère de l'Education nationale. Les deux aventuriers revendiquent les mêmes valeurs que celles citées dans la charte de l'organisation des Nations Unies pour l'éducation en les prenant comme fondement de leur périple. Pour cela ils s'arrêteront au minimum quinze jours sur chaque terre étrangère traversée au moyen de leur modeste fourgonnette, et interviendront dans des classes de collèges et lycées. C'estde cette manière qu'ils comptent participer à la lutte contre l'ignorance et l'incompréhension qui conduisent toujours aux conflits en diffusant la culture, vecteur de liberté et de paix.

Tout est au point et sous total contrôle de leur parfaite organisation: coût, financement, kilomètres à parcourir, cheminement. Parrainé par Claudie Haigneré, ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes; Gérard Chaliand, écrivain décrit comme aventurier et géostratège, et Patrice Franceschi, aventurier, explorateur, cinéaste et écrivain. Tous bouillonnent d'impatience dans l'attente du plongeon vers l'inconnu.

Paru le : 2005-08-03 00:00:00 (Metz / Actualité)

07 March 2006

HONGRIE, Miskolc

Du 30 janvier au 1er février,

 

medium_PICT0016.JPGNous venons de traverser la frontière sans encombre. Le douanier nous dira même, à la vue de notre aménagement intérieur, « very good » ! Rappelons quand même que le camping sauvage est interdit en Hongrie !!!

Aucun changement de paysage significatif. Seul les panneaux indicateurs nous rappellent que nous venons de changer de pays. Le hongrois est une langue très particulière, qui fait partie de la famille dite finno-ougrienne (le finnois et l’estonien font partie de cette famille).

C’est donc la première fois depuis le début de notre voyage que nous allons être confrontés à la « barrière de la langue ». Parlant tous les deux polonais, le tchèque et le slovaque nous étaient familier (comme le polonais, ce sont aussi des langues slaves), même si, il faut l’avouer, le polonais n’est tout de même pas pareil que le tchèque et le slovaque.

 

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Nous arrivons à Miskolc et trouvons rapidement une place parfaite, donc non payante, proche du centre ville, peu exposée, tout en étant dans une zone résidentielle. Nous retrouvons notre liberté après 17 jours consécutifs passés dans les familles slovaques. Même le soleil est de la partie. Nous allons donc profiter de ces deux jours pour travailler un peu et même faire du shopping.

Le tour du centre ville est vite terminé, d’ailleurs il n’y a pas vraiment de centre ville. C’est une ville un peu étrange, que l’on ne peut vraiment pas qualifier de jolie. Mais cela ne nous dérange aucunement, bien au contraire. Nous cherchons à voir la réalité… la voilà !

Le soir nous nous offrons un cinéma. Comme nous sommes très fatigués et plutôt stressés, cela nous détendra. Nous optons pour le film « derailed » avec, notamment, en acteur principal, Jennifer Aliston et Vincent Cassel. Très bon film ! Mais si ce dernier a réussi à nous faire passer une bonne soirée, il nous a peu détendu. Au contraire, il nous rappelait crûment à quel point tout peut rapidement « dérailler » (dans le film, une histoire d’amour naissante tourne au drame après que le couple soit victime d’une agression inattendue du vilain Vincent Cassel).

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Nous passerons deux nuits dans notre camionnette et deux jours à bosser dans les bars et McDonald’s de la ville… toujours aussi bruyants et passant encore et encore et toujours et encore les mêmes tubes en boucle depuis des mois. Un cauchemar !

 

Au matin de notre départ, malgré des températures plus agréables, notre batterie est une fois de plus incapable de faire démarrer notre voiture. P….. de m….! Nous réfléchissons sérieusement à en acheter une autre car notre exaspération atteint des sommets.

Juste en face, il y a un magasin de scooter où je demande au gérant si je ne pourrais pas laisser charger la batterie une petite heure. Je lui montre notre album photo, il accepte. Mais cela ne suffira pas. Le vieux monsieur tente alors de nous faire démarrer avec un « chargeur spécial » mais sans succès.

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Le second employé du magasin finit par sortir sa voiture et à relancer notre batterie en la branchant directement sur la sienne. Merci messieurs ! Nous faisons le plein d’essence et achetons la maintenant traditionnelle vignette d’autoroute. Elle est valable 4 jours et coûte 1170 Forint, soit, un peu moins de 5 euros.

Direction Budapest où Florence arrive à l’aéroport demain en fin d’après-midi.

 

Michel

 

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

06 March 2006

Carte de la Hongrie

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19:45 Posted in Cartes - Maps | Permalink | Comments (0)

04 March 2006

Analyse Slovaquie

 

 

SLOVAQUIE

 

 

Notre séjour de 18 jours en Slovaquie fut remarquablement complet. Trois grandes villes (Bratislava, Banska Bystrica et Kosice), 14 interventions dans les écoles et 7 familles qui nous ont offert l’hospitalité.

 


     

    Bratislava

 

Arrivés à Bratislava le 12 janvier, en fin d’après-midi, nous dormirons le premier soir dans notre camionnette. Mais dès le lendemain, et jusqu’à la fin de notre séjour en Slovaquie, nous bénéficierons de l’hospitalité des élèves devant lesquels nous intervenons ou de celle de lecteurs français présent dans les lycées bilingues.

En effet, tous les professeurs qui nous reçoivent font preuve d’une rare gentillesse et se font un devoir de nous trouver des élèves prêts à nous héberger. Nous en sommes d’autant plus satisfaits que nous échapperons ainsi à la terrible vague de froid venu de Sibérie qui a fait descendre les températures en dessous des -20°. De ma vie je n’ai pas souvenir d’avoir eu aussi froid !

 

 

    Une inoubliable hospitalité

 

En logeant dans ces familles nous réalisons le « voyage humain » auquel nous aspirons. Par exemple, à Bratislava, nous logerons dans la famille d’Aléna, dans un petit village, Most pri Bratislava (le pont avant Bratislava) à une dizaine de kilomètres de la capitale.

Le week-end, nous rendrons visite, tour à tour, à ses quatre grands parents. Seront présent également des oncles et tantes et les parents d’Aléna. Par deux fois nous aurons plus de trois heures de discussion.

        

 

            Apprendre au contact d'autrui...

 

Nous voulons tout savoir. Ont-ils encore des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale ? Quel était leur travail ? Quels souvenirs gardent-t-ils de leurs années passées ? Comment ont-ils vécu les événements de 1989, lors de la chute du communisme ? Ceux de 1993, lors de la séparation de la Tchécoslovaquie ? Que pensent-ils de l’adhésion à l’Union européenne ? Se sentent-ils Slovaques, Européens ?

Nous récolterons une foule d’informations et parmi elles certaines seront inattendues. Durant nos deux interviews, avec ces trois générations réunies, le cliché des temps infâmes du communisme tombe. D’ailleurs pour les quatre grands parents « c’était mieux avant ! ». Les parents d’Aléna n’iront pas jusque là, mais il est très clair que les temps présents sont chargés de nouveaux problèmes qui n’existaient pas avant.

Nous les interrogeons sur 1989. Qu’ont-ils éprouvé à ce moment là ? Nous répéterons une bonne dizaine de fois la question, en l’expliquant sous tous les angles possibles, pour finalement constater l’évidence : ils n’ont absolument RIEN ressenti. Ni joie, ni tristesse, ni espoir... Tout juste savaient-ils ce qui se passait. Une seule chose les inquiétaient : qu’allait-il se passer maintenant ? Et qu’allons nous faire sans les Russes ?

 

          ... d'autres points de vue!


Nous sommes bluffés ! Pour nous Européens de l’ouest (dans les pays que nous avons traversés on nous appellent aussi les « Occidentaux »), il est tellement évident que la chute du Mur de Berlin, qui entraîne dans son sillage celle du communisme, est une grande victoire de l’humanité, de la démocratie sur la tyrannie. Pour eux, ils ont avant tout perdu beaucoup de sécurité. Ils se fichent pas mal de la démocratie, ce n’est qu’une autre forme de gouvernement.

Nous leur parlons de l’idéal européen d’union entre les peuples. On nous répond que l’URSS avait le même idéal, mais ils conviennent que cela ne se fait pas de la même manière... Ouf !

Il n’empêche, aujourd’hui il y a énormément de chômage, des inégalités beaucoup trop importantes, scandaleuses, les possibilités théoriques de faire beaucoup de choses, sauf que la nouvelle tyrannie de l’argent empêche cette possibilité de se réaliser pour la majorité.

Enfin nous terminons sur la séparation de 1993. Verdict ? « Ce sont deux imbéciles de politiciens qui ont décidé cela ! ». Apparemment les Slovaques ne voulaient pas franchement cette séparation, en tout cas pas ceux que nous avons rencontrés.


Nous constatons une fois de plus le décalage fréquent entre théoriciens intellectuels et les attentes du « monde réel ». Des repères identitaires, ne pas subir la domination d’une autre culture ou d’un autre pays, une certaine égalité entre les hommes et de quoi vivre décemment, dans une certaine stabilité, en SECURITE, voilà ce que semble avant tout rechercher les êtres humains. Le bon système est celui qui saura assurer ces priorités.

 

 

    Les défis qui attendent l’Union européenne

 

Et ce n’est pas ce que fait l’Union européenne aujourd’hui, même si, dans les livres et dans la réalité, c’est une réalisation humaine fantastique que j’affectionne particulièrement. Mais il ne faut pas confondre théorie et réalité.

L’Union européenne peine à se forger une identité, faute de quoi elle favorise le repli identitaire. Elle donne l’impression de ne pas jouer son rôle en ce qui concerne la protection du citoyen mais plutôt de défaire les règles établies et de se plier au diktat de l’économie mondiale, ce qui est tout de même en partie la vérité. Les inégalités n’ont jamais été aussi grandes et l’instabilité mêlée de précarité est toujours plus importante.

Bref, dans ces conditions, les demandes de stabilité et de sécurité minimale ne sont pas remplies. Et faute de projet clair et cohérent, le futur est incertain, il fait peur, il facilite le repli sur soi, l’individualisme et le nationalisme.

Il ne faut donc pas s’étonner que l’Union européenne ne réussisse pas à faire chavirer le cœur des Européens. Ces populations qui ont fait tant d’efforts pour devenir des « membres officiels » sont aigries, déçues. Pourtant une touche positive subsiste : tous nous disent que « plus tard, puisque nous faisons parti de l’Union européenne, ce sera mieux ! ». Il faudra prendre garde à ne pas décevoir ce dernier espoir !

 

 

    Un rapport complexe au voisin tchèque

 

Les interventions que nous réalisons semblent toujours, pour la majorité d’entre elles, beaucoup plaire aux lycéens comme aux professeurs que nous rencontrons.

Nous n’apprendrons rien de particulier si ce n’est l’attraction majeure qu’exerce sur eux aussi la ville de Prague pour aller y étudier. Rien ne les distingue fondamentalement de leurs voisins Tchèques desquels, d’ailleurs, ils se sentent encore très proches.

Une élève nous avouera même qu’elle se sent « tchécoslovaque » entraînant l’indignation bruyante de ses camarades de classe. Nous leur demandons immédiatement « pourquoi une telle réaction ? » Vous l’aurez deviné, personne ne sera capable de nous répondre !


    La brûlante question magyare


 

Au sujet des problématiques identitaires, il faut évoquer la « question hongroise ». Sur une population de 5 millions d’habitants, la Slovaquie compte une minorité de 600 000 hongrois, pour la grande majorité d’entre eux localisés dans le sud du pays.

Il faut savoir que la Slovaquie a toujours été une partie de la Hongrie jusqu’au démantèlement de cette dernière après la première guerre mondiale et le fameux « Traité de Trianon ». L’histoire de ce petit pays est donc très récente et le rapport avec les Hongrois difficile, en particulier avec la minorité qui vit dans le pays.

Nous n’avons pas senti de réelle haine à leur encontre mais une certaine animosité. Les Slovaques nous ont souvent fait part des droits trop élevés, à leurs yeux, dont bénéficient la minorité hongroise. Ces derniers deviendraient même parfois discriminants à l’encontre des Slovaques, toujours selon eux.

Quant au grand-père d’Aléna il nous avouera qu’il n’aime pas les Hongrois, mais il a l’intelligence d’ajouter que c’est normal car il a toujours appris, à l’école, que les Hongrois ont dominé les Slovaques pendant 1000 ans. Quoi qu’il en soit, les rapports entre ces deux nationalités restent tendus !

 

 

    L’explosive question tzigane


 

Enfin nous terminerons par la « question tzigane ». Celle-ci est réellement explosive ! Même si nous ne l’avons pas ressenti directement, les nombreux témoignages de nos amis lecteurs rencontrés dans le lycée bilingue de Kosice semblent confirmer que le racisme à l’encontre des tziganes reste omniprésent, normal, même parmi les plus jeunes. La « question tzigane » concerne plusieurs millions d’individus, 5 millions me semble-t-il, présent avant tout en Slovaquie, Hongrie et Roumanie. Nous pourrons y revenir prochainement.


 

Reste que notre séjour fut donc, néanmoins, très complet, ponctué d’excellents souvenirs (voir les notes « Bratislava », « Banska Bystrica » et « Kosice » dans la rubrique « Où sommes nous ? » de notre blog). Mais, une fois de plus, 18 jours restent bien peu de chose pour se faire une idée précise du pays. Nous repartons néanmoins très satisfaits de tous ces visages, ces familles, ces discussions, ces villes et ces interventions dans les écoles, dont regorge notre boîte à souvenir.

 

 

PIERPAOLI Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

 

 

 

 

LA SLOVAQUIE, EN BREF:

 

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Son nom :

« Slovensko » (i.e. : la Slovaquie) est le « Pays des Slovaques », peuple slave.
N.B. : Le terme générique « slave » viendrait (étymologie contestée qui n’a aucune véritable base scientifique sérieuse...) de « slovo » (i.e. : « langage, mot »). Il s’agit là d’un terme ethnocentrique par lequel les peuples en question se désignent effectivement.
Considérant là que ceux qui parlent d’« autres langues » ont, à leurs yeux, des langages complètement incompréhensibles (et ne « sauraient » donc pas vraiment parler...).

 

Superficie :

49 035 km².

 

Drapeau :

medium_800px-Flag_of_Slovakia.svg.pngLe drapeau national de la Slovaquie est un drapeau tricolore horizontal « bleu, blanc, rouge » rappelant les couleurs panslaves du XIXe siècle.
Un drapeau frappé d’un écu : y figure, sur fond rouge, la double croix (patriarcale) argentée de Hongrie surmontant une représentation stylisée des trois grandes montagnes du pays (Mts Tatras, Nitra et Fratra).

 

Hymne national :

« Nad tatrou sa blyska » (i.e. : « Au-dessus des monts Tatras, brille l’éclair ») : chant de la révolte slovaque de 1848, contre les Hongrois (un texte du poète Janko Matuska, élève de l’érudit Ljudovit Stur, sur un air folklorique populaire).
Un hymne adopté, en 1918, en tant que seconde partie de l’hymne national tchécoslovaque (texte confirmé, en 1993, en tant qu’hymne national slovaque).

 

Fête nationale :

En Slovaquie on commémore les 1er janvier (jour de l’indépendance, acquise en 1993), les 1er septembre (jour de la Constitution, de 1992) et tous les 29 août (anniversaire du soulèvement national slovaque de 1944, contre l’occupation nazie).

 

Capitale :

La capitale de la Slovaquie est la ville de Bratislava (i.e. : « la ville du Roi Brétislav ») : un nom récent en fait recréé de toute pièce (puisque ne datant, en fait, que de 1919...).
Auparavant (avant 1919) cette ville était anciennement appelée Presporok (en slovaque), Poszony (en magyar) ou Presbourg (en allemand) et fut la capitale du Royaume de Hongrie de 1526 à 1783 (Nb : Y ont d’ailleurs été couronnés onze rois et sept reines de Hongrie).
N.B. : La ville de Bratislava (voir illustrations retenues, ci-dessus) compte, aujourd’hui, entre 450 000 et 500 000 habitants.

 

Principales grandes villes :

Banska Bystrica, Kosice, Martin, Nitra, Poprad, Presov, Trencin, Trnava, Zilina.

 

Population :

La Slovaquie compte aujourd’hui près de 5,4 millions d’habitants dont 85% de Slovaques, 10,5% de Magyars (ou Hongrois), 01,5 à 03% de Tziganes (Roms).

 

Langues parlées :

Le slovaque (langue officielle, obligatoire dans l’administration depuis une loi de novembre 1995).
Avec de nombreuses minorités hongroises (magyarophones), tziganes (rom), tchèques, moraves, ruthènes, ukrainiennes, germanophones, polonaises.

 

Religions principales :

Catholicisme (de 50 à 60%), Protestantisme (entre 05 et 20%), Uniates (03,5% : Chrétiens de rite oriental « gréco-byzantin » mais reconnaissant l’autorité spirituelle et morale du Pape de Rome), Orthodoxie (0,5%).

 

Adhésion à l’Union :

Pays candidat à l’adhésion à partir de juin 1995, reconnu en tant que tel par les pays de l’Union à partir de février 2000, la Slovaquie entre dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (comme prévu par le traité de Nice de décembre 2000).

 

Formalités de séjour :

Pour séjourner en Slovaquie, tout ressortissant d’un pays de l’Union doit se munir de ses pièces d’identité (carte d’identité ou passeport en cours de validité).

 

Régime politique :

La République de Slovaquie est une République parlementaire.
Le chef de l’État (président de la République), élu au suffrage universel pour cinq ans, nomme le premier ministre en fonction du résultat des élections législatives au « Conseil national », (chambre unique aux pouvoirs étendus de 150 députés élus pour quatre ans).
Nb : Les prochaines élections législatives slovaques -scrutin anticipé devant initialement avoir lieu en septembre 2006- auront finalement lieu en juin 2006.
S’il est alors très probable que le parti populiste d’opposition « Smer - Démocratie sociale » remporte ce prochain scrutin (puisque profitant du mécontentement des citoyens vis-à-vis des actuelles réformes libérales du gouvernement de coalition...) il est en revanche beaucoup moins sûr qu’il puisse cependant vraiment former un gouvernement majoritaire.

 

Actuel président de la République :

Ivan Gasparovic.

 

Actuel (premier ministre) :

Mikulas Dzurinda (chef de l’actuelle majorité parlementaire).

 

Monnaie :

la Couronne slovaque (SK) (1SK = 100 haleru).
N.B. : la Slovaquie projette de rejoindre la zone euro en janvier 2009.

 

Économie :

L’économie de la Slovaquie a longtemps pâti de son image de pays aux industries lourdes non performantes, non compétitives et sans débouchés, génératrices d’un fort taux de chômage. Or cela est précisément en train de changer.
La croissance économique de l’économie slovaque est aujourd’hui bonne (croissance du PIB : +5,5%) et se raffermit, dopée par l’intérêt des investisseurs par la faiblesse des coûts de main d’oeuvre et par le cycle de privatisations actuellement en cours.
Néanmoins, la Slovaquie est aujourd’hui la partie la moins développée de l’ancienne Tchécoslovaquie (et l’un des pays les plus pauvres de la nouvelle Union à 25), avec un PNB de seulement 1 900 euros (à comparer avec les 2 730 euros de PNB pour la République tchèque voisine, et les 23 660 euros pour la France).

 

Un peu d’Histoire :

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Les armoiries de Slovaquie

C’est probablement sur l’actuel territoire de la Slovaquie que ce sont produits deux événements importants pour l’histoire des peuples slaves : la création d’un tout premier état slave indépendant (la « grande Moravie », aux VIIIe et IXe siècle) et le début de leur évangélisation (par des moines orthodoxes venus de Constantinople : Cyrille et Méthode).
Après avoir passés environ 1000 ans sous la domination hongroise (à partir de 907) puis dans le cadre de l’Empire des Habsbourg (à partir de 1526), la Slovaquie (alors « haute Hongrie ») accédait - en 1918 - à une ’’autonomie supérieure’’ dans le cadre de la nouvelle République tchécoslovaque.
Une république de Tchécoslovaquie bientôt fédérale (1969) dont elle forme alors l’une des composantes. Mais non sans exprimer, souvent, quelques velléités indépendantistes (comme dans les années 1930 et à l’occasion de la seconde guerre mondiale).
Une république de Tchécoslovaquie dont elle se séparera donc en 1993 : lors du fameux « divorce de velours », alors pacifiquement négocié avec la Tchéquie (ou République tchèque).

 

Personnages célèbres :

Le Roi Svatopluk (Fondateur du royaume médiéval de « Grande Moravie », il règne au IXe siècle), le « héros » national Janosik (Bandit d’honneur et « Robin des bois » slovaque aux temps modernes, au XVIIIème siècle),
Les érudits Ljudovit Stur, Jan Kollar, Pavel Jozef Safarik (dont l’Université de Kosice porte le nom) et l’abbé Anton Bernolak (codificateurs de la langue slovaque, au XIXe siècle),
Milan Stefanik (patriote slovaque, héros de la « grande guerre » et co-fondateur de la Tchécoslovaquie), l’ abbé Hlinka (Leader politique slovaque - national-populiste - de l’entre-deux-guerres), Mgr Josef Tiso (Dictateur clérical, allié aux nazis durant la seconde guerre mondiale), Alexandre Dubcek (l’homme du « Printemps de Prague » de 1968 et chantre du « Socialisme à visage humain« ), Vladimir Méciar (PM populiste, « Père de l’indépendance recouvrée« , en 1993),
Ivan Lendl (joueur de tennis), Stefan Banic l’ingénieur et génial inventeur du parachute (en 1913), Andy Warhol (le plus célèbre slovaque de la « diaspora »), Adriana Skleranikova-Karembeu (mannequin)...

Pour en savoir plus :

  informations pratiques et agenda culturel : www.france.sk et www.slovakiatourism.sk.
  La Slovaquie sur wikipedia.

 

Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org 

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03 March 2006

Kosice

Du Mardi 24 janvier au lundi 30 janvier.


  
Nous nous levons tôt, préparons nos affaires, et nous apprêtons à partir ; contre toute attente, notre camionnette refuse de démarrer !!! Le froid aura eu raison de nos deux batteries respectives… Après quelques heures d’attentes, nous remercions chaleureusement nos hôtes de Banska Bystrica pour leur accueil et leur gentillesse et nous dirigeons vers Kosice situé à l’est à environ 200 km…

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Rien à signaler durant cette traversée si ce n’est, l’éternel tintamarre musical que diffuse la radio. Horreur et damnation !!! Nous en avons plus qu’assez de ces tubes diffusés en boucle : une dizaine de fois par jour pour raison commerciale. 

Joël, lecteur de chimie au lycée bilingue de Kosice viendra nous accueillir. Il nous amène dans un bar où nous attendent Jan et l’ensemble de la communauté française. Jan, un jeune homme de 17 ans m’accordera l’hospitalité. Arrivé devant son appartement, il ne peut s’empêcher de se justifier : désolé d’habiter dans de telles conditions, l’influence communiste, tu sais !!! Son humour ne manque pas de piquant mais témoigne de son habitude à subir le regard des autres Français, comme il le dira lui-même.

Ceux-ci, pour la plupart, ne parviennent pas à réfréner leur jugement, bien souvent trop hâtif et irrévérencieux. Leur attitude dû à une certaine ignorance peut être interprétée pour de l’arrogance, attention donc messieurs les Français…

 


medium_PICT0017.2.JPGNotre première intervention a lieu le lendemain vers 10 h00 dans le réfectoire… Nous déjeunons ensuite à la cantine où une table nous est réservée… Jan, accompagné d’une amie nous sert de guide, nous écumons les magasins spécialisés, afin d’imprimer notre carte de visite. Notre excursion dure toute l’après-midi et se solde une fois de plus par un échec. Kosice se révèle être une ville dotée d’un centre original, mais le froid nous empêche d’en apprécier les charmes.


Me voici le jour suivant, contre toute attente, confronté à un public hétérogène de 8 à 15 ans, ainsi que d’une dizaine de professeurs, 150 personnes regroupées dans une salle de conférence. Quelque peu décontenancé, je m’efforce de faire bonne figure, dans quelle langue vais-je bien pouvoir m’exprimer ? J’opte rapidement pour l’anglais. A la demande des élèves je m’exprimerai aussi en allemand. Je parviens à gérer la situation, non sans difficultés. Valika traduira, puis expliquera les quelques concepts trop difficiles à comprendre. La salle est équipée d’un vidéo-projecteur me permettant de présenter quelques photos de notre voyage.

medium_PICT0024.JPGLa fin de l’intervention est ponctuée d’une salve d’applaudissements…Cette séance organisée de façon complètement spontanée s’est déroulée finalement sans encombres… La plupart des élèves vont même jusqu’à me demander… Un autographe !!! Je ne me fais pas prier et distribue allégrement, signature et sourire. Enfin je quitte cette atmosphère joyeuse, et regagne le froid.

Une intervention doit bientôt commencer, il s’agit de ne pas arriver en retard... Je me précipite… Michel m’attend déjà.  Nous prenons garde, comme à l’accoutumée, de rester pédagogue.

 


De retour dans ma famille d’accueil slovaquo-hongroise, je m’efforce de communiquer en polonais avec la maman qui me répond en slovaque… Nos conversations sont souvent approximatives mais auréolées de bienveillance et de respect commun.

L’heure est grave, nous nous apprêtons à aller à un enterrement à 150 km à l’est de Kosice. Nous nous levons auparavant à 5h du matin, j’ai, en effet, promis d’aller courir avec la maman de Jan, qui participe régulièrement à des marathons !!! Quel plaisir de renouer avec ce sport que j’affectionne tant, mais quelle folie d’aller courir lorsque la température avoisine les – 15 degrés!!!

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Une préparation préalable est nécessaire ; application de crème protectrice sur le visage et autres rituels sont de rigueur. La magie opère peu à peu. Les étoiles scintillent, la neige crisse sous nos semelles. Les kilomètres défilent à un rythme tranquille. Une douche salutaire me réconforte.

En route !!! Direction la gare, l’ambiance est sereine. Jan lit le père Goriot de Balzac. Je m’efforce de lui expliquer les mots les plus ardus et m’interroge sur le bien-fondé d’imposer un ouvrage, inaccessible pour la plupart des Français, à un public de jeunes Slovaques ne disposant pas du niveau de langue nécessaire, ni la maturité, pour en saisir toutes les nuances.

A la gare, changement de décor : deux hommes nous accueillent les yeux rougis. Nous nous rendons dans un village qui regroupe une communauté de Hongrois. La grand-mère nous accueille nous accueille à coup de egichigedre, et de larges sourires. Jan m’explique que la menace bohémienne est omniprésente : ils volent des poules, même les chiens pour les manger… Je remarque petit à petit les difficultés que connaît le village.  Beaucoup d’Hommes, 1 sur 3, selon Jan boivent énormément afin d’oublier leurs problèmes, la vie difficile. 1 sur 5 bat sa femme.

 
La communauté Hongroise n’est guère appréciée des Slovaques pour des raisons historiques (la Slovaquie faisait partie de la grande Hongrie jusqu’au traité de Trianon de 1920). Enfin, nous rejoignons Pecho et le reste de la famille, l’église est comble. Le pasteur vêtu de ses habits de cérémonie psalmodie quelques prières, nous nous levons. Je ne comprends évidemment rien. Les hommes, pour la plupart chantent très fort, pas forcément très juste. Toutes les femmes, surtout les plus âgées portent un ensemble similaire : un chapeau noir, des vêtements noirs… Le cercueil est disposé au centre de l’église. Des fauteuils très confortables sont réservés au proche de la famille. La cérémonie touche à sa fin, les fidèles se dirigent comme un seul homme, direction le cimetière. Un trou béant accueille le cercueil, celui-ci est rapidement recouvert de terre par les porteurs. La besogne accomplie, chacun s’éloigne ; nous nous rendons chez l’oncle de Jan.

Là encore l’accueil est exceptionnel, l’alcool coule à flots, les mets servis sont d’une qualité exceptionnelle, viande, salade typique hongroise… Je communique avec des gestes, beaucoup de sourires, de nombreux Hongrois ne parlant même pas slovaque : notre voyage est décidément avant tout humain.

 

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Le jour suivant, j’ai la chance d’accompagner Jan à l’une de ses répétitions, sa spécialité : le trombone… Toute la famille m’accompagne jusqu’à l’arrêt de bus. Le cœur serré, je fais mes adieux à cette famille qui se sera montrée si généreuse à mon égard.

Nous terminons notre séjour à Kosice chez Fanny, une autre lectrice du lycée bilingue. Les soirées sont ponctuées de longues conversations : chacun y va de son anecdote, notamment Virginie, lectrice à l’Université, qui nous narre ses aventures à Rostov, en Russie… Echange de bourlingueurs patentés…

 

Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr