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23 August 2006

Kosovo

Le 20 avril 2006.

Notre départ de Belgrade s'amorce, nous prenons congé de nos amis Igor, Sanja et Rado. La circulation dense ainsi que les inondations nous retardent quelque peu. Après avoir effectué un petit détour par l'aéroport afin de raccompagner Flo nous voici enfin en partance pour le Kosovo. Assommé de fatigue, je ne tarde pas à m'endormir...

Mon réveil se fait dans les pires conditions, au péage, on nous réclame une somme exorbitante: 42 euros... Esquissant un sourire crispé, nous acceptons du bout des lèvres notre triste sort. Je tends ma carte bleue d'un geste prompt. Mon assurance passagère cède cependant rapidement la place au désarroi... L'employé du péage regarde la carte visa en haussant les épaules... Son air narquois nous en dit long: il n'accepte pas les cartes de crédit!!! Derrière nous, les premiers klaxons se font entendre...

Non sans mal nous nous tirons de ce mauvais pas... Nous garons notre véhicule sur le bas-côté, roulant l'espace de quelques secondes dans un contre sens le plus complet, sous le regard amusé des autres automobilistes.

Escorté d'un employé, je me dirige vers la premiere station service en vue. Le responsable compatissant, accepte de débiter ma carte et de me rembourser en liquide en retour, moyennant un Backschish de 5 euros...

La route n'en finit pas, sinueuse et tortueuse à souhait. Nous roulons près de 7 heures, la fatigue commence à se faire sentir. Pendant plus de 40 kilomètres, nous serons seuls sur la voie, ce qui n’est guère rassurant vu le portrait que l’on nous en a dressé... Mais enfin le poste frontière est en vue.

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Un poste tout droit sorti des productions holywoodienne de films militaires, avec un décor tout ce qu'il y a d'originale: fils barbelés, chiens errants, soldats armés jusqu’aux dents, une babca, (vielle dame), enturbannée, vidant son baquet d'eau, quelques kalachnikovs bien en vue... Le plus surprenant: les changements hâtifs de plaques d'immatriculation des automobilistes pour éviter tout ennui ... Le poste de la MINUK, (Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo) n'est pas en reste: un bunker, des sacs de sable... Nous passerons dans un renfoncement remplis de liquide. Celui-ci assurant soit-disant la désinfection de notre véhicule contre les risques de grippe aviaire. Cette petite baignade obligatoire coûtant la modique somme de 5 euros. (Ce prix est naturellement exorbitant, le salaire mensuel moyen étant de 100 euros au Kosovo). Lorqu’on nous annonce que nous devons payer plus de 230 euros pour frais d'assurance, nous nous apprêtons à rebrousser chemin! Tant pis, nous ne visiterons pas le pays de merles... Miraculeusement, Paul Chambry, le remplacant de l’attaché linguistique en place à Pristina, s’engage à prendre en charge les frais...

 Yves Mouillet

yvouche@yahoo.fr

22 August 2006

Carte du Kosovo

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06 August 2006

L'hopitalité internationale

HOSPITALITY CLUB

 

 

Français :

 

Nous avons rajouté depuis peu un lien sur notre blog avec le site Hospitality Club. Ce site, que nous avons connu en Bosnie-Herzégovine et utilisé pour la première fois en Roumanie a changé notre voyage.

 

Le principe est simple : des personnes de tous les pays du monde qui laissent leur profile sur le site et sont prêtes, soit à héberger, gratuitement, d’éventuels voyageurs de passage, soit, au moins, de faire visiter leur ville ou de discuter autour d’un café. Depuis lors, grâce à ce site, nous ne dormons presque plus dans la camionnette et passons d’agréables moments avec les autochtones des pays que nous visitons.

 

Voilà vraiment une idée excellente pour créer des liens réels entre les gens, faire avancer les idées, la compréhension mutuelle et donc la paix dans le monde… et tout cela sans casser sa tirelire !

 

Exemple : nous avons séjourné trois semaines à Istanbul chez Botan et près d’une semaine à Ankara chez Muzaffer et sa colocataire Duygu. Tout ça gratuitement, si ce n’est, évidemment, de participer aux frais de nourriture et à la vaisselle J Mais rien de tel pour avoir des vacances en immersion, alternative très humaine aux vacances « hôtel club » !

 

 

English :

Since a short time we have a new web link on our blog with the website of Hospitality club. We discovered this one in Bosnia-Herzegovina and used it for the first time in Roumania. It changed our travel!

The principle is simple: some people from all over the world put their profile on the website and are ready, either to host travelers, for free, or, at least, to make them seen around their city or have a discussion on a pub. Since we used this website, we sleep quite anymore in our van and spent some nice and interesting moments with autochthonous people.

Here is an excellent idea to create links between the people, share ideas and build comprehension and peace... and everything without spending thousands of euro!

For instance: we spent three weeks in Istanbul, to Botan’s flat, and quite one week in Ankara, with Muzaffer and her flatmat, Duygu. Everything for free, except, of course, participation for the food and washing the dishes J This is a perfect way to spend holidays in immersion, a very human alternative to “hotel club” holidays!  

 

04 August 2006

Analyse Serbie

SERBIE

 

Pour la Serbie (encore Serbie-Monténégro lorsque nous y avons séjourné) nous souffrons du même handicap que la Slovénie. Nous n’y sommes restés que 10 jours et, à l’exception d’une petite excursion de deux jours en Voïvodine, notamment dans les villes de Novi sad et Sremski Karlovci, notre expérience se limite à Belgrade. De plus, nous n’avons réussi à organiser aucune intervention, ce qui nous a permis tout de même de souffler après l’intensité de notre expérience en Bosnie-Herzégovine.

 

Nous avons donc logé 10 jours dans l’appartement de trois jeunes étudiants, pourtant déjà eux-mêmes à l’étroit, mais qui ont su nous accueillir avec une hospitalité irréprochable. Nous apprendrons beaucoup au cours de nombreuses discussions, notamment avec Igor, lui-même membre des Jeunes européens fédéralistes de Serbie. Ce dernier prendra beaucoup de plaisir à nous éclairer sur la question du Monténégro, qui allait bientôt se prononcer par référendum sur son indépendance, sur le Kosovo, qui, plus que son indépendance, veut avant tout se détacher de la Serbie et, enfin, sur l’histoire tourmentée de son pays natal.  

 

    Serbie, Monténégro, Kosovo... 

Au sujet du Kosovo, d’après Igor, « aucun politicien serbe ne peut ouvertement se prononcer pour l’indépendance de cette province encore sous administration de l’ONU, car cette dernière reste, historiquement, le « berceau » de l’état serbe ». Mais, poursuit-il, « il ne fait aucun doute que la Serbie ne pourra sérieusement s’occuper de ses propres problèmes qu’une fois débarrassée de la question Monténégrine et surtout kosovar ». Et de conclure que, « tout le monde en est bien conscient ! »

 

Or si l’on regarde une carte géographique des Balkans, la Serbie sans le Monténégro et le Kosovo redevient un petit pays d’à peine 8 millions d’habitants, qui n’a plus rien à voir avec l’ex-Yougoslavie, fédération de 20 millions d’habitants dont les Serbes était la nationalité la plus nombreuse. Encore un pays européen victime du syndrome du « déclassement ».

Néanmoins la Serbie semble être la cause même de son « déclassement » tant les événements des guerres balkaniques des années 1990, et en premier lieu l’un de ses principaux commanditaire, Slobodan Milošević, semblent lui donner tous les torts.

 

 

    Un pays en voie de ’’normalisation démocratique’’

 

Le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie a condamné bon nombre de dirigeants serbes pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide (Milošević [1], aujourd’hui décédé, Vojislav Šešelj [2]), dont certains courent toujours (Ratko Mladić [3] et Radovan Karadžić [4]).

Aujourd’hui, même si la Serbie n’est plus une menace pour ses voisins, sa normalisation démocratique est loin d’être aisée, tant semble continuer à la hanter ses démons nationalistes. Les événements populaires du 5 octobre 2000, qui avaient abouti à l’éviction de Milošević et à l’élection de Vojislav Koštunica, avaient nourri beaucoup d’espoirs. Mais l’assassinat du Premier ministre réformiste Zoran Dindić, le 12 mars 2003, mit un coup d’arrêt aux réformes progressistes.

Depuis, rien ne semble pouvoir remettre la Serbie dans la droite ligne d’une normalisation démocratique et d’une future insertion au sein de l’Union européenne. Au point que cette dernière a récemment arrêté ses discussions avec l’Etat serbe autour du fameux « Accord d’Association et de Stabilisation » (ASA), préalable aux négociations d’adhésion à l’UE.

 

    Ces discours par lesquels le malheur arrive

 

J’avais soigneusement évité de répondre à la question des causes du déclenchement du conflit au sujet de la Bosnie-Herzégovine. Mais, après ce cours séjour en Serbie, à avoir croisé dans les rues de Belgrade ou de Novi sad des êtres humains apparemment comme tout le monde, j’aimerai tout de même me pencher sur le problème. Je laisse aux spécialistes de l’ex-Yougoslavie la fastidieuse énumération des faits précis qui ont pu amener au déclenchement du conflit pour m’intéresser davantage aux comportements humains ou nationaux en général.

 

Tout d’abord, l’utilisation, par Milošević, d’un nationalisme exacerbé pour conquérir le pouvoir. Une forme d’extrémisme national bien trop connu, qui lui aura fait dire que « les frontières sont toujours dictées par les plus forts. Nous considérons que c’est un droit légitime pour le peuple serbe de vivre dans un seul pays. Tel est le début et telle sera la fin. Et si nous devons nous battre pour cela, Dieu est mon témoin, nous le ferons ! ».

Dans cette triste histoire, c’est moins la folie de cet homme qui m’interpelle que le fait que la plus grande partie d’un peuple ait été sensible à ces paroles (bien entendu tous les Serbes n’ont pas suivi Milošević). Pourtant ces paroles ressemblent tellement à celles d’un autre que tout le monde a reconnu et coupable d’une partie des pires atrocités du siècle dernier.

Comment une personne qui a étudié la Deuxième guerre mondiale peut-elle prêter du crédit à de tels propos ? Que peuvent bien apprendre les Hommes de leurs parents ou de l’enseignement scolaire pour ne pas voir qu’ils réitèrent les mêmes erreurs que le passé a fait commettre à d’autres ?

 

 

    Victimes et bourreaux

 

Mais il y a pire encore ! Comment un peuple qui fût si souvent dans la situation d’une victime, conquis et soumis durant la plus grande partie de son histoire au point de n’avoir presque jamais existé librement, peut-il se retrouver aussi facilement à la place d’un bourreau ?

Ce qui est le plus spectaculaire est que si je rencontre un serbe et que j’ai le malheur de lui dire qu’il s’est conduit comme un bourreau, je risque fort de me faire cracher au visage… dans le meilleur des cas ! Car le nouveau bourreau ne se sent pas comme tel, il est avant tout une victime incomprise !

 

 

    La question du Kosovo 

 

Comme le laisse si bien entendre l’excellent guide touristique de la Serbie que Igor et ses colocataires m’ont offert pour mon anniversaire, les Serbes ont toujours été, de part l’histoire, et sont encore et toujours des victimes dans le cas du Kosovo. Le guide affirme même que « les Serbes du Kosovo sont les seuls personnes en Europe qui n’ont pas accès aux droits de l’homme les plus élémentaires alors même qu’ils sont sous administration de l’ONU : pas de sécurité pour leur vie en dehors des enclaves de protection de l’ONU, pas de droit de mouvement, pas de droit de travailler… » [5] Tout est affaire de point de vue !

Certains autres, comme notre militaire serbe de Banja Luka, continuent d’affirmer que la Serbie a été injustement victime des bombardements de l’OTAN en 1999 alors qu’elle ne faisait que réprimer, dans le cadre d’une action de police tout à fait légale, les actions de dangereux terroristes au Kosovo. On croirait entendre la France, qui a mis près de 40 ans à admettre que la guerre d’Algérie était belle et bien une « guerre » et non pas une « opération de police » [6].

 

 

    Les Hommes veulent-ils vraiment vivre en paix ?

 

Je repense aux Plaidoyer pour la paix d’Erasme, écrit en 1516, qui met en lumière ce qui, pour lui, sont les vraies causes de la guerre. Elles sont très simples : c’est avant tout que les hommes ne veulent pas la paix ! Il en est à mes yeux de même aujourd’hui : les hommes ne veulent pas la paix ou ne veulent pas vivre ensemble !

Car si tel était le cas, il n’est pas difficile de constater qu’aucun peuple sur terre n’est innocent ou parfaitement bon et juste. Et au petit jeu de celui qui est plus coupable que l’autre, chacun doit admettre qu’il a des fautes à son actif. Seule une véritable volonté de paix et de vivre ensemble peut conduire à cette prise de conscience. Seule une véritable volonté de paix et de vivre ensemble changerait profondément l’enseignement scolaire.

 

 

    Ethnocentrismes nationalistes

 

Un Serbe apprend avant tout l’histoire des serbes et non celle des hommes. On lui dit avant tout qu’il est un martyr de l’histoire sans lui dire tous les milliers d’autres peuples de par l’histoire et de par le monde actuel qui sont également des victimes. Un Serbe sait-il quelque chose de l’histoire de la Norvège, du Chili ou de l’Ouganda ? J’en doute ! A-t-il déjà discuté avec un Iranien, un Thaïlandais ou encore un Japonais ? A-t-il déjà une seule fois dans sa vie entendu parler finlandais, sénégalais, ou encore vietnamien ? Peu probable également !

Par contre il sait sur le bout des doigts que les Turcs l’ont occupé pendant cinq siècles, que les Serbes ont toujours été maltraités dans l’histoire, qu’il a toujours été une victime. Jetez plutôt un œil sur cet extrait d’article du Monde diplomatique de 1995 [8], faisant état de ce qu’apprennent les jeunes à l’école dans les Balkans :

« Nous sommes le seul peuple juste et bon, et pourtant l’injustice s’acharne contre notre innocente nation serbe. Tous les cinquante ans, une épée apparaît sur nos têtes et un génocide s’ensuit. » C’est ainsi qu’une jeune Serbe réfugiée de Croatie, Dusica L., quinze ans, élève d’un collège de Belgrade, s’exprimait dans un devoir d’histoire. Pour illustrer son propos, elle décrivait les souffrances endurées par sa propre famille au début de la guerre. Son professeur, Jelena H., émue à la lecture de ce texte, lui attribua une excellente note, affirmant que Dusica « portait l’histoire en son coeur ».

 

 

    L’Histoire mise au service du nationalisme ne

    vaut pas mieux que l’ignorance...

Un élève du même âge en Croatie apprend que, « avec les Serbes, la paix n’existe pas », car, d’après les manuels d’histoire, « ils tuent, pendent, massacrent, volent, brûlent et enlèvent les gens pour les enfermer dans des camps ».

La même vision apocalyptique imprègne les lycéens de Bosnie-Herzégovine. Le ministre de l’éducation précise en effet, dans l’avant-propos du programme scolaire, que « la finalité de l’éducation est que nos enfants apprennent à se défendre dans le monde hostile qui les entoure et à devenir assez forts pour résister à l’extermination ».  

 

Les Hommes sont-ils si fiers, au point de ne vouloir admettre aucunes de leur faute et de voir toujours dans « l’autre » le mauvais, le criminel ou le barbare ? Les hommes sont-ils aveugles au point de ne pas voir que l’histoire de toutes les nations, de toutes les ethnies, de tous les groupes humains ont avant tout tellement de similitudes ? Pourquoi les hommes ne veulent-ils pas la paix ? Pourquoi ne veulent-ils pas se comprendre ? Sont-ils trop fiers, trop arrogants ou trop ignorants ?

 

On a fêté il y a peu la réalisation d’un livre d’histoire commun franco-allemand. C’est un premier pas, tant mieux, mais il est bien faible. Si près de 60 ans ont été nécessaires à ces deux pays aux liens si forts aujourd’hui pour réaliser cet ouvrage, j’imagine combien de temps seront nécessaires pour un livre d’histoire commun à toute l’Europe… sans parler d’un livre d’histoire commun à tous les Hommes !

 

 

Le célèbre Ernst Jünger disait, après la Première guerre mondiale, dans son célèbre roman-journal Orage d’acier (1919) que l’ « on fera la guerre aussi longtemps qu’il restera des hommes. » Je dirais plutôt qu’on fera la guerre aussi longtemps que des hommes voudront la faire et, par conséquent, aussi longtemps qu’ils seront fermés sur l’histoire du monde et des hommes, fermés sur la connaissance d’autres langues et d’autres cultures, non envieux de mieux connaître et mieux comprendre « l’autre ».

 

Michel

 

 

1 – Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) inculpe Milosevic de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité le 27 mai 1999. Il meurt en détention le 11 mars 2006 alors que son procès était encore en cours.

2 – Ancien dirigeant nationaliste du Parti radical serbe (SRS), aujourdh’hui en jugement au TPIY.

3 – Général de l’Armée de la république serbe de Bosnie. Recherché par le TPIY pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

4 – Ancien chef politique du Parti nationaliste serbe de Bosnie-Herzégovine (SDS). Recherché par le TPIY pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

5 – Travel guide, Serbia in your hands, Komshe tourism, 2005.

6 – La proposition de loi reconnaissant officiellement “la guerre d’Algérie” a été voté le 10 juin  1999 par les députés et le 5 octobre de la même année par le Sénat.

7 – Amin Maalouf, Les identités meurtrières, Grasset, 1998.    

8 – Gordana Igric, Le Monde diplomatique, Il était une fois une fédération, Relectures guerrières de l’histoire Yougoslave, septembre 1995.

 

 

 

 

-LA SERBIE, EN BREF :

 

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Son nom :

« Srbija » (i. e : Pays serbe, Serbie), en référence aux « Serbes », peuple slave (aux origines caucaso-iranienne ?) venu s’installer dans les Balkans au VIIe siècle de notre ère.

 

Superficie : 

Environ 90 000 à 105 000 km² (suivant que l’on y compte - ou pas - le Kosovo et le Monténégro).

 

Capitale :

La capitale de la Serbie est aujourd’hui la ville de Belgrade (Beograd) :

Une ville qui, au confluent du Danube et de la Save, compte actuellement environ 1,5 millions d’habitants. 

 

Principales grandes villes :

Comme principales grandes villes du pays, on pourrait citer les villes de Bor, Kraljevo, Kragujevac, Nic, Novi Pazar (dans le Sandjak), Novi Sad (en Vojvodine), Pancevo, Pristina et Prizren (au Kosovo), Smederevo, Subotica, Uzice, etc.

 

Drapeau :

medium_800px-Flag_of_Serbia_state_.svg.pngUn drapeau tricolore horizontal ’’rouge, bleu, blanc’’ rappelant les couleurs panslaves du XIXème siècle.

Drapeau frappé, en son centre, d’un écu où sont représentées les armoiries de la Serbie :

Soit une « Aigle bicéphale d’argent sur fond de gueules » (Armes de la Maison royale médiévale des Némanjides, laquelle régna sur la Serbie aux XIIe-XIII-XIVe et XVe siècles).

 

Hymne national :

L’hymne national serbe est aujourd’hui un chant religieux et patriotique intitulé « Boze pravde » (i. e : ’’Dieu de justice, sauve ton peuple (...) Sainte Patrie, nous te saluons...’’) :

Un texte de l’écrivain serbe Jovan Djordjevic (écrit en 1872, texte révisé en 1990), sur une musique du compositeur serbe Davorin Jenko.

Egalement chanté : « La marche sur la Drina » :

Chant patriotique (de Stanislas Biniecki et Miloje Popovic, texte définitif datant de 1965) évoquant les combats de la première guerre mondiale alors menés par les Serbes contre les armées austro-hongroises.

 

Fête nationale :

En Serbie on célèbre la fête nationale serbe tous les 28 juin, en souvenir de la défaite ’’héroïque’’ concédée face aux armées ottomanes, le 28 juin 1389, sur le champs de bataille de Kosovo Polje.

 

Population :

Environ 10 millions d’habitants dont près de 66% de serbes et près de 33% de minorités nationales diverses : albanais (kosovars), magyars (en Vojvodine), monténégrins, tziganes, valaques, etc).

 

Langues parlées :

A côté des langues pratiquées par les nombreuses minorités nationales, la langue officielle en Serbie est le Serbe : variété locale (qui s’écrit en caractères cyrilliques) - dîte ’’ékavienne’’ - des parlers slaves serbo-croates.

Nb : C’est au XIXème siècle, entre 1835 et 1890, sous l’impulsion d’érudits slovènes (Jernej Kopitar), croates (Ljudevit Gaj, Stanko Vraz, Ivan Kukuljevic, Ivan Mazuranic, Dimitrije Demeter, etc...) et serbes (comme Vuk Karadzic) que fut effectuée la ’’normalisation-standardisation-unification’’ des nombreux parlers serbo-croates autour du dialecte ’’stokavien’’ de Dubrovnik.

Et ce n’est qu’au tout début des années 1990, avec la montée des sentiments nationalistes, que les Etats-nations nouvellement constitués cherchèrent à se dôter politiquement, à nouveau, de normes linguistiques propres et individualisées.

 

Religions principales :

La religion dominante en Serbie est aujourd’hui le Christianisme orthodoxe (Orthodoxie) qui rassemble environ 66% de la population. Religion majoritaire côté de laquelle on trouve environ 20% de Musulmans et environ 05% de Chrétiens catholiques.

 

Adhésion à l’UE :

Préalable à une future entrée dans l’UE, un ’’Accord de stabilisation et d’association’’ (ASA) doit prochainement être mis en place entre la Serbie et l’UE.

Mais la conclusion de cet accord a été repoussée, récemment encore, par les autorités communautaires. Et ce, en raison des actuels difficultés à régler la questions des criminels de guerre fugitifs...

 

Formalités de séjour :

Pour séjourner en Serbie, les ressortissants de l’Union européenne ont besoin d’un passeport valable au moins encore un an ainsi que d’un visa. Par ailleurs, il leur est normalement fait obligation de se présenter aux autorités dans les vingt quatres heure suivant leur entrée sur le territoire national serbe.

 

Régime politique :

La Serbie est une Démocratie parlementaire représentative dirigé par un Président de la république et par un gouvernement, tous deux responsables devant la Skupstina (Chambre unique d’un Parlement monocaméral).

La Serbie est actuellement dirigée par un gouvernement de coalition formé des partis DSS (Parti démocratique de Serbie, parti nationaliste « modéré »), G17+ (groupes d’économistes libéraux) et SPO-NS (Mouvement du Renouveau - Nouvelle Serbie, nationalistes monarchistes).

Il s’agit là d’un gouvernement minoritaire au Parlement qui demeure l’otage des parlementaires d’extrême-droite du Parti radical serbe (SRS) et des socialistes ’’nationaux’’ du SPS (parti fondé par Slobodan Milosevic).

 

Actuel chef de l’Etat (Président de la République) :

L’actuel chef de l’Etat est le Président Boris Tadic, candidat du « Parti démocrate » (centriste), élu en juin 2004 (avec 53,4% des voix) face au nationaliste Tomislav Nikolic (candidat du Parti radical serbe, extrême droite).

Lors de ce scrutin de juin 204, Boris Tadic (candidat du Parti démocrate) était présenté comme l’héritier politique de Zoran Djindjic, le Premier ministre assassiné en mars 2003. A ce titre, il a mené une campagne moderne et dynamique, axée sur la poursuite des réformes entreprises depuis la chute de Slobodan Milosevic et pour « une Serbie en Europe ».

 

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Il s’agit aujourd’hui (depuis mars 2004) de Vojislav Kostunica, ancien président de la république en 2000-2004 : homme politique étiqueté ’’nationaliste modéré’’ appartenant au « Parti Démocratique de Serbie » (DSS).

 

Monnaie :

La monnaie de la Serbie est actuellement le nouveau dinar (1 nouveau dinar = 100 para). (1 ND = 0.001 euro)

NB : L’euro est la monnaie officielle au Kosovo et au Monténégro.

 

Economie :

Aujourd’hui la situation économique en Serbie est tout particulièrement délicate avec des statistiques éloquentes, dans le sens le plus négatif du terme : des taux d’inflation et de chômage parmi les plus hauts d’Europe (entre 20 et 30%), des revenus faibles (environ 200 euro de salaire moyen) et une dette internationale de près de 650 millions d’euro (contractée auprès du Club de Paris).

C’est pourquoi, l’an passé, la Serbie a conclu avec le FMI (Fonds Monétaire International) un accord de bonne gestion économique prévoyant une relance de sa politique de réformes structurelles. Ainsi, en novembre dernier, Belgrade a adopté un budget pour 2006 prévoyant une réduction drastique du train de vie de l’Etat et de profondes réformes structurelles.

Ici, il s’agit de relancer un processus de réformes quasiment gelé en 2005 : privatisations, refonte des systèmes de santé, de retraites ou de l’enseignement. Des réformes tout particulièrement impopulaires dans la mesure où elles prévoient une remise en question de certains acquis sociaux et risquent d’amplifier l’actuel chômage de masse.

Des réformes impopulaires et des difficultés économiques qui, conjuguées avec les récentes frustrations nationalistes nées de la sécession du Monténégro (et de la séparation probable d’avec le Kosovo...), risquent de remettre en question l’actuel très fragile équilibre politique du pays.

 

Un peu d’Histoire :

medium_Armoiries_Serbie.2.png                                                                                                                                    Les armoiries de la Serbie

Les Historiens estiment aujourd’hui que l’arrivée des Serbes dans les Balkans remonte aux VIe et VIIe siècles. Là, ils fondèrent de petits Etats slaves (Raska, Duklja ou Zéta, etc) tout d’abord placés sous la dépendance de l’Empire byzantin.

Provisoirement unifié sous l’action des Princes Nemanjides (à la fin du XIIe siècle), le royaume de Serbie connut son apogée au XIVe siècle, sous le règne du ’’tsar’’ Dusan (1331-1355) : période éphémère durant laquelle le Royaume serbe disputait l’hégémonie dans les Balkans à l’Empire byzantin.

Mais la Serbie allait bientôt tomber, à la charnière des XIVe et XVe siècle, dans l’orbite puis sous la dépendance de l’Empire ottoman (notamment après l’épisode fameux de la célèbre bataille de Kosovo Polje du 28 juin 1389).

Après quatre siècle de domination ottomane, la Serbie allait connaître au début du XIXe siècle une période d’insurrection nationales (en 1804 et 1815) à la suite desquelles elle reprendra son autonomie (en 1830) puis son indépendance (en 1878), avant de devenir le pôle d’attraction autour duquel va se constituer le « Royaume des Serbes, Slovènes et Croates » (en 1918), future Yougoslavie.

Depuis lors, l’histoire de la Serbie se confond avec celle de la Yougoslavie contemporaine (et de ses différents avatars successifs), jusqu’au démembrement ce celle-ci, sous l’action des nationalismes conjugués, à l’extrême fin du XXe siècle.

Aujourd’hui, maintenant que le Monténégro vient de choisir de prendre son indépendance par rapport à la Serbie (à la suite du référendum des 21 et 22 mai derniers...), la question du statut définitif du Kosovo reste en suspend : objet de discussions entre les autorités serbes de Belgrade et les autorités albano-kosovares de Pristina.

Nb : De par la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU (du 10 juin 1999), la province serbe du Kosovo est aujourd’hui gérée par l’ONU via une administration internationale spéciale : la MINUK (i. e : la « Mission internationale des Nations Unies pour le Kosovo »).

Et - en vertu des Accords de Kumanovo de juin 1999 - le Kosovo est aujourd’hui occupé par une force internationale spéciale de maintien de la paix : la KFOR (soit environ 20 000 hommes issus de l’OTAN).

Cette même résolution 1244 reconnaît l’appartenance du Kosovo à la Serbie mais elle présente aussi ce statut comme provisoire : porte ouverte vers une possible future indépendance de cette province serbe aujourd’hui sous ’’protectorat’’ international.

 

Personnages célèbres :

Sans revenir sur les événements sanglants des années 1989-1999, on pourrait au moins citer :

... le fameux érudit Vuk Stefanovic Karadzic] (1787-1864) (grand codificateur de la langue serbo-croate au XIXe siècle) ainsi que le scientifique Nikola Tesla (inventeur du courant alternatif), le célèbre compositeur Goran Bregovic (de mère serbe), le réalisateur Emir Kusturica, l’actrice Milla Jovovic (de père serbe) et le fameux joueur de basket Vlade Divac.

Sans parler du fameux Mehmed pacha Sokolovic, serbe islamisé de Bosnie (du XVIe siècle) devenu Grand vizir ottoman à la Cour d’Istambul.

Lequel fit construire - à Visegrad - le fameux pont sur la Drina (rendu célèbre par le roman éponyme du prix nobel yougoslave Ivo Andric...) et rendit possible le rétablissement du Patriarcat autonome serbe (restituant ainsi son autonomie à l’Église autocéphale orthodoxe serbe).

 

Pour en savoir plus (Informations pratiques et agenda culturel ) :

www.serbia-tourism.org

 

Sources images et photos: http://fr.wikipedia.org 


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01 August 2006

Roman, guerre.

LA PORTE BÉANTE

 

 

Alexandre Tišma

 

Nous avons acheté ce livre à Belgrade. Ecrit par un auteur serbe originaire de Novi Sad, c’est un roman qui relate l’histoire d’un jeune homme durant les derniers mois de la Seconde guerre mondiale.

 

 

Je vous recopie la quatrième de couverture :

 

« Comment survit-on durant les guerres ? Quel est le comportement de l’être humain en temps de fléaux et de catastrophes ? Comment réagit-il aux événements qui le submerge et menace son existence ? Le personnage jusque là anonyme des romans de Tišma se transforme, par ses épreuves inattendues, en héros tragique.

Torture absurde, trahison involontaire, confiscation des biens d’autrui oscillant entre la rapine et le goût amer de la culpabilité, épreuves frénétiques d’amour et de séparation : tous les romanciers ont décrit les désastres de la guerre, mais personne comme Tišma n’en a décrit les effets sur le comportement des personnages qui sortent de ces épreuves. »

 

 

Personnellement, ce livre ne m’a pas emballé, même si je ne peux nier sa bonne qualité et sa thématique plutôt bien traitée. En effet le personnage principal croit pouvoir maîtriser sa destiné et pense pouvoir trouver une place de choix dans ce nouveau monde qui s’ouvre à lui, celui des vainqueurs, celui des communistes. Mais seule la jeunesse, la naïveté ou l’ignorance peuvent nous laisser croire que nous décidons de notre avenir.

 

 

 

La porte béante, Alexandre Tišma, édition « L’Age d’Homme », 1999, 190 pages.

 

 

Michel

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