Rêve d'Europe Dream of Europe

La Terre en rond  

Jacques Séguéla et J.C. Baudot

Edition Flammarion, Paris, 1965 – Collection l’aventure vécue

J’ai trouvé les coordonnées de ce livre en 2003, en cherchant les moyens de réaliser un volontariat ou autre programme spécifique qui me permette de voyager (je réaliserais l'année suivante, en 2004, un Service Volontaire Européen de six mois en Pologne, à Katowice). C'est ce livre qui nous donnera l'idée de réaliser une aventure de ce genre.

Dans le bouquin qui s’intitule « Le guide du jeune voyageur », plusieurs grands voyageurs sont présentés en guise d’introduction. Parmi eux Nicolas Hulot, Patrice Franceschi et notamment Jacques Séguéla. Ce dernier a réalisé le premier tour du monde en 2CV, en un an, de 1958 à 1959, avec son ami J.C Baudot. 100000 km, 8 déserts, 50 pays, 350 nuits à la belle étoile, 2247 heures de volant…épris de liberté, je décide de me procurer le bouquin.

C’est ma sœur Tiphaine qui réussira à trouver ce livre devenu rare. Mais je ne cache pas ma déception à la lecture de cette aventure. Certes, l’exploit est impressionnant, mais il reste un exploit sportif. Joli coup de pub monsieur Séguéla ! Difficile de ressentir les impressions des deux protagonistes tant l’écriture est vide d’explications ou de témoignages sur l’état mental et moral des deux aventuriers. Ils devaient parcourir 200 km par jour et, à ce rythme là, il n’est pas étonnant qu’il n’est pas vraiment pu nouer contact avec les autochtones des pays traversés. Dommage ! Lorsque Yves lira ce livre, il aura le même sentiment de manque.

Néanmoins c’est ce livre, lu en 2003, qui nous donnera l’idée de réaliser une aventure de la sorte, à la seule différence que nous ne souhaitons pas voir le monde uniquement à travers les vitres de notre voiture. Nous cherchons du sensible, des rencontres, des impressions, en somme, s’imprégner des endroits et des hommes que nous rencontrerons.

Michel

michelpierpaoli@yahoo.fr

Source photo: http://www.kiosquauto.com 

Reprise des interventions

Mercredi 11 janvier 2006

Aprés quatre interventions au lycée Jana Neruda de Prague nous allons quitter la République Tcheque pour la Slovaquie. Ces interventions nous ont fait le plus grand bien aprés deux semaines de "chómage technique". Elles furent également positives car les jeunes semblent avoir appréciés notre prestation et le débat que nous avons partagé. Certains nous ont méme proposé de continuer la discussion autour d'une biére. Moment privilégiés á discuter simplement d'une foule de sujets avec ces jeunes.

Le temps me manque mais nous ne manquerons pas de vous faire part plus en détail de ce que nous ont appris nos interventions.

A bientót,

Michel

A tous nous souhaitons une bonne et heureuse année 2006. Avec l’espoir qu’elle vous apporte chance, paix, réussite, santé et amour.

Pour nous cette nouvelle année commence en Pologne, dans le sud ouest du pays, juste à côté de la très jolie ville de Jelenia Gora. Nous avons bénéficié d’un cadre fantastique qui n’est autre qu’un château en pleine rénovation au nom de consonance allemande « Schloss Boberstein ».

Ces quatre jours partagés avec une centaine de jeunes Polonais entre 20 et 25 ans a confirmé ce que j’avais vécu une année plus tôt durant mon Service Volontaire Européen de six mois dans ce pays. Une jeunesse fraîche, conviviale et entraînante qui sait vous accueillir avec une fraternité étonnante.

Mais les jeunes Polonais portent sur eux-mêmes et leur pays une image très négative. Après quelques mois passé à Katowice, ce pessimisme et cette frustration chronique m’était devenu difficile à supporter. Les jeunes que nous venons de quitter n’étaient pas différents. Extrêmement sympathiques et chaleureux, mais toujours complexés face à un Français. Nous avons eu plus d’une discussion pour expliquer que la France n’est pas un pays de cocagne et qu’ils y trouveront d’autres problèmes tout aussi importants.

Néanmoins il faut admettre que c’est avant tout l’impatience d’une jeunesse particulièrement ambitieuse qui la rend si médisante vis-à-vis d’elle-même. Ces jeunes polonais m’avaient, l’année précédente, apportés une grande bouffée d’air frais. Ils sont enthousiastes et courageux. Ils ont de l’énergie à revendre et des projets à réaliser. Ils se sentent le droit, après des siècles d’histoire particulièrement difficiles, d’être considérés comme les autres et d’avoir accès aux mêmes droits et avantages.

La veille du 1^er mai 2004, date de l’élargissement aux dix nouveaux pays membres, je me trouvais en Pologne. La présidente de l’association dans laquelle je travaillais m’avait alors dit : « demain, nous serons égaux ! ». Cela se passe de commentaire !

Il est temps de partir. Nous avons passé quatre jours des plus sympathiques dans ce très bel endroit. Nous nous sentons en Pologne un peu comme chez nous, moi après y avoir vécu six mois, Yves de par sa double nationalité franco-polonaise.

Seule petite note négative de notre point de vue, la surconsommation d’alcool, notamment de vodka, de nos jeunes amis polonais en ces temps de fêtes. Certains évènements ne trompent pas. Le dernier jour, lors d’une promenade aux alentours du château, nous retrouvons un homme inanimé sur le bord de la route. Sa couleur de peau nous fait craindre le pire l’espace d’une seconde. Mais nous réussissons à réveiller ce monsieur qui se trouve être totalement saoul ! Il nous accompagnera pendant un instant avant de rentrer chez lui, non sans mal ! Il s’agit de ne pas en tirer de stéréotype trop caricatural, mais il est vrai qu’on ne boit pas de la même manière en France et en ¨Pologne.

Quoi qu’il en soit, nous nous faisons une joie à l’idée de terminer notre voyage dans ce pays familier. En effet, nous serons à nouveau en Pologne aux alentours du mois de novembre.

Un an ! C’est le temps qu’il nous reste à partir d’aujourd’hui, à parcourir les pays de l’Europe centrale et orientale et à intervenir dans les établissements scolaires. Demain nous partons à Prague qui se trouve seulement à 150 km et que nous avons manqué lors de notre départ précipité. Au programme : repos et travail ! C’est, je crois, ce qui attend la plupart d’entre vous en ces premiers jours de l’année.

Amicalement,

Michel

Dimanche 25 décembre 2005  

Nous tâchons d’utiliser à bonne escient le temps dont nous disposons : c’est pour nous l’occasion de pratiquer le polonais et d’aménager correctement notre blog.

Nous nous faisons servir comme des rois, les traditionnels plats polonais défilent : … De nouveaux invités se joignent à nous. Rapidement, nous attirons l’attention. Les gens sont intrigués par notre voyage, les questions fusent. Des sujets d’actualité ponctuent notre repas. Paris sous les flammes ? Comment la France s’est-elle sortie de ce coup dur ? Nous constatons à quel point les médias distillent l’actualité selon leur bon vouloir. Aurions-nous oublié que ce problème existe depuis près de trente ans ? Tous les jours des voitures brûlent, sans que les journalistes ne s’y intéressent… Nous mettons un terme à ces rumeurs en clarifiant le problème.

Puis viennent les traditionnels sujets : la préférence affichés des Polonais pour l’achat d’avions américains et non européens, l’engagement des troupes polonaises dans le conflit irakien. Tous les ingrédients sont réunis jusqu’à la perte dramatique du pape Jean-Paul 2… Voilà une expérience interculturelle des plus intéressantes !!!  

Yves

Samedi 24 décembre

Direction Katowice.

Notre départ se fait au son des trompettes, et de la musique que diffuse l’autoradio. Vienne nous rappelle qu’elle est aussi la capitale de la musique classique. Nous traversons la frontière, nous voici à nouveau en République Tchèque, direction la frontière tchéco polonaise. A l’approche de celle-ci, la radio diffuse des musiques vraiment agréables : de vieux rock, du jazz, du blues des années 50/60. Pourtant cela ne colle pas avec les paysages désertiques que nous traversons. L’obscurité doublée d’une nappe de brouillard réduisent considérablement notre champs de vision.

Que faisons-nous là ? Voilà un Noël bien particulier ! Le poste frontière enfin, bonjour, tout va bien, on passe sans trop de problèmes… Tout à coup, une vague de musique nous déstabilise : l’on passe des bons vieux classiques, à des chants de Noël, et ce quelque soit la station de radio : Bienvenu en Pologne… Michel reconnaît parfaitement la ville dans laquelle il a effectué son volontariat européen.

Une mauvaise surprise nous attend cependant, les rues sont désertes… Nous nous dirigeons vers la gare, là encore il ne reste que quelques badauds, voyageurs, et autres sdfs… Nous nous apprêtons à regagner notre camionnette, quand nous recevons un message salvateur. Ania l’une des connaissances de Michel nous invite à passer Noël en compagnie de sa famille !!! Ania (22 ans) et sa petite sœur (16 ans) nous souhaite la bienvenue… Nous voici enfin, après toutes ses péripéties, à table, nous apprêtant à passer Noël avec une famille polonaise. Un thé nous est aussitôt proposé, accompagné de succulents gâteaux. J’entame une conversation en allemand avec le grand-père qui a effectué quelques années de travaux forcés en Allemagne. Après une douche réconfortante, nous racontons nos péripéties, notre voyage, nous montrons notre blog. Nous nous sentons bien, car comme à la maison. La Pologne est un pays qui nous est familier, Michel y a passé 6 mois, ma maman étant Polonaise, je suis moi-même rompu à toutes ses traditions.

On nous propose d’assister à la non moins familière messe de Minuit, c’est bien sûr avec grand plaisir que nous acceptons… Sans crier gare, nous nous retrouvons dans une atmosphère où règne la piété et la dévotion sans pour autant sombrer dans un intégrisme dangereux. Le maître de cérémonie, un volubile curé, harangue la foule de croyants. Son homélie pourrait apparaître interminable pour un Français, mais les Polonais sont au contraire très respectueux. La Messe de Minuit à laquelle nous assistons est très chaleureuse et enjouée, bien que non-croyants nous en conservons un très bon souvenir. De retour nous nous endormons rapidement dans la camionnette, bercés par les cris de derniers fêtards…

Yves