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01 November 2006

Livre Europe, frontières.

LES FRONTIÈRES DE

L’EUROPE


Elie Barnavi, Paul Goossens

Préface : Antoinette Spaak, Karel van Miert

 

Ce livre est particulièrement intéressant. Il s’agit du compte rendu d’un colloque international sur la thématique incontournable du moment, celle des « frontières de l’Europe ».

Ce colloque, qui s’est déroulé en 2001, introduisait la mise en place du « Musée de l’Europe », une initiative qu’il faut saluer pour son originalité tout autant que pour son caractère indispensable. Penser ce « Musée de l’Europe » est un défi à la hauteur de celui des « frontières ». Il faut de nouvelles approches, de nouveaux concepts et de nouvelles perspectives. En bref, nous sommes bien ici dans la nécessité d’inventer, ou plutôt, de « refonder » d’anciennes notions aujourd’hui insatisfaisantes pour donner sens à notre Europe et notre monde toujours plus complexe.

 

medium_28011100699080M.2.gifL’intérêt de ce livre tient dans la diversité des intervenants, de leurs origines, tant nationales que professionnelles, ainsi que des thèmes abordés.

 

 

 

 

Après l’introduction de Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre de Belgique ainsi que de Louis Michel, ancien Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, le livre se décompose en deux grandes parties : la première s’intéresse à l’histoire inconsciente (« Mille ans de construction européenne ») puis consciente (« Un demi-siècle de construction européenne ») de l’histoire européenne. Quant à la seconde partie, elle s’intéresse plus précisément à la question des frontières (« L’Europe à la recherche de ses frontières, ou l’ « élargissement » jusqu’où et au nom de quoi ? »).

 

Ce qui rend ce livre particulièrement riche tient, je me répète, à la diversité des thématiques abordées : histoire, territoires, communisme, démocratie, institution, union monétaire, question de l’universel, religion, les Pères fondateurs, l’Orient de l’Europe, les cartographies imaginaires, l’histoire artistique, les empires, les visions de Paul-Henri Spaak ou encore du Général de Gaulle, la Russie et la Grande-Bretagne, le droit du sol, l’identité musulmane, l’interculturalité, etc. Même si le livre date un peu et que certaines analyses peuvent paraître un peu dépassées, il n’empêche que ce dernier reste très stimulant intellectuellement car il élargit les horizons et donne à réfléchir.

 

J’ajouterais que le débat sur les frontières, je ne vous apprends rien, est d’une actualité incontournable et qu’il est grand temps de ce pencher sur cette problématique trop longtemps mise de côté.

 

Une excellente lecture !

 

Michel

 

Source photo livre: http://www.amazon.fr 

19:15 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (0)

29 October 2006

Livre Kosovo.

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Un livre de Jean-Arnault Dérens

Préface de Marek-Antoni Nowicki, ancien médiateur pour les droits de la personne du Kosovo.

Un ouvrage de 380 pages, 24 euros

 


Le Kosovo est-il serbe ou albanais ? Voici les historiens convoqués, chacun devant justifier des revendications aussi exclusives et partiales les unes que les autres. Aux droits « démographiques » de la majorité albanaise, on oppose ainsi les droits « historiques » des Serbes, en évoquant le royaume médiéval des Nemanjic, quitte à ce que d’autres polémistes évoquent aussitôt les ancêtres illyriens des Albanais, pour porter l’estocade finale... Si la géographie sert, d’abord, à faire la guerre, selon la formule bien connue d’Yves Lacoste, l’histoire servirait-elle, d’abord, à justifier les guerres ? Que va devenir le Kosovo ? En 2006, l’ONU doit décider de son statut « final ». Un accord imposé « d’en-haut », peut-il satisfaire les deux parties ? Une nouvelle guerre couve-t-elle dans les Balkans ? 

Jean-Arnault Dérens, historien et journaliste, rédacteur en chef du Courrier des Balkans, essaie de répondre avec prudence et objectivité à ces questions. 

Histoire, bilan de la guerre et du protectorat international, perspectives pour l’avenir : le livre le plus complet sur le Kosovo.

 

« Depuis un siècle au moins, le Kosovo est le théâtre de la confrontation de deux nationalismes, qui survalorise ce territoire, perçu comme un espace fondateur, comme le « berceau » de la nation. La « neutralité » est une utopie, un point d’équilibre impossible à atteindre dans une étude historique, sociale, politique ou géographique, probablement parce que ce point n’existe pas. Il est cependant essentiel de prendre la mesure des surinvestissements idéologiques qui s’entrecroisent au Kosovo, d’en tenir pleinement compte pour essayer de dégager des éléments fiables de compréhension.

Le Kosovo est le lieu où s’entrechoquent plusieurs vérités. À la vérité des Albanais, s’oppose celle des Serbes. Trop souvent, les observateurs étrangers, quand bien même ils sont de bonne foi, ont tendance à reprendre à leur compte l’une de ces vérités contradictoires, souvent celle de leurs interlocuteurs privilégiés. J’ai essayé de ne pas rester bloqué dans cette ornière, et mon regard sur les réalités du Kosovo a beaucoup évolué au fil du temps. Je reconnais et j’assume en tout cas la part de subjectivité inhérente à une étude du caractère de celle que je voulais mener.

Il faudrait notamment reconnaître, à l’instar de l’anthropologue Geer Duijzings, que le Kosovo est un espace carrefour, où ont longtemps cohabité différents peuples, où se sont rencontrées les principales religions pratiquées dans les Balkans, et où se sont parlées de nombreuses langues. Il faut également comprendre que le Kosovo était et est toujours un espace périphérique, « une périphérie de la périphérie européenne », un espace « du tiers-monde », comme le notait Michel Roux »... (Extrait de l’introduction).

 

Source: http://balkans.courriers.info/

 

 

11:20 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

01 August 2006

Roman, guerre.

LA PORTE BÉANTE

 

 

Alexandre Tišma

 

Nous avons acheté ce livre à Belgrade. Ecrit par un auteur serbe originaire de Novi Sad, c’est un roman qui relate l’histoire d’un jeune homme durant les derniers mois de la Seconde guerre mondiale.

 

 

Je vous recopie la quatrième de couverture :

 

« Comment survit-on durant les guerres ? Quel est le comportement de l’être humain en temps de fléaux et de catastrophes ? Comment réagit-il aux événements qui le submerge et menace son existence ? Le personnage jusque là anonyme des romans de Tišma se transforme, par ses épreuves inattendues, en héros tragique.

Torture absurde, trahison involontaire, confiscation des biens d’autrui oscillant entre la rapine et le goût amer de la culpabilité, épreuves frénétiques d’amour et de séparation : tous les romanciers ont décrit les désastres de la guerre, mais personne comme Tišma n’en a décrit les effets sur le comportement des personnages qui sortent de ces épreuves. »

 

 

Personnellement, ce livre ne m’a pas emballé, même si je ne peux nier sa bonne qualité et sa thématique plutôt bien traitée. En effet le personnage principal croit pouvoir maîtriser sa destiné et pense pouvoir trouver une place de choix dans ce nouveau monde qui s’ouvre à lui, celui des vainqueurs, celui des communistes. Mais seule la jeunesse, la naïveté ou l’ignorance peuvent nous laisser croire que nous décidons de notre avenir.

 

 

 

La porte béante, Alexandre Tišma, édition « L’Age d’Homme », 1999, 190 pages.

 

 

Michel

14:50 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (0)

26 July 2006

Roman, interculturel.

LA SALAMANDRE

 

Jean-Christophe Rufin

 

 

L’auteur de « Rouge Brésil » (prix Goncourt 2001) et président de l’association humanitaire « Action contre la faim », nous livre ici un roman tragique qui pourrait s’inscrire dans notre rubrique « interculturel ». Personnellement j’ai bien aimé ce petit roman.

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Je vous recopie simplement la « quatrième de couverture ».

 

« Catherine, dont la vie s’organisait autour du travail avec la haine des dimanches, le secours de la télévision, l’affection d’un chat et l’usage fréquent des somnifères, tourne le dos à la France pour s’installer au Brésil. Dépassant sa condition de touriste, elle quitte l’univers de agences de voyage pour celui des favelas. La violence avec laquelle les gens se traitent entre eux ne lui est alors plus épargnée. Dans ce récit d’un parcours absolu, Jean Christophe Rufin livre une tragédie moderne, où l’héroïne semble soudain obéir à une loi profonde qui la pousse à se détruire et à s’accomplir en même temps. A travers ce portrait d’une femme qui se perd et se découvre, l’auteur reprend aussi un thème qui lui est cher, celui de la rencontre entre les Occidentaux et leur Tiers-monde fantasmé. Loin de la vitrine exotique et du mythe révolutionnaire, il va au-delà de la vision idéalisée, tout au moins « idéologisée », du Tiers-monde, vers un monde ambivalent, fait à la fois de richesse et de violence, repoussant et attirant. »

 

Michel

 

Source photo livre: http://www.amazon.fr 

 

 

16:05 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (1)

07 July 2006

Livre, voyage.

L’ART DU VOYAGE

 

Alain de Botton

 

Ce livre est un régal, comme d’ailleurs, tous les livres de Alain de Botton. De façon légère et agréable, l’auteur médite sur le thème du voyage en se référant, pour chacun des thèmes traités, à des écrivains, peintres ou voyageurs connus. Le livre est également agrémenté de photos qui illustrent efficacement les propos de l’auteur.

 

Cinq thèmes : « le départ », « les motifs » (du départ en voyage), « les paysages », « l’art » et enfin « le retour ».

 

medium_Lart_du_voyage.2.jpgPourquoi cette envie du voyage ? Pourquoi partir ? La vie est-elle plus intéressante lorsqu’on part pour une destination lointaine ? Comment choisissons nous notre lieu de vacances ? Savons nous vraiment regarder convenablement un paysage ? Qu’est-ce que la beauté ? Comment échapper à ses habitudes ? Autant de questions auxquelles l’auteur répond avec finesse et intelligence tout au long des 272 pages du livre.

  

 

 

Au cours d’un voyage à La Barbade et à l’aide de J.- K. Huysmans, Alain de Bottom réfléchit sur les raisons qui nous poussent au voyage, à cette croyance que si l’on part en direction d’une destination aussi mythique que les îles au sable blanc bordées de palmiers, le bonheur ne peut être qu’au rendez-vous. Mais la différence est souvent bien grande entre la simple photographie d’une brochure touristique et la vie réelle qui se déroule là-bas. Sans compter que le problème le plus important est que l’on s’emmène avec soit et qu’on ne se débarrasse pas aussi facilement de ses soucis, de son passé, de ses angoisses et d’un esprit qui, même dans les îles, continue de penser à milles et unes choses qui n’ont aucun rapport avec l’endroit où l’on se trouve.

 

Après une méditation sur les « lieux de voyage » dont Charles Baudelaire fut l’un des premiers à leur rendre hommage, ainsi que le peintre Edward Hopper, l’auteur réfléchit sur la notion d’exotisme au cours d’une excursion à Amsterdam. Il nous parle de Flaubert et de son amour pour l’Orient en particulier de l’Egypte. Un amour d’autant plus grand qu’il pense trouver dans cette civilisation tout le contraire de la sienne, une société bourgeoise qu’il exècre.

 

Puis vient le tour de la curiosité comme grande cause de départ. En comparant un séjour de quelques jours à Madrid et le formidable voyage de Alexandre von Humboldt dans le continent sud-américain, l’auteur pose le problème de ce qu’il reste réellement à découvrir. Lorsque Humboldt entreprit son voyage en 1799 tout était à faire et à son retour il publia les trente volumes de son Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent. Mais aujourd’hui, que reste-il à explorer ? Peut-on vraiment découvrir quelque chose dont les guides touristiques ne parlent pas déjà en terme très précis ?

 

Au cours d’un séjour dans la région des lacs en Grande-Bretagne, William Wordsworth nous rappelle combien la vie dans les grandes cités perturbe l’homme en l’éloignant de la nature. « Le poète accusait la ville d’engendrer toutes sortes de sentiments destructeurs : anxiété au sujet de notre position dans la hiérarchie sociale, envie à l’égard du succès d’autrui, orgueil et désir de briller aux yeux d’inconnus. Il pensait que les citadins n’avaient aucunes liberté d’esprit, qu’ils étaient les esclaves de ce qui se disait dans les rues ou à la table du dîner. Si bien pourvus qu’ils fussent, ils désiraient toujours de nouvelles choses, dont ils n’avaient pas vraiment besoin et dont leur bonheur ne dépendait pas. Et dans ces lieux pleins de gens anxieux, il semblait plus difficile de nouer des relations sincères avec les autres que dans une ferme isolée. » Wordsworth aura ces vers : « Si mêlé au tumulte du monde, je me contente de mes modestes plaisirs, et si j’ai vécu […] à l’écart des petites inimitiés et des désirs bas, c’est à vous que je le dois […] Ô vents et sonores cataractes ! À vous, montagnes ! À toi, Nature ! » .

 

Enfin le livre continue avec Edmund Burke et Job lors d’un voyage dans le désert, avec Vincent Van Gogh en Provence, John Ruskin sur le thème de la possession de la beauté et Xavier de Maistre pour le retour à Hammersmith et le thème de l’habitude.

 

 

Un livre idéal pour allier plaisir et réflexion, pour apprendre sur nous même et les hommes illustres cités précédemment.

 

 

Michel

 

Source photo: http://www.amazon.fr

14:50 Posted in LIVRES | Permalink | Comments (3)